Le gouvernement s'intéresse aux devises des immigrés algériens installés à l'étranger (Vidéo) - DIA
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Le gouvernement s’intéresse aux devises des immigrés algériens installés à l’étranger (Vidéo)

DIA-25 décembre 2017: Le lancement par la Banque extérieure d’Algérie (BEA) de cinq agences bancaires en France dès 2018, annoncé avant hier par le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, traduit une volonté de l’Etat pour récupérer les sommes de devises des immigrés algériens installés à l’étranger et qui s’élèvent selon les statistiques de la Banque mondiale à 2,4 milliards de dollars transférés vers le pays en 2016. Cet argent échappe visiblement à la caisse de l’Etat puisque, il est balancé dans le circuit parallèle qui siphonne une grande quantité de dinars et fait descendre sa valeur sur le marché. 

La Banque d’Algérie avait introduit en mai 2016 une première mesure pour stopper l’entrée illégale de la devise en obligeant les voyageurs résidents et non-résidents de déclarer aux services douaniers les devises en leur possession dès que le montant atteint le seuil de 1.000 euros, à l’entrée ou à la sortie du pays. Cette mesure visait surtout à freiner l’entrée clandestine de l’euro sur le territoire afin notamment de faire baisser le taux de la devise au marché parallèle. Mais cette mesure a eu un effet contraire puisque le taux de l’euro au marché parallèle a atteint le double de sa valeur c’est à dire 200 DA pour 1 euro, ce qui n’est jamais arrivé depuis en Algérie.      

Entre temps, le Premier ministre avait annoncé lors de sa visite en France, plusieurs mesures en faveur de la Diaspora: l’accès des membres de la communauté algérienne à l’étranger à tous les programmes de promotion immobilière publique en Algérie (hors social), l’accès des jeunes de la communauté souhaitant investir en Algérie dans le cadre du dispositif de microcrédit (ANSEJ) et les investisseurs et les industriels algériens non résidents vont accéder à tous les dispositifs de soutien des investissements au même titre que les résidents. 

En réalité, le gouvernement algérien s’est rendu compte de la communauté algérienne à l’étranger ne participe pas à l’effort économique de son pays, malgré la présence de plus 4 millions d’algériens à l’étranger essentiellement en France. Pire l’Algérie reçoit moins de devises que la Palestine, une région qui soumise à un blocus économique et administratif important.   

Le gouvernement s’est surtout penché sur les chiffres de la banque mondiale et surtout sur les chiffres de son voisin le Maroc, qui a obtenu  6,4 milliards de dollars de sa communauté en 2015. C’est le montant total des fonds transférés par des Marocains de la diaspora vers leur pays d’origine en 2015, selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur les migrations et les transferts d’argent.

Le Maroc arrive ainsi à la troisième place des pays de la région MENA (Moyen-Orient-Afrique du Nord) qui reçoivent le plus d’argent de leurs ressortissants. Les transferts de devises représentaient par ailleurs 6,5% du PIB du pays (en 2014).

L’Egypte tient le haut du pavé avec 19,7 milliards de dollars reçus en 2015, suivie du Liban (7,2 milliards de dollars). La Jordanie (3,8 milliards), le Yémen (3,4), la Tunisie (2,3), la Palestine (2,2), l’Algérie (2), la Syrie (1,6) et l’Iran (1,3) complètent le tableau.

Avec ses nouvelles mesures le Gouvernement va tenter de récupérer la devise des immigrés et réduire ainsi sa dépendance des hydrocarbures. Une mesure qui arrive en retard, mais qui va surement avoir des conséquences pour l’économie algérienne à l’avenir. 

Salim Bey  

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