Patrimoine cinématographique : Le cri de colère du DG des archives M.Chikhi - DIA
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Patrimoine cinématographique : Le cri de colère du DG des archives M.Chikhi

DIA-15 octobre 2017: « Rendez-nous nos mémoires on sera libre », a déclaré à l’ouverture du colloque international « La mémoire des films: préserver le patrimoine cinématographique » qui se déroule à la Bibliothèque nationale, le DG des archives nationales M.Abdelmadjid Chikhi. Il a regretté de voir ces institutions « œuvrer en autarcie » et affirmé n’avoir « pratiquement jamais collaboré » avec des entités comme la Cinémathèque algérienne sur la conservation des archives cinéma. Le directeur général des archives nationales a lancé à cette occasion un appel pour « fédérer les efforts » des institutions algériennes et internationales dans la préservation et la restauration du patrimoine cinématographique. S’exprimant avec colère, le DG des Archives nationales a notamment dénoncé les problèmes juridiques bloquant la récupération des archives algériennes conservées au niveau des archives françaises depuis plus de 50 ans.

Le DG des archives nationales, qui estime que les films cinéma devraient être le « réceptacle des travaux sur la mémoire » a invité les intervenants dans ce domaine à s’unir pour « établir une stratégie commune » et « améliorer les conditions » de conservation et l’état des archives filmées, jugé « catastrophique », .

Intervenant pour dresser un tableau sur les archives cinéma de son pays, le réalisateur et producteur égyptien, Ahmed Atef, a surpris l’assistance en expliquant comment l’Egypte, la nation du cinéma arabe a perdu plus de 2000 films soit près des deux tiers de son patrimoine cinématographique, en raison de l’absence d’une cinémathèque égyptienne, a-t-il dit.

Il a notamment expliqué que l’Egypte a produit plus de 5000 films depuis le lancement du cinéma dans ce pays.  Ces films sont détenus aujourd’hui par des chaînes de télévision saoudiennes et américaines » auquel s’ajoute la dégradation de plusieurs centaines de films, stockés dans de mauvaises conditions ou ravagés par les flammes suites à des sinistres, privant ainsi l’Egypte d’un pan important de sa mémoire, a-t-il détaillé.

Par ailleurs la chef de projet World Cinema Project, Cecilia Cenciarelli, de la cinémathèque de Bologne (Italie) a indiqué  qu’elle avait entamé , aux fins de la restauration , des recherches sur sept films algériens dont « Chroniques des années de braise » et « Le vent des Aurès »  de Mohamed Lakhdar Hamina.

Saluant « les efforts des responsables (de la cinémathèque) depuis sa création, en particulier ceux de son ancien directeur Boudjemâa Kareche », le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi a rappelé, devant les participants au colloque, que l’objectif de son département était de « récupérer les négatifs des films algériens entreposés à l’étranger » depuis plusieurs décennies.

Egalement présent lors de cette première journée du colloque, le chef de délégation de l’Union européenne, John O’Rourke est revenu sur les réalisations du programme d’appui de l’UE au patrimoine culturel algérien qui a, entre autres, dispensé des formation en matière de préservation et de restauration des archives audiovisuelles et photographiques, a-t-il rappelé.

Organisé par le ministère de la Culture, en collaboration avec le programme d’appui de l’UE, le colloque de deux jours prévoit des ateliers et des conférences sur la préservation de la mémoire cinématographique. 

Dans la soirée les invités étrangers et le public ont pu découvrir la version restaurée du film de Mohamed Zinet « Tahya Ya Didou ». Alors que les négatifs du film étaient réputés perdus et que seule une copie usée tournait dans les festivals . Le CNCA a mis à jour en 2015 les négatifs son et images du film mythique  « Tahya Ya Didou » qui a été réalisé en 1971, lors d’une opération d’inventaire et de vérification dans l’un des dépôts de la cinémathèque algérienne. De cette découverte miraculeuse est né un projet de restauration avec le laboratoire italien Laser Film. Le public a apprécié ce film, qui était à l’époque une commande de la wilaya d’Alger pour réaliser un film publicitaire sur la capitale et qui est devenu l’un des chefs-d’œuvre du cinéma algérien

Salim Bey

 
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