La femme, une coupable originelle ! - DIA
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La femme, une coupable originelle !

DIA- 19 mai 2016: Quand je regarde d’un œil plus critique voire socio-ethnologique ma vie de jeune femme, je me rends compte que ma mère m’a élevée pour être une femme dans un monde d’homme mais du coup à contre-courant je fonctionne comme un homme dans un monde de femme ! Nécessité fait loi, je dois pouvoir être en totale autonomie afin de ne ressentir aucune pression de quelque ordre que cela soit.  S’est-elle inspirée du célèbre poème de Rudyard Kipling pour ainsi me dire : « tu seras une femme, ma fille » ? Cette femme qui a été, elle-même, éduquée par une femme forte qui a du se construire face à la dureté d’un système entièrement masculin qui ne laissait que très peu de marge de manœuvre aux femmes. Je n’irai pas critiquer la dureté de la société algérienne de l’époque (ou même d’aujourd’hui) car je n’y vivais pas et je ne ferais qu’un pâle tableau de ce que cela devait être… l’ordre établit avait l’air de bien fonctionner car chacun y trouvait idéalement sa place. Dit-on ! Par ailleurs, si vraiment j’avais besoin de critiquer, j’ai le loisir de pouvoir le faire avec l’époque dans laquelle je vis.

Quel n’est pas le calvaire d’une femme ! Maudite originellement, elle traine derrière elle, le calvaire de ses ancêtres, de ses congénères et n’arrivent toujours pas à se défaire du voile terni, duquel on la recouvre malgré elle. Si l’on est croyant, les premiers textes donnent déjà le ton ! La femme est une tentatrice, la femme est conquise par le diable qui en ferait son instrument. Ainsi toutes les émotions, les dérives, les addictions, les perversions ressenties par les hommes n’ont pour seule explication et origine, la présence de la femme. Elle perturbe, égare, tente, manipule et attire comme le chant des Sirènes duquel Ulysse cherche à se préserver. Le héros, masculin, ne sera victorieux que s’il fait fasse à cela avec courage et déjoue avec  intelligence les pièges que lui tend la vie. Très souvent, ces pièges prennent la forme d’une femme.  S’il réussit l’épreuve, il en ressortira grandi sinon il finira tondu par une envoûtante Dalila. Toute la force du monde n’est rien contre la malice d’une femme, dira-t-on. Eve croque la pomme du savoir et est chassée du Paradis pour acte de désobéissance ! Elle entraine dans sa chute, Adam si innocent, qui n’est coupable que de « suivisme ». Dès lors, les coutumes et les traditions dédouanent l’homme, pauvre victime manipulée et affublent la  femme de la position de la trouble-faite tentatrice, objet de toutes les perditions (Eve). Ainsi de légendes en légendes, de dictons en dictions, insidieusement la femme acquiert cette mauvaise réputation d’être un poison dans le verre d’eau.

Les affaires politiques récentes ne font que médiatiser un fait qui remonte à la nuit des temps. Les sarcasmes, les regards, les mains baladeuses ne sont que le résultat de leurs extrêmes séductions et l’homme ne peut qu’être faible face à cela. Ces sifflets, ces appels, ces cris bestiaux, ces insultes, ces frottements ne sont que la manifestation d’une admiration sans faille que l’homme voue à la femme et elle serait bien ingrate de voir cela comme une agression. Décidément l’humour est mal perçu et mal vécu par certaines ! Je vous épargne toutes les remarques sur le supposé dysfonctionnement mental duquel elle est affublée quand elle décide de mettre des limites. A la finale, la femme est prise au piège par la vision que l’on donne d’elle. Si elle est consentante, c’est alors une fille facile que l’on objéifie et si elle s’y refuse, c’est une mégère frustrée.

Revenons aux affaires de mœurs de nos amis politiciens ! Le scénario se répète. Regardez comme on se tourne vers Emmanuelle Cosse pour qu’elle explique le comportement de son compagnon Denis Baupin, accusé de harcèlement sexuel.  On les entend presque demander à cette dernière où elle a failli pour que son mari ait autant besoin d’harceler d’autres femmes ? N’est ce pas déjà assez humiliant comme cela pour qu’en plus, on l’oblige à prendre la responsabilité de ses actes à lui ? Je veux bien croire que le mariage c’est le partage de beaucoup de choses mais pas jusque-là tout de même !

Je crois aussi que si on en est là c’est aussi parce que beaucoup de femmes ont baissé les bras ou à contrario on fait le jeu de ces excès en créant une machine à broyer du bon et du pas bon. A défaut d’être emportée par la variation de nos humeurs et l’emballement de nos hormones (excuse médicale connue) restons calme et froide. Le jugement doit être porté à la connaissance de tous mais il ne doit inclure que des coupables. Contrairement à ce qu’a pu dire Christine Boutin, la dénonciation symbolique faite par les 17 ministres « femme » n’est pas une accusation de tous les hommes politiques, sans distinction. Il faut se rendre à l’évidence que Madame Boutin joue le jeu de la confusion, et là, on se rend compte que le ver est dans la pomme. Décrédibiliser cet acte symbolique, c’est autoriser du coup le harcèlement sexuel.

S.T

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