Démonstration de force de Djamel Ould Abbès à la coupole : «Oui, le FLN est un Etat  »

DIA-28 avril 2017: Pleine à craquer, la « Coupole » du complexe olympique Mohamed Boudiaf l’était ce matin. A voir les matricules des véhicules particuliers et des autobus qui remplissaient les parkings y attenant, les participants sont, en effet, venus d’un grand nombre de wilayas du pays. Sauf que l’intervention qu’y a faite le secrétaire général du FLN n’a pas brillé par une quelconque nouveauté : Djamel Ould Abbès s’y est, en effet, contenté de reprendre le thème favori de sa campagne. A savoir, que le FLN d’aujourd’hui est le digne héritier de celui originel : « C’est le FLN qui a libéré le pays et c’est le FLN qui l’a édifié », a-t-il lancé dans une adresse particulière à la frange juvénile présente en force à ce meeting ; le dernier qu’organise la direction de campagne de la wilaya d’Alger mais qui n’est pas le dernier pour le secrétaire général du FLN dans le cadre de la campagne électorale des Législatives du 4 mai prochain : Djamel Ould Abbès ayant précisé que ce « 42^ème meeting » sera suivi, demain et après-demain, par d’autres dans les wilayas de M’sila, Mascara, Saïda et, pour terminer, Tindouf. Entouré de certains membres du Bureau politique et d’un grand nombre de candidats de la wilaya d’Alger, parmi lesquels Sid Ahmed Ferroukhi, tête de liste dans cette wilaya, le secrétaire général du FLN a, en effet, énuméré, pour établir cette filiation revendiquée, certains événements qui ont précédé le déclenchement  de la guerre de libération, d’autres qui ont marqué son déroulement et les grands moments de l’édification du pays après son indépendance. Dans la lancée, il s’est écrié, à l’évidente intention de tous ceux qui contestent au FLN cette filiation, parmi lesquels le RND, que « Oui, le FLN est un Etat » et même, reprenant ainsi une tournure populaire utilisée pour souligner ce que l’on affirme, « un Etat et demi ». A près ces « arguments » historiques pour gagner au FLN la frange juvénile de la population, Djamel Ould Abbès a utilisé d’autres ; beaucoup plus sentimentaux ceux-là : « Vous me connaissez, j’ai été pendant treize années en charge de la Solidarité nationale et vous savez que je tiens mes promesses », a-t-il, en effet, déclaré. Comme si cela ne suffisait, il a ajouté, sur le ton de la plaisanterie, il faut le dire, un autre peu rationnel. Etablisant un lien entre l’année de sa naissance – 1934 – et le numéro attribué au FLN – le 34 – il leur a demandé d’y voir là le signe du destin. Et d’y répondre en allant, le 4 mai prochain, voter pour le FLN. A voir le comportement d’une partie non négligeable des jeunes présents, ce matin, à la Coupole, beaucoup n’étaient pas loin de penser que Djamel Ould Abbès a de fortes chances de ne pas être entendu. Nombreux étaient ceux parmi ces jeunes qui étaient totalement déconnectés de ce qui se disait sur la tribune officielle. Comme tout un chacun a pu le constater, ni les chants, ni la derbouka n’ont cessé durant toutes les interventions qui ont eu lieu ce matin ; durant celle du secrétaire général du FLN mais également durant celles d’un candidat de la wilaya d’Alger et de Sid Ahmed Ferroukhi. Pis, à peine l’allocution de Djamel Ould Abbès terminée, tous les mâts installés tout en haut des tribunes circulaires de la salle, ont été dépouillés de l’emblème national qui y était accroché. Preuves que beaucoup parmi les présents n’étaient là que pour « remplir la salle » ; tout en prenant du bon temps.

Mourad Bendris