Ahmed Ouyahia tacle le FLN : "Nous croyons à la démocratie et à l'alternance au pouvoir..." - DIA
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Ahmed Ouyahia tacle le FLN : « Nous croyons à la démocratie et à l’alternance au pouvoir… »

DIA-29 avril 2017: En animant le dernier meeting populaire de la campagne électorale pour les Législatives du 4 mai prochain, de son parti, le secrétaire général du RND ne s’est pas privé, une nouvelle fois, de « piquer » son frère-ennemi, le FLN. Il devait être vraiment peu nombreux, ce matin, à la salle Harcha Hassan, ceux qui n’ont pas compris qu’en clamant haut et fort que son parti « croyait en la démocratie et aux vertu de l’alternance au pouvoir », Ahmed Ouyahia visait le FLN. Et si d’aventure, il y en avait, le secrétaire général du RND a tôt fait de leur enlever les derniers doutes qu’ils pouvaient encore avoir sur le sujet: « Notre parti ne dira jamais qu’il restera 100 au pouvoir », a-t-il ajouté dans une allusion par trop claire à des déclarations récentes faites par son « homologue » du FLN, Djamel Ould Abbbès. Ce n’est pas là la seule pique qu’Ahmed Ouyahia a décoché à ce dernier, ce matin. Il lui a lancé deux autres. Au tout début de son intervention. Comme s’il avait peur de les oublier. La première, c’était quand il a rendu un hommage appuyé au président Bouteflika pour « le rôle qu’il a joué dans le retour de la paix et de la stabilité en Algérie et pour celui qu’il joue dans la relance de son économie »: « Bouteflika est le président de tous les Algériens et de toutes les formations politiques respectant la légalité », a-t-il, en effet, lancé, là aussi, dans une allusion par trop claire aux déclarations des responsables du FLN, et plus particulièrement, du premier d’entre eux, qui présente celui-ci comme le président du seul FLN. Et la seconde, quand il a taclé le plus vieux parti du pays sur la question du programme. Tout en rappelant que son parti a toujours soutenu le programme du Président, Ahmed Ouyahia n’a pas manqué d’ajouter que « le RND a le sien propre ». Dont les points y figurant constituent, a-t-il souligné, « autant d’engagements que (ses) candidats aux Législatives du 4 mai prennent avec les Algériens ». Une explication qui lui a permis de s’étaler sur ledit programme et d’en rappeler – il l’a fait dans tous les meetings qu’il a animés depuis le 9 avril dernier – les quatre grands axes autour desquels il s’articule. Ceci non sans s’étendre quelquefois sur le contenu de ces derniers. Pour le RND, la priorité des priorités dans la conjoncture présente est « la préservation de la sécurité, de la stabilité et de l’unité du pays ». C’est ce qui explique, a-t-il dit, que la préservation de ce triptyque constitue le premier axe du programme du RND.  Et d’ajouter, à l’évidence, pour mieux situer l’importance de cet axe : « C’est vrai que sur ce plan, une amélioration certaine a été enregistrée mais la menace demeure ». Une menace qu’il a illustrée par les récurrentes annonces d’élimination de terroristes et de découvertes de caches d’armes, un peu partout à travers le pays, par l’ANP et les autres corps de sécurité. Mais également par la situation prévalant en Libye et en Syrie. Dans la lancée, il a rappelé les propos qu’il avait tenus la veille à Tizi Ouzou sur le caractère sacré, pour le RND et ses militants, de l’unité nationale. Et, par la même, pour s’en prendre « à ceux qui appellent à l’autonomie ou la sécession d’une région de l’Algérie »: « En 1830, quand la soldatesque coloniale a débarqué en Algérie, des milliers de combattants de la Kabylie ont pris part à la bataille de Staouéli ». Le deuxième axe du programme du RND est « la bonne gouvernance ». Traduite en termes plus concrets, elle signifie, pour Ahmed Ouyahia, « la décentralisation ». Qui consiste, surtout, a-t-il expliqué, « à donner beaucoup plus de prérogatives aux communes et aux wilayas ». Un objectif qui peut être rapidement concrétisé, a-t-il ajouté, « par un retour aux Codes communal et de wilaya de 1967 ». En faisant cette proposition, Ahmed Ouyahia  a pris l’engagement, dans le cas de résultats probants aux prochaines législatives, que son parti oeuvrera « à ce que les textes de loi et réglementaires soient conformes à la réalité du pays ». Et ce, a-t-il expliqué, « pour qu’ils soient facilement applicables ». Et à ce propos, il a plaidé pour « une amnistie fiscale susceptible de draîner vers le trésor public tout l’argent de l’informel et, partant, de participer à la relance de l’économie nationale ». Une « plaidoirie » qui lui a permis d’aborder le troisième axe – le développement de l’économie nationale – du programme de son parti. Et ce, pour clarifier davantage la position du RND sur la question des privatisations: « Nous n’avons jamais demandé la privatisation des secteurs stratégiques mais de ceux qui ne le sont pas ». Toujours à propos de l’économie nationale, le secrétaire général a regretté que celle-ci continue de dépendre des hydrocarbures. Et ce, pour mieux défendre la nécessité d’aller au plus vite vers une économie plus diversifiée et plus performante. Ce qui ne l’a pas empêché toutefois de plaider pour un protectionnisme qui défendre les intérêts des entreprises algériennes. Ce souci de défendre l’économie nationale, Ahmed Ouyahia l’a étendu aux franges défavorisées de la population – ce qui constitue le quatrième axe du programme de son parti. En particulier dans leur quête d’un logement. A ce propos, le secrétaire général du RND a proposé deux solutions: l’encouragement, par l’Etat des promoteurs immobiliers et ce, par leur octroi, sur la base d’un cahier de charges rigoureux, de facilités bancaires, fiscales et foncières, et la mise sur pied d’une « aide publique aux loyers » qui permettrait aux familles, aux revenus modestes, à la recherche d’un logement, d’en louer un. Revenant à la fin de son intervention faite devant un public nombreux et discipliné, Ahmed Ouyahia, tout en défendant le développement des énergies renouvelables, s’est ouvertement prononcé pour l’exploitation du gaz de schiste. Comme le font déjà, a-t-il tenu à le dire, « nombre de pays, dont les Etats-Unis, sans que cela porte atteinte à la santé de leur population ». Et à ce propos, il s’en est pris, sans la nommer, « à une puissance étrangère qui était derrière toute l’agitation faite, il y a quelques temps, sur l’exploitation par notre pays du gaz de schiste et ce, pour nous empêcher de le faire et pour nous fourguer une centrale nucléaire de 10  milliards de dollars… » Comme  pour signifier l’importance que le RND leur accorde, Ahmed Ouyahia s’est adressé aux jeunes présents dans la salle , non pas pour leur demander d’aller aux urnes le 4 mai prochain, mais pour les inciter « à retrousser les manches pour assurer leur avenir et celui de leur pays… »

Mourad Bendris

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