Les instituts de sondages seront-ils autorisés à faire des études d'opinions pour la présidentielle ? - DIA
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Les instituts de sondages seront-ils autorisés à faire des études d’opinions pour la présidentielle ?

DIA-09 novembre 2019: Comme toute élection présidentielle dans le monde, elle est précédée d’une étude de sondage pour connaître le taux de popularité des candidats. En Algérie, cette tradition n’existe pas ou elle n’a jamais été révélée au grand public.  

Les différents instituts de sondages existant en Algérie (Ou ce qui peut être appelé ainsi) ne s’aventurent pas à réaliser des études de sondage sur les opinions des électeurs sur les candidats existant sur une élection. Officiellement, les instituts de sondages n’ont pas d’existence légale en Algérie. La loi sur la publicité et des sondages qui avait été initiée par l’ex ministre de la Communication Abdelaziz Rehabi, n’est pas passée au Conseil de la Nation. Et le ministre avait démissionné suite au manque de soutien du gouvernement dans sa démarche. 

En revanche certaines entreprises de communication qui sont spécialisées dans les études d’opinion réalisent des sondages pour les entreprises publiques et parfois même pour des partis politiques ou le ministère de l’intérieur. C’est le cas notamment de Immar de Brahim Sail, qui avait révélé lors d’une émission sur Beur Tv qu’il avait réalisé un sondage pour l’élection présidentielle de 2004 et qu’il avait donné Bouteflika comme le président le plus populaire. 

Certains médias à l’époque, commandaient des sondages auprès d’instituts pour les élections législatives et présidentielles, c’était le cas pour Liberté, El Watan et même le quotidien El Ouma de Saad Lounes qui avait réalisé un sondage pour l’élection présidentielle de 1995, où il avait donné à l’époque, comme vainqueur Mahfoud Nahnah, président de Hamas contre Zeroual. Le sondage en question n’a jamais été publié puisqu’il a été bloqué à l’imprimerie et le journal suspendu. A l’époque plusieurs sociétés de communication s’étaient spécialisées dans le sondage, à l’image de l’institut Okba de Okba Khiar, et l’institut Abassa de Mohamed Abassa. Aujourd’hui il ne reste que l’Institut Immar de Brahim Sail ou encore Media Marketing de Youcef Aggoune. Mais c’est sans doute l’institut Immar qui reste le mieux équipé et armé pour réaliser une étude d’opinion importante sur la présidentielle du 12 décembre sur un échantillon de 2000 personnes et au moins sur six wilayas. Cette méthode reste très approximative et très critiquée en raison de l’immensité du pays et la difficulté à récolter toute l’information (Les sondages ne font pas partie de notre culture, contrairement à l’Amérique, l’Europe ou même le Moyen Orient). C’est pourquoi l’instance qui est la plus apte à réaliser des études d’opinion sur les choix des électeurs, reste l’ONS (Office national des statistiques). Seulement voilà, cet organisme public n’est pas « officiellement » habilité à organiser des sondages sur la politique. 

A ce titre, on a été dépassé par les tunisiens qui ont réalisé plusieurs études de sondages avant la présidentielle et l’élection de Kais Essaid. Plusieurs instituts à l’image de Sigma Conseil ou encore Emrhod Consulting, ont réalisé des sondages sur l’opinion des tunisiens sur les candidats et même sur les partis durant les législatives.  

Avec les changements techniques qui sont imposés pour cette élection présidentielle, le remplacement de l’Administration par l’ANIE, ces instituts seront-ils autorisés à réaliser des sondages sur les candidats? Avec un taux de popularité très faible sur les réseaux sociaux et la menace sur la sortie en campagne de certains candidats, ces sondages apparaissent plus que jamais nécessaires pour une prise de température de l’opinion publique. 

Amir Hani  

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