1,45 million d'algériens ont visité la Tunisie: Une faillite pour le tourisme algérien - DIA
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1,45 million d’algériens ont visité la Tunisie: Une faillite pour le tourisme algérien

DIA-06 septembre 2017: Après la fin de l’été, la Tunisie a le plaisir de faire son bilan touristiqueEn effet, le pays voisin a accueilli au 31 aout 2017, plus de 4,6 millions de touristes, avec un retour remarquable des marchés traditionnels européens. A ce titre, le marché français a enregistré une évolution de plus de 44% avec l’arrivée d’environ 400 mille touristes français.  » Les marchés allemand et britannique sont également en nette progression », a-t-on indiqué.

Visiblement contente la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Selma Elloumi Rekik a révélé lors d’un point de presse, tenu ce mardi 5 septembre, les indicateurs du secteur touristique tunisien pour cette saison.

A ce titre, la ministre tunisienne a mis l’accent sur l’évolution enregistrée par le marché algérien (60%) qui représenterait selon les médias tunisiens 1,45 million de touristes algériens qui ont visité la Tunisie cet été. 

L’OMT avance une augmentation du trafic touristique en Tunisie de 32% et indique que près de 7.5 millions de touristes visiteraient la Tunisie en 2017, un chiffre proche des 7,8 millions recensés en 2010, toujours selon l’OMT.

Ces chiffres positifs pour la Tunisie sont une énorme perte pour l’Algérie, qui voit ainsi sa population représentée par le gros de sa classe moyenne dépenser son argent et principalement sa devise à l’extérieur du pays. Si on comptabilise 100 euros pour chaque algérien qui passe la frontière tunisienne (Sachant que la majorité des algériens se sont déplacés en groupe ou en famille), le montant approximatif avoisinerait au moins les 140 millions d’euro.      

Le succès du Tourisme tunisien est la faillite du tourisme algérien 

Ce constat résulte de l’absence d’une politique claire pour le tourisme de masse en Algérie qu’appliquent certains pays comme la Tunisie ou l’Espagne. Si l’Algérie perd ses touristes, c’est essentiellement parce que les offres sont plus alléchantes ailleurs. Contrairement à la Tunisie, le Maroc n’applique pas le même modèle et les tarifs sont presque identiques qu’en Algérie, mais avec un meilleur service et un meilleur accueil du client (Les commerces restent ouverts le soir par exemple).  

Selon un rapport établi le ministère algérien du tourisme, pour l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), pendant les années 80, le nombre de touristes en Algérie était de 984 000 touristes (1985). La crise économique de 1986 a fait régresser le nombre de touristes, en Algérie, de près de 14%.
Ce nombre a connu une hausse en 1989, pour atteindre 1,21 millions de touristes (le plus important chiffre atteint pour les années 80 et 90). Durant les années 90, le nombre le plus important de touristes était de 1.19 millions, enregistré en 1991, en notant qu’une baisse de près de 6% a été enregistrée, en 1990.

L’année 1995, peut être considérée comme la plus mauvaise dans l’histoire du tourisme Algérien, en raison de la baisse vertigineuse de près de 80% pour les touristes étrangers, et dépassant les 35% dans le total des touristes. Cette chute est liée à une conjoncture spécifique à la conjugaison des effets de la guerre du Golfe et la situation interne du pays.

A partir de 1997, avec la relative accalmie sur le plan sécuritaire, on relève une amorce dans l’amélioration de l’image du pays à l’étranger et quelques prémices d’un intérêt naissant des touristes envers l’Algérie. Le nombre de touristes est passé à 634 752 durant cette année.

Dans le même contexte, les flux touristiques ont enregistré des croissances considérables, la plus importante a été atteinte en 2013, avec 1.7 millions de touristes.
Cette situation positive a positionné l’Algérie, depuis plusieurs années au cinquième rang, en nombre de touristes dans le continent africain, après le Maroc, l’Egypte, l’Afrique du Sud et la Tunisie.

Les chiffres enregistrés notamment pour l’année 2014, confirment ce constat. Nous avons recensé une importante baisse de près de 16%, dans le total des touristes entrés en Algérie, avec des régressions de 23% pour les algériens résidents à l’étranger et de près de 2.5% pour les touristes étrangers.

A fin 2015, il est enregistré une baisse de 25,70%; cette régression est fortement enregistrée dans le nombre des entrées des algériens résidents à l’étranger (près de 54%). En revanche, le nombre de touristes étrangers a marqué une progression remarquable de 15,21% par rapport à l’année 2014. 

Cette situation s’explique d’une part, comme il a été mentionné précédemment , en raison de la crise économique mondiale, qui a limité le nombre de fois dont les algériens non-résidents visitent leurs pays, et d’autre part, par rapport à des destinations concurrentielles qui attirent ces algériens non-résidents, notamment en périodes de vacances, comme c’est le cas pour la Tunisie.

Aujourd’hui, les ministres du tourisme qui se sont succèdés, passent leur temps à inaugurer des hôtels cinq étoiles, sans établir les bases d’une politique touristique claire et efficace pour attirer les touristes algériens. Une situation à laquelle il faudrait remédier si on veut renflouer les caisses du trésor.

Amir Hani       

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