La bataille d’Alger des législatives - DIA
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La bataille d’Alger des législatives

DIA-03 mars 2017: Dans vingt-quatre heures les listes électorales seront définitivement closes et s’il y a une wilaya qui est la plus convoitée par les partis politiques c’est bien Alger. La capitale est devenue au fil des années le théâtre d’une bataille électorale entre les principaux partis du pays : FLN, RND, FFS, MSP, RCD, MPA, PT et TAJ. L’objectif de ses partis c’est d’assurer le maximum de voix dans une capitale qui est réputée pour être une terre de boycott pour les électeurs. Malgré cela gagner la bataille d’Alger des législatives est surtout politique et stratégique pour ses partis politiques en action.

Pour se faire chaque parti politique tente de présenter son meilleur candidat dans la capitale. D’ailleurs, certains vont même jusqu’à présenter leur chef de parti, en tête de liste électorale à Alger.

C’est le cas du RCD, qui après la Kabylie, mise sur la capitale en raison d’une forte présence d’électeur pro-rcd. C’est le président du parti Mohsen Belabes qui sera tête liste du RCD à Alger. Il sera secondé par Mme Fetta Sadat (avocate) et Ouamar Saoudi (économiste). La majorité des partis choisissent les trois principales têtes de file de la liste d’Alger, sachant que les sièges sont chers à Alger. 37 sièges qui sont partagé sur sept partis au moins. Le FFS traditionnel adversaire du RCD, qui a été vidé de ses cadres a misé sur une figure connue de la liberté de la presse et surtout une membre active du fameux cabinet noir du FFS, qui avait créé en 2000 par Hocine Ait Ahmed, Salima Ghozali. Un choix calculé, puisque il obéit une stratégie qui avait adopté en 2012, avec le choix d’une figure connu des médias et de société civile comme la candidature de Mustapha Bouchachi, qui a finalement démissionné du FFS, après avoir découvert le visage du FFS.   Salima Ghozali sera donc accompagnée dans son aventure politique par le neveu du Zaim, Karim Baloul et l’ex secrétaire national  Mohammed Nebou. Le troisième parti de la tendance démocratique : Le MPA. Ce dernier a connu le premier séisme politique à cause justement de la confection des listes électorales. La candidature en tête de la liste MPA à Alger, Idir Benyounès, frère du chef du parti et directeur du quotidien La dépêche de Kabylie est fortement contestée, ce qui a conduit à la démission surprise du principal homme fort de l’échiquier du MPA dans la capitale, le maire d’Alger Centre Abdelhakim Betache. Ce dernier est «convoité» par le RND d’Ahmed Ouyahia, mais sa décision n’a pas été encore donnée. Le RND reste le parti qui a réglé ses problèmes dès le début concernant les législatives. Après avoir écarté ses principaux dissidents, le SG du parti Ahmed Ouyahia, qui a affiché sa démonstration de force lors du rassemblement pour l’anniversaire de la disparition de Benhamouda, mise sur Chihab Seddik, le puissant Secrétaire national du parti à Alger. Ce dernier a placé une de ses fidèles cadres : Fouzia Bensahnoun (Ex maire de Kouba comme Chihab Seddik) et l’homme d’affaire Mehenni Abdelkrim, en troisième position sur la liste RND à Alger.   

Si le RND a sensiblement réglé ses listes avant la date fatidique du 4 mars, le parti majoritaire le FLN, tarde à donner les noms qui formeront la liste du Front à Alger. Les listes confectionnés par le SG par intérim Djamel Ould Abbes, n’a pas encore validé en haut lieu. Depuis le retrait de la candidature de Sellal, les rumeurs se multiplient et affaiblissent les chances du FLN à Alger.  Selon certaines sources, plusieurs cercles décident pour la validation des listes du FLN dans la capitale notamment. Le FLN, Le premier ministre et surtout le cercle proche du président. Pour le moment Djamel Ould Abbès a toutes les difficultés du monde à valider ses listes en haut lieux. La bataille d’Alger des législatives a commencé déjà entre les cadres du FLN, puisque deux hommes se battent pour diriger la liste de la capitale : Mohamed Ould Khelifa, le président de l’APN sortant et Moussa Benhamadi, le directeur de communication du FLN. La guerre fait rage entre les militants du FLN, qui ne souhaitent pas être spoliés de ses voix pour élire une personnalité qu’ils n’ont pas choisis.  A l’heure où nous mettons en ligne cet article, les choses ne sont pas claires dans la maison FLN. Djamel Ould Abbes est conscient que sa mission est difficile d’autant que qu’il n’a pas le consensus de toutes les parties au FLN et ailleurs.  D’ailleurs pour calmer la colère des militants et éviter une éventuelle explosion politique, on a demandé aux walis délégués de prospecter dans les quartiers de la capitale pour essayer de trouver des personnalités appréciés des algérois et qui ne traînent pas des casseroles dans des affaires de corruption ou de justice. La barre est même placée très haute, puisqu’on table sur la jeunesse, les diplômés et des cadres intègres.      

Chez les islamistes, la partie est également compliquée. Au MSP, on table sur des figures inattendues pour comme Yasser Arafat Gana, le directeur actuel de la Bibliothèque Nationale. Le président du parti Abderzak Makri est conscient que pour battre les nationalistes et les démocrates dans la capitale, il faut présenter une figure connue. Au MSP, on n’arrive pas à trouver les personnes appropriés pour boucler les listes. De son côté, le tonitruant Hassan Aribi, proche du parti d’Abdallah Djaballah qui avait déclaré au téléphone qu’il n’était pas candidat, a maintenu sa page facebook pour sa candidature aux législatives. Par ailleurs, le patron du Taj Amar Ghoul, compte mettre le paquet pour décrocher le nombre de 10 sièges qu’il avait obtenu en 2012 avec l’alliance verte.  Pour se faire, il compte placer sur sa liste d’Alger des figures connues du paysage médiatique et populaire.   

Enfin la passionaria de la politique Louisa Hanoune va se présenter pour sa cinquième législative consécutive après celles de 1997, 2002, 2007 et 2012. Si la patronne du PT est assurée de décrocher son siège, il n’est pas sûr qu’elle garde le quota habituel de 10 députés.  Les partis politiques aurons jusqu’au samedi 4 mars à minuit pour déposer leur listes au niveau du bureau de wilaya d’Alger. Le hasard fait que cette date coïncide avec le 60e anniversaire de la disparition de Larbi Ben Mhidi, le héros de la bataille d’Alger.

Salim AGGAR 

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