Décès d'Hervé Bourges, un ami de l'Algérie et conseiller spécial de Benbella, Boumaaza et Bouteflika - DIA
49168
post-template-default,single,single-post,postid-49168,single-format-standard,qode-listing-1.0.1,qode-news-1.0,ajax_fade,page_not_loaded,,qode_grid_1400,footer_responsive_adv,hide_top_bar_on_mobile_header,qode-content-sidebar-responsive,transparent_content,qode-theme-ver-12.0.1,qode-theme-bridge,bridge,wpb-js-composer js-comp-ver-4.12.1,vc_responsive

Décès d’Hervé Bourges, un ami de l’Algérie et conseiller spécial de Benbella, Boumaaza et Bouteflika

DIA-24 février 2020: Hervé Bourges, grande figure de l’audiovisuel français et militant pour l’indépendance de Algérie, est décédé dimanche à l’âge de 86 ans, ont annoncé ses proches.

Né le 2 mai 1933 à Rennes (Ille-et-Vilaine, nord-ouest), il fut diplômé de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille (ESJ) en 1955. Sa vie fut ensuite un long parcours entre médias, politique et même diplomatie, un temps ambassadeur de France auprès de l’Unesco.

Journaliste, patron successif de plusieurs médias français, notamment audiovisuels, Hervé Bourges avait été à la tête du Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA) de 1995 à 2001.

Outre ses rôles éminents dans les médias, Hervé Bourges fut aussi un militant anti-colonialiste du temps de la guerre de libération nationale d’Algérie et un amoureux de l’Afrique.

Après l’indépendance de l’Algérie, il occupe plusieurs fonctions et opte pour la nationalité algérienne. En 1962, Hervé Bourges devient conseiller de Ben Bella dans l’Algérie indépendante et prend la nationalité algérienne. Ce dernier le charge en 1963 d’une mission secrète de réconciliation auprès du chef rebelle Hocine Aït Ahmed caché à l’époque dans les montagnes de Kabylie. Après le renversement de Ben Bella en 1965 par Houari Boumédiène, lorsque le ministre de l’information Bachir Boumaza, dans le cabinet duquel il travaille, s’enfuit en Tunisie, Hervé Bourges est arrêté en octobre 1966 et interrogé « sans ménagement » par la sécurité militaire algérienne. Il est très vite relâché grâce aux interventions de monseigneur Duval, d’Edmond Michelet, de Bernard Stasi, de Jacques Chirac et d’Abdelaziz Bouteflika
Il a écrit des ouvrages autobiographiques dont « De mémoire d’éléphant », sur l’Algérie, pays qui lui tient à cœur. Il participe à un documentaire sur ce pays Algérie : naissance d’une nation (1956-1962) en 2003. Il publie à nouveau une rétrospective sur ses années télé Sur la télé : mes 4 vérités en 2005. En 2012, il est l’auteur du film documentaire en deux parties « L’Algérie à l’épreuve du pouvoir » réalisé par Jérôme Sesquin, où il interviewe pour la dernière fois Ahmed Benbella avant son décès. Il ne pourra pas néanmoins faire une interview de Bouteflika qui restera l’un de ses importants amis et confidents. Il avait rencontré le dernier président algérien Abdelmadjid Tebboune en 2000 quand ce dernier était ministre de la Culture et la Communication, à l’occasion du sommet l’UJPLF (Union de la presse francophone) entre le 4 et le 6 mai 2000.   

Hervé Bourges gardera toute sa rancune pour Boumédiene à qui il reproche son autoritarisme et sa main de fer. 

Salim Bey 

0Shares