Instabilité à la direction d'Air Algérie : Histoire d'une turbulence continue - DIA
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Instabilité à la direction d’Air Algérie : Histoire d’une turbulence continue

DIA-15 février 2017: La compagnie nationale Air Algérie connait ces derniers jours des turbulences à l’intérieur de l’entreprise. Et pas que dans les airs. A  la direction, depuis quelques années on assiste à un ballet incessant de PDG. Généralement ils ne tiennent pas plus de 4 ans dans ce poste. L’élément commun entre le limogeage des différents PDG est le fait qu’à chaque fois la disgrâce tombe sur fond d’une cabale politico-médiatique.

Le limogeage « camouflé » de Mohamed Abdou Bouderbala, car officiellement il est toujours à la tête de la compagnie jusqu’à la tenue de l’Assemblée Générale, permet de perpétuer cette tradition de limogeage« programmé » qui est devenue une marque de fabrique chez Air Algérie.  Ces changements répétitifs influent négativement sur les performances de la compagnie et la poussent vers une instabilité chronique.

Tout a commencé en 2007 après le décès de Tayeb Benouis qui est resté PDG durant plus de 6 ans. La compagnie est restée sans PDG jusqu’à 2008, date à laquelle Abdelwahid Bouabdallah a été nommé puis limogé en 2011.  Les raisons sont nombreuses. On lui a reproché la mauvaise gestion du marché du renouvellement de la flotte de la compagnie mais d’autres sources indiquent que le départ d’Abdelwahid Bouabdellah serait dû à des interférences politiques. On évoque également le fait qu’il avait tenu des promesses de salaires mirobolants aux hôtesses et stewards. Son successeur c’est Mohamed Salah Boultif. Ce dernier a aussi tenu les rênes pendant quatre ans, soit de 2011 à 2015. Les raisons de son limogeage seraient des propos « insultants » qu’il aurait tenus envers les émigrés. Ce qui a conduit au déclenchement d’une vaste campagne médiatique de la part d’un journal électronique conduisant à son limogeage. Ce dernier accuse son prédécesseur Bouabdallah d’avoir enclenché certains médias, parce que Bouletif a dénoncé la mauvaise gestion du projet de construction du nouveau siège d’Air Algérie à Bab Ezzouar. 

En mai 2015, suite à un remaniement Ministériel, Mohamed Abdou Bouderbala, l’ex directeur général des Douanes est nommé à la tête de la compagnie. Le couperet est tombé cette semaine. Un battage médiatique s’est enclenché à propos de son départ même si le Ministre des transports et des travaux publics, Boudjema Talai n’a ni affirmé ni infirmé l’information. Toutefois tout semble indiquer que Bouderbala quittera son poste dans les jours qui viennent. Certaines sources évoquent des rapports très crispés avec le Ministre, qui aurait demandé à deux reprises le limogeage de Bouderbala pour « mauvaise gestion ». Le Ministre avait fait une visite inopinée samedi dernier au centre de maintenance des avions d’Air Algérie au niveau de l’aéroport d’Alger. Constatant l’absence de nombreux responsables du centre et devant la «situation catastrophique de ce dernier», le ministre des Transports a eu un coup de gueule. C’est cet épisode qui aurait  précipité le départ de Mohamed Abdou Bouderbala. Actuellement le chef de la division exploitation d’Air Algérie, Allache est pressenti pour tenir les rênes de la compagnie, même si officiellement rien n’a été notifié. Le limogeage de Bouderbala (s’il est confirmé), n’est pas justifié, alors que ce dernier a entamé avec succès la modernisation de la flotte de la compagnie aérienne nationale.  

Contrairement à d’autres pays, la nomination et même le limogeage d’un PDG d’Air Algérie, n’est pas dû au seul ressort du ministre des transports. Ce qui explique le malaise de Talaipour le cas de Bouderbala, de Ghoul pour celui de Boultif.  La nomination d’un PDG d’Air Algérie est généralement validée par la Présidence, après le OK du ministre de la défense, du commerce et du Premier ministre.      

Comparativement avec des compagnies censées être du même rang tel que la Royal Air Maroc  (RAM) ou Tunisair, la compagnie Algérienne est loin de faire le poids et semble jouer dans une catégorie inférieure. A titre d’exemple  Les PDG de la RAM tiennent bon par rapport à leur homologues Algériens. Ainsi Mohammed Berrada a été le PDG de la RAM pendant cinq ans, soit de 2001 à 2006. Il a été remplacé par Driss Benhima qui est resté à la direction de la RAM durant 10 ans, avant d’être remplacé en 2016 par Abdelhamid Addou qui est toujours en exercice.   Une stabilité du management qui a favorisé ledéveloppement de la compagnie marocaine.  Et c’est le même cas pour Tunisair ou Egyptair. 

Baptisée par les usagers « Air Retard », Air Algérie traîne derrière elle, une image et une mauvaise réputation. Mauvaise gestion, retard, recrutement et promotion douteux ; tout y est. Mais le plus frappant est le fait que la compagnie soit devenue au fil du temps à caractère « familial » où plusieurs proches de hauts fonctionnaires de l’Etat sont recrutés et occupent des postes de prestige que ce soit dans la direction ou dans les agences implantées à travers les différentes villes Européennes.  

CaptureAIR

Il est à souligner que sur la page Wikipédia d’Air Algérie, dans l’espace « dirigeants » on remarque déjà la mention « poste vacant ».

Selon un classement des compagnies Aériennes publié en novembre 2016, Air Algérie occupe la 75éme place sur 78 compagnies classées. Le classement se base sur trois critères : la qualité des services d’une compagnie sur terre et dans les airs, la ponctualité, et l’indemnisation des retards. Air Algérie est considérée comme étant la dernière du Maghreb et l’avant dernière de la région Mena.   

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