Akram Kharief expert en défense: "L'Algérie n'est pas à l'abri d'un attentat" - DIA
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Akram Kharief expert en défense: « L’Algérie n’est pas à l’abri d’un attentat »

DIA-18 décembre 2016: Situation sécuritaire, course à l’armement avec le Maroc, modernisation de l’ANP, rapports étrangers sur la conjoncture sécuritaire de l’Algérie. Tout y est. D’un œil avisé en la matière, Akram Kharief expert dans les questions de sécurité et de défense, et propriétaire du seul site Algérien qui traite de la sécurité et de l’armement « Mena Defense » a bien voulu répondre à nos questions.

Entretien réalisé par Lamine Réda

DIA : M.Akram parlez-nous de la situation sécuritaire de l’Algérie, notamment sur les frontières chaque jour des quantités d’armes sont saisies ?

Akram Kharief : La situation est naturellement mauvaise car il y a une guerre civile en Libye et une insurrection généralisée au Mali. Les entrepôts de l’armée libyenne ont été pillés et beaucoup d’armes venant des conflits du Soudan et de la Corne de l’Afrique ont été disséminés dans la région. S’ajoute à cela des mouvements de reflux de terroristes mis sous pression par les bombardements américains en Libye ou par l’opération Barkhane au Mali.

DIA : L’Algérie est-elle à l’abri des menaces d’attentats ?

Akram Kharief : On le voit un attentat est toujours possible, à New York, Paris ou Bruxelles, malgré le maillage sécuritaire étroit en Algérie et surtout à Alger, il est toujours possible malheureusement de voir un jour se produire un attentat. D’ailleurs ce sont des dizaines d’attentats qui ont été déjoués ces dernières années grâce au travail des services de sécurité. Par contre il est très peu probable qu’un scénario comme celui en Syrie ou en Libye se passe en Algérie avec une région entière qui devienne un havre de paix pour des terroristes.

DIA : En tant qu’expert à combien évaluez-vous les terroristes et groupuscules qui activent toujours sur le territoire national ?

Akram Kharief : Il est très difficile à dire tant ces groupes, de quelques centaines d’individus, bougent d’une région à une autre et même d’un pays à un autre.

DIA : Concernant la modernisation de l’ANP, quel degré a atteint le processus ?

Akram Kharief : C’est un travail de mise à jour perpétuel, il reste encore un bout de chemin pour atteindre les inventaires de la fin des années 80, après se posera la lancinante question de la doctrine à adopter ? Quels choix prendre ? Que faire du Service National ?

DIA : Et Concernant les achats d’armes et de matériels ? Avez-vous des chiffres ?

Akram Kharief : Sur les 11 milliards de dollars du budget alloué au Ministère de la Défense, environ 40% vont à l’achat d’armes, mais le budget et les quantités d’armes risquent de baisser à l’avenir.

DIA : On parle d’une course à l’armement entre l’Algérie et le Maroc, peut-on considérer cela comme une course ?

Akram Kharief : C’est une course involontaire car l’Algérie ne semble pas avoir calculé le Maroc dans ses achats qui répondaient à des nécessités géostratégiques plus larges que les tensions avec Rabat et un besoin en réarmement, ce qui ne fut pas le cas du Maroc qui a essayé de coller au train du rééquipement algérien.

DIA : Différents rapports et études étrangers prédisent une situation de chaos pour l’Algérie, notamment les études de International Crisis Group. Il semble que ce genre d’analyses a un objectif : celui de semer le trouble. Que pensez-vous de ces études, et selon vous y’a-t-il des objectifs derrière leur publication.

Akram Kharief : Ces études se basent sur un constat clair qui est que l’environnement politique algérien est totalement bancal et n’arrive pas à produire un processus de transition clair, malgré la maladie et l’âge du président, personne au sein du pouvoir ne rassure l’opinion publique mondiale et locale sur l’avenir politique de l’Algérie. Si on y ajoute l’absence de stratégie face à la crise économique ou de stratégie en général, il y a de quoi effrayer les centres de recherches mondiaux. La protection de l’Algérie n’incombe pas seulement à l’armée aussi forte et organisée soit-elle, un embargo sur les produits alimentaires importés ou les intrants utilisés pour les grands projets risque de faire autant de mal qu’une guerre. Les prédictions sont à mon sens logique tant qu’il n’y a pas de stabilisation politique et de choix politiques clairs pour l’avenir de l’Algérie.

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