Quand Air Algérie soutient la compagnie privée tunisienne Nouvelair - DIA
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Quand Air Algérie soutient la compagnie privée tunisienne Nouvelair

DIA-12 avril 2016-23h34: Depuis quelques temps, les voyageurs algériens à destination de la France ont été surpris par l’utilisation d’une compagnie tunisienne privée pour les vols d’Air Algérie à destination de Paris. En effet, la compagnie nationale a affrété depuis quelques temps la compagnie tunisienne privée « Nouvel Air » pour effectuer les premiers vols du matin d’Alger de 7H30 vers Paris et les derniers vols d’Air Algérie de Paris vers Alger à 20h30. Aucune explication n’a été fournie par Air Algérie pour l’affrètement de cette compagnie pour ce vol très rentable. Pour certains observateurs, cette décision a été prise pour aider l’économie tunisienne en chute libre depuis les derniers attentats de Tunis et de Ben Guerdane. De son côté, le collectif CCTA (Contre la Cherté du Transport vers l’Algérie) estime que c’est une décision interne à Air Algérie. Surtout que Nouvel Air est une compagnie privée. « Ce qui est certain, c’est que Air Algérie n’a jamais affrété des avions en basse saison, sauf quand sa flotte était sous tension. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui puisque la flotte dispose de 50 appareils, dont 11 gros porteurs (un record dans l’histoire de la compagnie) », a affirmé le collectif du CCTA.  

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Au moment où l’Etat algérien tente de réduire ses dépenses en devises fortes, l’affrètement d’un A320 tunisien, coûterait entre 3500 à 4000 euros par heure de vol, équipage, maintenance et assurances compris. Alors qui est responsable de cette gabegie ? Toutes nos tentatives pour avoir une explication d’Air Algérie sur cette question sont restées vaines.

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La compagnie Nouvelair appartenait à la famille Trabelsi déchue  

Même si le soutien de l’Etat algérien à l’économie tunisienne est avéré, la question de l’utilisation d’une compagnie privée tunisienne qui était jadis un transporteur lowcost pose de nombreuses interrogations. Car l’histoire de la compagnie Novelair, qui a été touché par la révolution de jasmin est chargée de rebondissements. Nouvelair Tunisie est une compagnie aérienne privée de Tunisie fondée sous le nom d’Air Liberté Tunisie le 6 octobre 1989. Elle est alors une filiale de la compagnie aérienne française Air Liberté. Elle appartient au groupe TTS spécialisé dans le tourisme (transport, tour opérateur et hôtellerie) et se trouve au 14e rang des plus grandes entreprises tunisiennes en 2006.

Restructurée en 1995 et rebaptisée en 1996, sa flotte est jeune et composée uniquement d’Airbus A320 et d’Airbus A321. Pour parfaire la maintenance technique de cette flotte, la compagnie crée en 2001 une filiale franco-tunisienne (EADS Sogerma Tunisie) en partenariat avec EADS Sogerma (en) qui s’établit sur l’aéroport international de Monastir Habib-Bourguiba et respecte les normes européennes PART 145 délivrées par l’Agence européenne de la sécurité aérienne. Elle partage le marché tunisien (32 % des parts) avec le privé Karthago Airlines (20 %) et la compagnie nationale Tunisair (48 %). C’est à l’automne 2008 que la fusion des deux compagnies est décidée après l’approbation définitive le 30 mai de la parité d’échange des droits sociaux des deux compagnies et la suspension de la cotation de Karthago Airlines à la Bourse de Tunis, le 28 mai, à la suite d’une offre publique de retrait. Nouvelair détient dès lors 79 % du nouvel ensemble alors que le groupe Karthago détient les 21 % restants. Le 27 octobre 2008, Trabelsi est nommé PDG du nouvel ensemble qui garde la dénomination de Nouvelair. L’année suivante, Nouvelair acquiert KoralBlue Airlines, une société de Trabelsi basée en Égypte. La nouvelle compagnie dispose alors d’une part de marché cumulée de 52 % et possède une flotte de 28 appareils5. À la suite de la révolution de 2011, durant laquelle Trabelsi s’enfuit à l’étranger, Miled le remplace comme PDG et la holding publique El Karama Holding récupère ses parts dans la société.

Cette année-là, la compagnie voit le nombre de ses passagers chuter de 39 % et ses pertes atteindre 31 millions d’euros, chute influencée par la crise dans les pays d’Europe du Sud d’où proviennent la plupart de ses clients. Pour faire face à cette situation, le nombre d’appareils est ramené à onze, avec des sous-locations conclues avec des compagnies tchèques et africaines. En avril 2013, la compagnie ouvre une liaison régulière entre Tunis et Paris, s’éloignant ainsi des vols charters, son corps de métier jusque-là. L’affrètement par la compagnie nationale de cette compagnie privée en perte de vitesse est donc aberrant et même injustifiée pour aider le gouvernement tunisien.

Amir Hani 

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