Les raisons cachées du départ de Gourcuff de l’EN

DIA-04 avril 2016-00h27: Si le président de la FAF Mohamed Raouraoua a fait une révolution dans le recrutement des jeunes joueurs algériens évoluant en Europe, il a en revanche eu des rapports très conflictuels avec les nombreux sélectionneurs  qui se sont succédés à la barre technique de l’équipe nationale depuis son arrivée à la FAF la première fois en 2001. Au total il a épuisé moins de 10 entraineurs durant ses deux mandats de président de la FAF entre novembre 2001 et janvier 2006 et du 16 février 2009 à ce jour : Rabah Madjer et Tedj Bensaoula, Georges Leekens, Rabah Saadane, Robert Waseige, Meziane Ighil, Jean Michel Cavalli, Abdelhak Benchikha,  Vahid Halilhodžić et dernièrement Christian Gourcuff

Raouraoua attire les joueurs algériens et fait partir les sélectionneurs étrangers

Dès son arrivée à la tête du football national, Mohamed Raouraoua surnommé « le parrain » s’est débarrassé d’un candidat gênant sur son parcours Rabah Madjer. Alors qu’il dirigeait de main de maître la sélection nationale, il le limoge au lendemain d’un match nul arraché à une équipe belge mondialiste chez elle à Bruxelles. Une semaine plus tard, cette même équipe belge ira battre le champion du monde en titre, la France, devant son public sur le score de 2 buts à 1. Tout le monde a compris qu’on ne se sépare pas d’un entraîneur après une pareille performance. Mais jaloux du succès de Madjer et de son audience dans les médias arabes, le puissant patron de la FAF a décidé de sévir, car il n’aime pas que quelqu’un lui fasse de l’ombre. Entre temps, El hadj comme le surnomme ses amis, s’est construit une réputation d’homme d’influence et proche du sérail.

Depuis l’épisode Madjer, le président de la FAF a sacrifié une dizaine d’entraineurs, dont la majorité était à ses ordres. Car Raouraoua préfère des entraineurs « dociles », qui lui obéissent et suivent ses instructions et ses recommandations que des sélectionneurs indépendants qui gèrerait l’équipe nationale à leur guise.  La majorité des sélectionneurs ont donc respecté les ordres et les directives d’el Hadj.  Sauf un seul sélectionneur a tenu tête : Vahid Halilhodžić. Il le paya très cher, puisque Raouraoua avait lâché contre lui ses journalistes les plus fidèles.

Le tournoi du Qatar sera la cassure entre Raouraoua et Gourcuff

Avec Gourcuff, tout devait bien commencer, l’entraîneur français qui était royalement bien payé environ 65000 euro par mois, devait prendre en charge la sélection « A », mais aussi la formation des jeunes catégories. Le breton qui n’était pas réputé en France comme un fin tacticien sur le terrain était en réalité un excellent formateur. Mais par la suite les choses ne se sont pas passées comme il le souhaitait. Raouaroua a installé Korichi comme DTN, verrouillant tout sur le passage de Gourcuff. Cela n’a pas découragé l’entraineur français, qui s’est concentré sur l’équipe A.

Mais le divorce entre les deux hommes interviendra lors du tournoi du Qatar le 26 mars 2015. Raouraoua aurait selon une source interne demandé à Gourcuff de perdre contre le Qatar pour permettre à celle-ci de gagner des points dans le classement FIFA. L’entraineur français venait de découvrir le vrai visage du football algérien. Quelques mois après l’équipe nationale perd contre le Sénégal au stade 5 juillet et Gourguff lance sa fameuse phrase : « Je découvre une autre Algérie ! »

L’entraineur se sent lâché face une presse télécommandée par Raouraoua. A chaque match ça sera une épreuve difficile et malgré les victoires, le sélectionneur français se sent trahi et lâché à la vindicte médiatique.

Même après le nul contre l’Ethiopie à l’extérieur, l’annonce de son départ par une certaine presse, était une manière pour Raouraoua de pousser Gourcuff vers la sortie. C’est chose faite puisque à l’issue d’une rencontre hier à la FAF qui n’a duré que 10 mn, le sélectionneur national Christian Gourcuff quitte officiellement ses fonctions d’entraineur en chef des Verts. Raouraoua encore une fois généreux, ne demandera même pas les indemnités de départ du sélectionneur, qui quitte le poste avant la fin l’expiration du contrat.   El Hadj aura donc toute la liberté et le soin de choisir le futur sélectionneur, en prenant le soin de bien choisir le profil.

Lamine Berache