La fondation Amirouche veut la reconnaissance de la France pour ses crimes en Algérie - DIA
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La fondation Amirouche veut la reconnaissance de la France pour ses crimes en Algérie

DIA-05 novembre 2016: Le projet de la fondation Colonel Amirouche Ait Hamouda, héros de la guerre de libération nationale et un des chefs de la wilaya III historique, a vu enfin le jour et a été officiellement créée ce samedi lors d’une cérémonie qui s’est déroulée au musée du Moudjahid de Tizi-Ouzou.

L’annonce de sa création a été faite par Nourredine Ait Hamouda, fils du Colonel Amirouche, dans une salle archicomble, composé essentiellement des anciens combattants de la wilaya 3, en présence du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, du wali de Tizi-Ouzou, Mohamed Bouderbali, d’ex ministres, à savoir Mohamed Chérif Abbas, Chérif Rahmani et Meziane Chérif, et de nombreuses figures de la Révolution à l’image Tarek, fils d’Abderhmane Mira, les héros de la bataille d’Alger Djamila Bouhired et Yacef Saadi. 

Cette fondation a pour but de « recentrer le débat sur les valeurs de la Révolution algérienne qui sont la dignité humaine, la stabilité et l’unité nationale, l’égalité sociale et le respect des libertés individuelles », a précisé dans son allocution M. Ait Hamouda.

Il a expliqué que la Fondation Colonel Amirouche œuvrera à honorer la mémoire de ceux qui ont consenti au sacrifice suprême pour une Algérie libérée du joug colonial, à enraciner cette mémoire parmi les générations futures et à valoriser ce combat libérateur.

Cette institution qui vient de naître, se propose de travailler avec les autres organisations qui ouvrent pour la promotion de l’Histoire nationale afin de « faire vivre l’esprit du 1er novembre 1954 et du congrès de la Soummam (20 août 1956) », a souligné M. Ait Hamouda.

De son côté, Tayeb Zitouni a rassuré que son département soutiendra la Fondation Colonel Amirouche, « cet important nouveau né qui va enrichir et contribuer à l’écriture de l’Histoire nationale et sa transmission aux générations futures, comme il soutien toutes les organisations qui œuvrent à préserver l’histoire et à unir les rangs des Algériens ».

Évoquant le combat du colonel Amirouche Ait Hamouda, Il a relevé que celui-ci était engagé à travers tout le territoire national et avait combattu pour toute l’Algérie. « Le Colonel Amirouche n’a jamais été un régionaliste », a-t-il insisté.

Dans son discours, le fils du colonel Amirouche, Nouredine Ait Hamouda a notamment déclaré : « Cette occasion, notre première pensée va aux martyres de la guerre de libération, véritables héros d’un combat qui a émerveillé le monde de par son ampleur et ses conséquences sur le reste du continent africain. Le martyr des Moudjahidines n’a pas seulement atteint son objectif de bâtir l’état national indépendant en Algérie mais a permis de libérer l’Afrique. En cette circonstance d’hommage, permettez-moi d’évoquer la mémoire de Mira Abderrahmane, dont on célèbrera demain le 57ème anniversaire de sa disparition. C’est une heureuse coïncidence. Amirouche et Mira ont cette particularité d’avoir été les deux chefs de la wilaya 3 à tomber les armes à la main, et ce la même année, en 1959, respectivement le 28 mars et le 06 novembre.

Il a ajouté a cette occasion: « Cette fondation n’est pas de trop. Bien au contraire. Nous le disons aujourd’hui solennellement que nous sommes prêts à fédérer nos forces pour faire vivre l’esprit de Novembre avec toutes les organisations travaillant dans ce sens. Je veux citer notamment les fondations Wilaya 3 et Wilaya 4, qui existent déjà. Ces deux wilayas, qu’on appelait « les sœurs jumelles », en association avec l’Etat, doivent relancer le débat sur les corps sans sépulture. En Wilaya 3, le corps d’Abderrahmane Mira est porté disparu. Il en est de même en wialaya 4 avec les corps de Bouguera M’hamed et de Bounaama Mohamed, qui ont, à des moments différents, commandé au fabuleux destin de cette entité.

Nouredine Ait Hamouda est revenu le traitement du corps de son père en rappelant les faits: « Je saisis cette opportunité pour soulever, encore une fois, le traitement réservé aux corps d’Amirouche et de Haoues, respectivement chefs de la 3 et de la 6. Pourquoi les a-t-on séquestrés à l’indépendance par les autorités nationales ? Et pourquoi l’Etat ne demande pas d’excuse pour cette forfaiture qui ressemble à une deuxième mise à mort ? L’Etat doit répondre à cela et le Ministère des Moudjahidines doit tout faire pour retrouver les corps de nos héros et leur organiser des funérailles nationales. C’est son droit et son devoir. D’autres résistants contre la colonisation, morts le siècle d’avant, dont les crânes sont dans un musée français, doivent bénéficier des mêmes égards et des mêmes attentions.  » Nous voulons donc témoigner et « le témoignage est un combat » pour reprendre le titre d’un célèbre livre.

Cette fondation dont le siège se trouve dans la ville de Tizi-Ouzou (rue des frères Bouaziz) devait être présidée par le moudjahid et compagnon du Colonel Amirouche, Rachid Adjaoud, décédé en septembre dernier, a indiqué à l’APS Athmane Bessalem, membre de cette institution, qui a ajouté qu’une  Assemblée générale se tiendra incessamment pour choisir un président.

Dans son avant-programme, cette nouvelle organisation s’est fixé plusieurs chantiers dont l’ouverture d’un espace de réflexion autour de sujets historiques qui concernent le pays, faire reconnaître à la France ses crimes de guerre, conscientiser la nouvelle génération et les citoyens en général sur la richesse historique de l’Algérie, et la valorisation du rôle de la femme algérienne durant la guerre de libération nationale.

Elle agira également contre la radicalisation des jeunes, « fléau reconnu pour sa dangerosité sur la cohésion et la stabilité interne du pays ». Elle aura aussi à commémorer les événements historiques nationaux, lit-on dans l’avant-programme distribué sur place. 

Salim Bey 

 

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