Le film libanais "Capharnaüm" remporte le Prix spécial du jury à Cannes - DIA
32133
post-template-default,single,single-post,postid-32133,single-format-standard,qode-listing-1.0.1,qode-news-1.0,ajax_fade,page_not_loaded,,qode_grid_1400,footer_responsive_adv,hide_top_bar_on_mobile_header,qode-content-sidebar-responsive,transparent_content,qode-theme-ver-12.0.1,qode-theme-bridge,bridge,wpb-js-composer js-comp-ver-4.12.1,vc_responsive

Le film libanais « Capharnaüm » remporte le Prix spécial du jury à Cannes

DIA-19 mai 2018: Le film libanais de Nadine Labaki « Capharnaüm » a remporté le Prix spécial du jury
au Festival de Cannes. C’est la deuxième fois qu’un cinéaste libanais décroche un prix du jury à Cannes, après Maaroun Baghdadi pour « Hors la vie » en 1991, avec l’histoire d’un otage français plongé dans la guerre civile au Liban. 
« Capharnaüm » nous plonge aussi dans les affres de la guerre, avec l’histoire de  Zain, enfant des rues des faubourgs de Beyrouth, intente un procès à ses parents pour l’avoir mis au monde. À partir de cette histoire, la réalisatrice libanaise Nadine Labaki fait entendre la voix de l’enfance maltraitée, des migrants et des sans-papiers. 
La réalisatrice libanaise Nadine Labaki, couronnée à Cannes, a appelé samedi à « ne plus continuer à tourner le dos et rester aveugle à la souffrance » des enfants des rues et maltraités.
« Je voudrais vous inviter à réfléchir, parce que l’enfance mal aimée est à la base du mal dans le monde », a lancé la cinéaste en recevant son prix pour « Capharnaüm », un film sur l’enfance abandonnée qui a ému une partie de la critique.
« On ne peut plus continuer à tourner le dos et rester aveugle à la souffrance de ces enfants qui se débattent comme ils peuvent dans ce capharnaüm qu’est devenu le monde », a ajouté la réalisatrice, découverte en 2007 à Cannes avec son premier film, « Caramel ». 
Tableau des laissés-pour-compte et des invisibles (les sans papiers au Liban), « Capharnaüm » suit les traces de Zain, 12 ans, un enfant des rues révolté, en guerre contre ses parents qui refusent de l’envoyer à l’école et lui donnent des coups à la place.
« J’espère que ce film va pouvoir ouvrir le débat grâce à ce prix du plus grand festival de cinéma du monde », a dit en conférence de presse Nadine Labaki, dédiant sa récompense à « son pays » (le Liban), « qui, malgré tout ce qu’on lui reproche, se débat comme il peut ».
« Il a quand même accueilli le plus grand nombre de réfugiés dans le monde, même si il n’a pas les moyens de subvenir (aux besoins) de toute la population », a ajouté la réalisatrice, longuement applaudie.
« Pendant que je fête le cinéma avec vous, je ne peux pas ne pas penser à une petite fille qui s’appelle Cedra, qui a joué le rôle de Sahar dans le film », a dit encore Mme Labaki. 
« Aujourd’hui, Cedra a probablement passé toute sa journée debout sous le soleil, le visage collé contre les vitres des voitures, à essayer de se défendre comme elle peut contre les insultes, contre les humiliations des uns et des autres », a-t-elle ajouté, soulignant qu’elle s’était probablement « endormie en rêvant qu’un jour, elle pourrait aller à l’école, comme tous les enfants de la Terre ». 
Haita Izam, dite Cedra, qui joue la soeur du héros, est une jeune réfugiée syrienne née aux alentours de 2004 et installée au Liban depuis 2012, où elle est devenue marchande de chewing-gum dans les rues de Beyrouth, selon le dossier de presse du film.
« Je vous dis cela parce que je sais qu’à nous tous, ici présents, on peut changer quelque chose », a martelé la cinéaste. « Je ne sais pas quelle est la bonne solution. Moi-même je ne l’ai pas. Avec toute ma bonne volonté, je n’ai pas réussi à sauver Cedra de la rue, et je ne sais pas quel va être le destin de Zain non plus quand il rentrera chez lui ».
Tourné en six mois, « Capharnaüm » est composé uniquement d’acteurs non professionnels, dont Zain Al Rafeea, le jeune réfugié syrien qui tient le premier rôle et qui était sur la scène de Cannes samedi soir avec Nadine Labaki.  

Palmares complet 71 é festival de cannes

– La Palme d’or a été attribuée à Hirokazu Kore-eda pour «Une affaire de famille».

– Le Grand prix du Festival de Cannes a été décerné à Spike Lee pour «BlacKkKlansman».

– Le prix du Jury a été attribué à Nadine Labaki pour «Capharnaüm».

– Une Palme d’or spéciale a été remise à Jean-Louis Godard pour «Le livre d’image».

– Le prix d’interprétation masculine récompense l’acteur Marcello Fonte pour son rôle dans «Dogman» de Mateo Garrone.

– Le prix de la mise en scène a été attribué à Pawel Pawlikowski pour «Cold War».

– Le prix du scénario a récompensé deux films : «Trois Visages» de Jafar Panahi, et «Lazzaro» de Alice Rohrwacher.

– Le prix d’interprétation féminine revient à l’actrice kazakhe Samal Yeslyamova pour «Ayka» de Sergueï Dvortsevoy

– La Caméra d’or, récompensant un premier film toutes sections confondues, a été décernée à Lukas Dhont, le jeune réalisateur de «Girls».

– La Palme d’or du court-métrage a été attribuée à Charles Williams, pour «All these creatures».

 
 
0Shares