Le film libanais "L'insulte" en course pour les Oscars 2018 - DIA
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Le film libanais « L’insulte » en course pour les Oscars 2018

DIA-24 janvier 2018: Dans la catégorie Meilleur film étranger, « L’insulte » de Ziad Doueiri fait ainsi partie de la liste des films en lice pour la précieuse statuette, aux côtés de « The square » (Palme d’or 2018), « A Fantastic Woman », « Loveless » et « On Body And Soul ». Une première pour le cinéma libanais.

« Pour le Liban, c’est un énorme cadeau. Je n’y croyais pas beaucoup, surtout que nous sommes entrés assez tard dans la course. Mais aujourd’hui, cette nomination me remplit de fierté » , a déclaré le réalisateur au journal libanais L’Orient-Le-Jour. « Cette victoire a un goût de revanche. Ce n’est pas supposé être ainsi, mais mon film a été tellement combattu dans mon pays natal que je ne peux m’empêcher de penser que le Liban a aujourd’hui gagné sa victoire contre l’obscurantisme. C’est le cinéma libanais qui est le plus grand gagnant », se réjouit Ziad Doueiri.

L’Insulte ou « Kadiya 23 », co-scénarisé par Joëlle Touma, est l’histoire d’une confrontation entre deux individus représentant deux pays blessés. Toni, mécanicien, est un chrétien libanais, Yasser, contremaître de chantier, est palestinien. Le jour où Yasser insulte Toni, ce dernier décide de l’attaquer en justice. Le procès qui en découle prend alors une ampleur nationale, ravivant les plaies de deux pays au passé douloureux et jetant dans la rue tous les clans antagonistes. 

Pour rappel, le conflit entre les palestiniens et les libanais chrétiens a provoqué une guerre civile qui a duré 15 ans. Tout a commencé le dimanche 13 avril 1975. Ce jour-là, des fedayins palestiniens organisent un défilé en armes au camp de Sabra pour commémorer l’attaque d’un kibboutz israélien un an plus tôt ; le même jour à Aïn el-Remmané dans la banlieue est de Beyrouth, Pierre Gemayel, le chef des phalanges libanaises (Kataëb) préside à l’inauguration d’une église ; une automobile passant dans la rue ouvre le feu sur le groupe et tue le garde du corps de Pierre Gemayel. Dans l’après-midi, les miliciens des phalanges libanaises (Kataëb) attaquent un autobus de Palestiniens revenant du camp de Sabra par la même rue et tuent 27 d’entre eux ; dans la journée, les affrontements se généralisent, Palestiniens et phalangistes dressent des barricades et s’affrontent au fusil et à la roquette. C’était le début d’une guerre civile qui a fait plus de 250000 victimes et créer des conflits au Proche Orient.  

Le film L’Insulte, qui a déjà décroché la Coupe Volpi au Festival de Venise pour la meilleure interprétation masculine pour Kamel el-Basha et qui concourt donc désormais à la grand messe cinématographique des Oscars, a été très combattu au Liban avant et pendant sa sortie.

Jusqu’à présent, une certaine presse traite le réalisateur de collaborateur avec l’ennemi, en raison de son précédent film, « L’Attentat », adapté du roman de Yasmina Khadra tourné en partie en Israël. Il a été arrêté en entrant en Liban et a été libéré après une bataille judiciaire. 
Sur les réseaux sociaux, le film est sévèrement critiqué. Le réalisateur de West Beirut (1998) a surtout défendu le dialogue, l’ouverture et l’exercice de mémoire à travers ses œuvres, qu’il s’agisse du Liban ou de la Palestine. «Des membres de ma famille sont morts en défendant la cause palestinienne», a-t-il rappelé à sa sortie du Tribunal militaire à Beyrouth.

Le mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), qui appelle à mettre la pression sur l’Etat juif, avait également demandé le boycott de la projection de « L’insulte » à Ramallah.

Salim Bey 

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