Législatives: Comment financer la campagne électorale? - DIA
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Législatives: Comment financer la campagne électorale?

DIA-26 février 2017: Les élections législatives ont un prix, qui est tenu  bien secret  par les principaux acteurs. Le financement d’une campagne électorale pour les législatives est un sujet passé sous silence et banni des débats politiques. Rien ne filtre sur le sujet, si ce n’est des indiscrétions et fuites. Et ce bien qu’il s’agisse d’un volet important.

Il est de notoriété publique que les élections sont un énorme gouffre financier. Et les élections législatives ne dérogent pas à la règle de mise à disposition de gros budgets et de gros moyens pour jouer les premières places du podium.

A deux mois de la tenue de ces élections, dont l’effervescence commence à se faire ressentir et au vu du contexte dans lequel se trouve le pays, l’on se demande combien couterait une campagne pour ces échéances jugées capitale etcensées être un tournant pour le pays.

Théoriquement une campagne électorale est financée d’un coté par les subventions de l’état allouées aux partis et d’un autre coté, le self-financement des partis, en l’occurrence les dons et les cotisations des membres. Seulement la réalité est toute autre, puisque, parfois, de l’argent sale se mêle à ces deux sources.  Concernant l’aide de l’Etat, certains partis, notamment dits  « petits partis » n’ayant pas une aisance financière redoutent pour cette année que l’Etat ne s’acquitte pas de son aide envers les partis politiques en raison de la conjoncture économique et des mesures d’austérité. Autre source de financement, les hommes d’affaires qui veulent s’engager en politique. Ces derniers injectent des sommes colossales dans les caisses des partis, soit pour financer des campagnes, ou bien pour se présenter eux-mêmes. L’on se souvient du patron de l’Etrhb Ali Haddad qui a déboursé des milliards en 2014 lors de la campagne du Président Abdelaziz Bouteflika.

La première tâche des partis, qui est également considérée comme étant la colonne vertébrale de toute  campagne électorale, est bel et bien l’opération de Com. Les formations politiques accordent une importance particulière à ce segment  qui engloutit  pratiquement la moitié du budget consacré à la campagne. Le Tirage de flyers, de tracts et de banderoles coûterait la moitié du budget alloué à la campagne. A coté de cela, certains partis veulent s’afficher et avoir une bonne et rassurante image  dans les médias. Pour cela, ils engagent des experts en communication ou des attachés de presse pour gérer le volet RP. Ces derniers augmentent substantiellement leurs tarifs à l’approche des rendez-vous électoraux. Conscientes de l’avantage mis par la technologie à leur disposition, à savoir les réseaux sociaux et leur influence, les formations politiques les investissent. D’ailleurs leur campagne à pour point de départ les réseaux sociaux. Seulement  il n’est pas aisé de gérer ses pages et mener campagne en même temps, d’autant plus que les NTIC sont en passe de devenir  pratiquement une science à part entière. Ainsi l’appel à des « community-manager » est un passage obligé. La rémunération de ces derniers selon certains admins de page facebook de politiques Algériens oscille entre 40.000 et 400.000 da. Nos sources expliquent que la rémunération dépend de l’efficacité du community-manager et de son rendement. Ils ajoutent que certains partis  fixent les objectifs dés le départ. Si toutefois l’objectif n’est pas atteint, l’admin n’est pas payé.  Globalement, l’opération de com coûterait entre 4 et 75 millions de dinars.

Après l’étape de com, on trouve l’animation des meetings et les frais de déplacement et d’hébergement.

Aucun contrôle ni traçabilité

Contrairement aux pays Européens, les campagnes électorales en Algérie se déroulent sans aucun contrôle ni audit. Cela en dépit de l’article 196 de la loi organique n 16-20, correspondant au 25 août 2016 relative au régime électoral, qui stipule que « le candidat à l’élection du Président de la République ou à la liste de candidats aux élections législatives, est tenu d’établir un compte de campagne retraçant, selon leur origine et selon leur nature, l’ensemble des recettes perçues et des dépenses effectuées« .  A titre d’exemple, en France, il y’a un organisme spécial qui se charge du contrôle relatif aux campagnes électorales.  Il s’agit de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).  D’ailleurs cette non-traçabilité explique les pratiques douteuses auxquelles certains partis s’adonnent, notamment l’achat des voix, qui est devenue monnaie courante.

Dans ce contexte, il est à souligner que  certains candidats achètent leur place dans des petits partis et d’autre payent chère pour être tête de liste. C’est un fait, et même le SG du FLN Djamel Ould-Abbès en a à plusieurs fois parlé.

Par ailleurs, selon des fuites le cout total de l’organisation des prochaines élections législative serait de l’ordre de 45 milliards de dinars, dont 3.2 milliards sont alloués à la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (Hiise).

Si le coût de l’opération globale est connu et peut être communiqué après les élections, la facture des campagnes électorales ne risque pas d’être connue par les citoyens.  Car sujet entouré d’opacité et secret très bien gardé, les acteurs politiques ne tiennent pas à révéler leurs combines.

Lamine Réda  

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