Benbitour serait-il l'homme du consensus pour diriger la période de transition ? - DIA
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Benbitour serait-il l’homme du consensus pour diriger la période de transition ?

DIA-16 mai 2019: L’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, pourrait être l’homme du consensus pouvant assurer la période de transition qui interviendrait après le 4 juillet. Compte tenu de l’impossibilité, sur le plan pratique, d’organiser l’élection présidentielle le 4 juillet prochain, on s’achemine directement vers la désignation d’un homme du consensus pour gérer la période de transition.
Contrairement aux autres noms qui circulent et qui sont proposés par différentes parties, Ahmed Benbitour demeure l’homme du consensus à la faveur de ses positions perspicaces surtout qu’il a toujours évité d’entrer dans des polémiques ou de flirter avec les hommes du Pouvoir ou encore ce qui est appelé les forces extra-constitutionnelles. Il est resté égal à lui-même et ne polémique jamais, ce qui laisse entendre qu’il pourrait gérer la transition.
En ce sens, l’Agence officielle APS a ouvert ses colonnes à cet ancien chef du gouvernement qui a exposé sa vision de la période de transition tout en préconisant une « lecture attentive »  de la Constitution pour aboutir à une solution politique à la crise que traverse le pays « sans trop s’éloigner de ses dispositions ».
Dans un entretien accordé à l’APS, M. Benbitour a estimé que « l’idée du respect stricto sensu de la Constitution ne fera pas sortir le pays de la crise », expliquant que « la solution politique s’opère par un changement serein du régime à travers l’application des articles 7 et 8 de la Constitution puis l’activation de l’article 102 durant une période de transition qui devra donner lieu à l’élaboration d’une feuille de route pour une sortie de crise, la désignation d’un gouvernement de transition et la définition des modalités d’organisation d’une élection Présidentielle régulière ».
Par ailleurs, M. Benbitour a mis en avant l’importance de choisir des représentants compétents du Hirak populaire pour des « négociations » avec les parties dirigeantes en vue d’un « changement total du système ».
Le Hirak populaire qui réclame un changement radical du système « se doit de passer » à une nouvelle phase à travers « la désignation de représentants officiels capables d’élaborer une feuille de route pour négocier avec les parties dirigeantes en vue de réaliser la principale revendication de la rue algérienne, à savoir le changement de tout le système ».
Plus explicite, M. Benbitour propose la désignation d’un représentant par wilaya pour que ces représentants se réunissent, par la suite, pour élire trois d’entre eux pour parler au nom du Hirak. Se disant disposé à
« apporter son aide » dans la transition qu’il prône, en contribuant à l’élaboration de la feuille de route pour la gestion de cette étape, il a indiqué avoir « un programme » de sortie de la crise politique que traverse le pays.
A la question de savoir s’il accepterait de diriger cette transition, M. Benbitour a affirmé que c’est là « une grande responsabilité historique », mais, a-t-il ajouté « je ne peux frapper aux portes » soulignant que « la rue refuse actuellement qu’on la représente ».
« Lorsque les manifestants et le régime conviendront d’un accord sur une transition, je ferai part de ma position concernant la direction de cette étape », a-t-il déclaré. Dans le même sens, M. Benbitour a estimé que
« l’opposition ne peut actuellement convenir d’un candidat de consensus pour la conduite de l’étape de transition », affirmant que « l’opposition peut être représentée par plus d’un candidat ».
Commentant les discours de l’institution militaire au sujet de la crise, M. Benbitour a estimé que ces discours étaient une preuve qu’elle (l’institution militaire) « avance prudemment », mettant en garde contre la durabilité du statu quo car, a-t-il dit, « plus le temps passe, plus les revendications augmentent et les solutions deviennent difficiles ».
Par ailleurs, l’ancien chef du Gouvernement a qualifié l’ouverture des dossiers de corruption par la justice de « premier pas positif » dans la lutte contre la corruption, affirmant que ceci reste insuffisant pour « éradiquer cette corruption, érigée en système, et dont la lutte requiert un changement des institutions ».
M. Benbitour a plaidé, en outre, pour « une séparation entre les pouvoirs exécutif et judiciaire », soulignant « l’impératif de veiller à l’application des décisions du magistrat ».
Quant à la Présidentielle, prévue le 4 juillet prochain, M. Benbitour a relevé « l’absence » des moyens d’organisation de cette élection » à laquelle il ne participera pas, a-t-il dit.       
En réponse à une question sur sa non participation aux consultations auxquelles a appelé le chef de l’Etat, M. Benbitour a considéré que « l’heure n’est plus au dialogue », ajoutant que « ce dialogue est désormais dépassé par les événements ».
Evoquant la crise économique à laquelle fait face l’Algérie, M. Benbitour a réitéré son appel à « une politique d’austérité en synergie entre les citoyens et le régime », afin de faire face à la baisse continue des recettes des hydrocarbures qui « ont chuté de 63 milliards Usd en 2013 à 27 milliards Usd en 2016 ». A ce propos, il a tiré la sonnette d’alarme quant à l’impact sur l’économie nationale « de taux d’inflation énormes et d’une pénurie des produits de consommation à partir de 2021 ».
L’Algérie a besoin de « compétence en matière de gestion au plus haut niveau de l’Etat » et de « dirigeants chevronnés pour choisir les compétences nécessaires », a-t-il soutenu.                  
Sollicité de donner sa vision de l’avenir du pays à l’ombre de la conjoncture actuelle, M. Benbitour s’est dit « moins pessimiste » en ce sens que les Algériens étaient « sur la bonne voie », appelant à « la poursuite du Hirak populaire ».
Il s’agit en somme d’une feuille de route de sortie de la crise que propose M. Benbitour qui reste crédible comparativement à certains chefs de partis qui font montre d’opportunisme pour avoir négocié en cachette avec l’ancien Pouvoir.
Sans polémiquer et sans s’attaquer à l’actuel pouvoir ou à l’institution militaire et encore moins à la classe politique, M. Benbitour se positionne en homme du consensus capable de diriger la période de transition surtout qu’il est connu et réputé pour sa probité et ses compétences.
Amir Hani
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