Hausse des prix de la banane: Le fruit qui monopolise les débats - DIA
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Hausse des prix de la banane: Le fruit qui monopolise les débats

DIA-16 janvier 2017: Le début de l’année 2017 est rythmé par la polémique de la banane. Atteignant des prix inégalés, ce fruit a monopolisé l’attention des Algériens, jusqu’à leur faire oublier même la CAN. Prenant des proportions grandissantes au fil des jours, différents hauts cadres de l’état prennent la parole pour se rejeter la responsabilité.

Cette fois c’est le Ministre de l’agriculture, Abdeslam Chelghoum qui a pris la parole. Au micro d’une chaine Tv privé, ce dernier dira que l’augmentation du prix de la banane, qui a atteint dernièrement les 650 DA le kilogramme, est « non justifiée et cache une grande spéculation ».

Selon ce Ministre les prix affichés sont exagérés. Car «avec toutes les quantités importées en 2016, ce n’est pas acceptable que le prix du kilogramme de la banane atteigne les 500 ou 600 DA». Il expliquera a cet effet que la banane est «disponible au niveau des chambres froides et le principe de l’offre et la demande ne justifie pas cette hausse des prix ». Ainsi il pointe du doigt  la mafia de la spéculation qui serait derrière cette hausse vertigineuse.

Du coté du Ministère du commerce, Ahmed Mokrani, chargé de dossier parle globalement de prix stables. Il explique : «d’après notre dernier relevé, les prix sont stables en dehors des légumes hors saison, ce qui est normal »  et ajoute « hormis les produits subventionnés par l’État, les prix répondent à la loi de l’offre et de la demande ». Sauf qu’il paraît que cette loi du marché ne semble pas s’appliquer au prix de la banane, vu que c’est un produit très prisé par les Algériens et que de ce fait il n’y a pas lieu d’atteindre de tels prix.

L’Association Nationale des Commerçants et Artisans Algériens (ANCA) parle d’une concurrence déloyale et de spéculation à grande échelle. Son porte-parole Tahar Boulenouar affirme : « des manœuvres commerciales illégales ont cours en Algérie en raison d’une situation de monopole de certains importateurs. Ils spéculent et les prix flambent en conséquence ».  Pour lui « les hausses des prix sont davantage dues au poids de l’informel qu’aux mesures prévues par la dernière Loi de finances ». Il admet de ce fait qu’il ne faut pas «s’attendre à une baisse ou une maîtrise des prix tant que les mécanismes de contrôle et de lutte contre les monopoles ne prévaudront pas ».

Il faut dire que cet épisode prend des proportions grandissantes, dans la mesure où plusieurs responsables prennent la parole à tour de rôle afin de dégager toute responsabilité de leur département et essayer d’expliquer le phénomène ; alors que cela n’est guère préoccupant vu la conjoncture actuelle. Car il demeure d’autres affaires beaucoup plus importantes que le prix d’un fruit. Un seul fruit en l’occurrence, la banane. Les Algériens peuvent très bien se passer de ce fruit qui n’est guère indispensable.

D’ailleurs, une vaste campagne de boycott a été lancée sur les réseaux sociaux, sous le thème « Khellih Yet’pourra » (laisse la pourrir) « le consommateur fixe le prix, pas la Mafia ».

Le fait inédit dans cette histoire c’est que le produit devenu rare, est désormais sujet à la contrebande aux ports et aux frontières, tout comme les stupéfiants. D’après des rapports de presse, la gendarmerie a saisi une importante quantité de bananes, rentrée illégalement par des contrebandiers, en provenance de Tunisie au début du mois de janvier. En début du mois de décembre passé, ce sont quelques 51 conteneurs chargés de bananes, qui ont été saisispar la douane au port d’Oran.

Face à cette situation, les Algériens devront rayer ce fruit de leur liste d’achats quotidiens, et s’habituer à voir leur table dégarnie de ce produit qui devient, comme à une certaine époque, un fruit de luxe.

Lamine Réda

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