Gaza: Réunion extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU vendredi - DIA
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Gaza: Réunion extraordinaire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU vendredi

DIA-15 mai 2018: Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU va se réunir spécialement vendredi pour examiner « la détérioration de la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés », a-t-on appris mardi auprès du Conseil.

« Le Conseil des droits de l’Homme va tenir une session spéciale consacrée à la déterioration des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-est vendredi », a affirmé un porte-parole du Conseil dans un communiqué.

Cette réunion va se tenir vendredi à partir de 08h00 GMT au Palais des Nations, siège des Nations Unies à Genève.

Pour l’organisation d’une session extraordinaire du Conseil, le soutien d’au moins un tiers des 47 membres – soit 16 membres – est nécessaire.

La demande de cette session extraordinaire a été « officiellement présentée par la Palestine et les Emirats arabes unis, souligne le Conseil.

Elle a été soutenue par 17 Etats-membres du Conseil: l’Angola, le Burundi, Cuba, l’Equateur, l’Egypte, l’Irak, le Kirghizistan, le Nigéria, le Pakistan, le Panama, le Qatar, l’Arabie Saoudite, le Sénégal, l’Afrique du Sud, la Tunisie, les Emirats Arabes Unis et le Venezuela. 

Vagues d’indignation internationale après le bain de sang à Gaza

Au lendemain de la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis 2014, Israël a vu le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Belgique et la Suisse soutenir l’idée d’investigations lancée par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dès fin mars, quand avait commencé la mobilisation gazaouie par une première journée sanglante.

Mais Israël a aussi vu le grand allié américain lui renouveler son ferme soutien au Conseil de sécurité de l’ONU.

L’Etat hébreu, pour qui lundi avait été une journée de célébrations avec l’inauguration festive de l’ambassade américaine à Jérusalem et le 70e anniversaire de sa création, faisait face mardi aux retombées diplomatiques de la crise gazaouie.

Les relations déjà compliquées avec la Turquie se sont envenimées, Ankara renvoyant l’ambassadeur israélien et Israël ripostant de même avec le consul général turc à Jérusalem. Le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se sont accusés d’avoir les mains « couvertes de sang » palestinien pour le second, kurde pour le premier.

La Ligue arabe a appelé le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir une enquête sur « les crimes de l’occupation israélienne ».

Dès lundi soir, la Turquie et l’Afrique du Sud avaient décidé le rappel de leur ambassadeur. Dans leur sillage, l’Irlande et la Belgique ont convoqué l’ambassadeur israélien.

Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et Amnesty International, deux des bêtes noires d’Israël, sont allés jusqu’à évoquer des « crimes de guerre ». Le Conseil des droits de l’Homme va tenir une réunion extraordinaire vendredi.

– « Leçon de morale » –
L’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley, ardente avocate de l’Etat hébreu, a défendu Israël devant le Conseil de sécurité réuni en urgence. « Aucun pays dans cette salle n’aurait agi avec autant de retenue que ne l’a fait Israël », a-t-elle dit.

Une nouvelle effusion de sang était redoutée mardi, jour où les Palestiniens commémoraient la « Nakba », la « catastrophe » (en arabe) qu’a représenté à leurs yeux la création d’Israël en 1948, synonyme d’exode pour des centaines de milliers d’entre eux.

Mais les abords de la frontière israélienne n’ont vu que des heurts sporadiques, avec des rassemblements beaucoup plus limités que la veille.

Deux Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens à l’est du camp de réfugiés d’Al-Bureij, a rapporté le ministère gazaoui de la Santé.

A travers toute la bande de Gaza, des dizaines de milliers de Palestiniens ont enterré leurs morts lundi soir et mardi.

Tandis qu’officiels israéliens et américains baignaient dans l’exaltation du transfert « historique » de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, 59 Palestiniens, dont plusieurs mineurs, ont été tués lundi par les forces israéliennes selon les autorités gazaouies. Une fillette de huit mois a en outre succombé aux inhalations de gaz lacrymogènes.

Des centaines de personnes ont suivi mardi matin les funérailles de Yazan Tubas, 23 ans. « Je suis heureux que mon fils soit (un) martyr », a dit son père Ibrahim, 50 ans, sans parvenir à contrôler ses larmes. « Il fait partie de tous ceux qui sont morts pour le bien de la Palestine et de Jérusalem », a-t-il ajouté, assurant que son petit-fils Ibrahim prendrait la relève.

« Une génération se lèvera, puis une autre… ».

Le Hamas soutient cette mobilisation tout en assurant qu’elle émane de la société civile et qu’elle est pacifique. Ses milliers de combattants n’ont pas pour l’instant sorti les armes, mais le Hamas a laissé entendre que cela pourrait changer.

– « Riposte vigoureuse » –

L’armée israélienne, qui a mobilisé des milliers d’hommes autour de Gaza et en Cisjordanie occupée, s’inscrit en faux contre le caractère pacifiste et civil de la protestation. Elle accuse le Hamas de s’en servir pour mêler à la foule des hommes armés ou disposer des engins explosifs le long de la barrière.

Israël dit redouter le scénario cauchemar de Palestiniens forçant la barrière et s’infiltrant en Israël, où ils pourraient menacer les populations civiles. Il a prévenu qu’il emploierait « tous les moyens » pour protéger la frontière, ses soldats et les civils.

Dans le même temps, son armée assure ne recourir aux tirs à balles réelles qu’en dernier recours.

La direction palestinienne, elle, crie au « massacre ».

La bande de Gaza est depuis le 30 mars le théâtre d’une protestation massive appelée « Grande marche du retour ». Elle vise à défendre la revendication des Palestiniens à retourner sur les terres qu’ils ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d’Israël en 1948. Il s’agit aussi de dénoncer le blocus israélien imposé à Gaza depuis plus de dix ans.

Le mouvement a drainé des dizaines de milliers de Palestiniens, hommes, femmes et enfants, le long de la frontière avec, pour certains, l’intention de forcer la barrière israélienne.

Depuis le 30 mars, 116 Palestiniens ont été tués, la très grande majorité par les tirs israéliens. Un seul soldat israélien a été blessé.

La « marche du retour » était censée culminer avec les commémorations de la « Nakba » mardi. Mais l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem a enflammé les passions dès lundi.

AFP 

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