L’ivresse de l’été algérien - DIA
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 L’ivresse de l’été algérien

DIA-08 août 2016: Je crois que cela va être la chronique la plus subjectivité que je n’ai pas jamais écrite car, pour une fois, elle portera sur ma propre expérience. Je laisse le loisir à chacun de s’y retrouver ou de s’en détacher…le débat, là n’est pas vraiment le sujet… juste un hommage à une terre, à des gens, à des moments qui m’auront portée car algérienne de souche, je suis ! Française, d’adoption je reste. Dire que je suis fière de cette identité, je ne pourrais pas vraiment car je ne l’ai pas choisi. Tout comme mon nom et prénom, je n’ai fais que les hériter néanmoins je les assume pleinement et entièrement. N’est ce pas vers la citoyenneté mondiale que nous tendons ? De ce fait,  les bi-nationaux ne sont-ils pas sur la bonne voie ?

Je me sens le besoin de l’écrire car, à chaque recoin de la maison, j’ai des bruits, des couleurs, des odeurs qui me rappellent mes étés algériens. En tant que berbère, les odeurs du plat de fallafel cuisiné à l’huile d’olive, accompagné des galettes de semoule fine, me projettent soudainement dans le patio d’une maison familiale, où les éclats de voix, les bruits d’assiette, les odeurs épicés et le soleil vous emportent loin de votre réalité du moment.

Dans ces contrées montagnardes, on se sent loin du monde et on croirait presque que l’on échappe à l’écoulement du temps. Un temps qui semble suspendu à une toute autre réalité. La lumière, d’une blancheur infinie, est quasiment aveuglante. J’aime à me promener le long de ces chemins escarpés, bordés d’oliviers et de figuiers. Tout au loin, vous pouvez vous rafraichir auprès d’une fontaine d’eau naturellement gazeuse. Soudain, le vent se lève et vous secoue dans tout les sens. Comme j’aime le sentir sur mon visage tandis que ma chevelure s’en va dans tous les sens… alors il n’y a plus d’ordre, plus de linéarité… le seul maître, c’est ce vent qui balaye tout sur son passage. Les chemins se brouillent cédant sous l’influence de cette force qui arrache la poussière du sol pour la faire danser autour de nous.

Heureusement que cette force existe en guise de ventilateur extérieur car la montée la température pourrait presque nous transformer en flaque d’eau. L’été algérien vous brûle la peau et assèche votre langue, rendant alors tout espace frais comme un don de Dieu. On vit alors des instants bénis à l’ombre des climatisateurs surchauffés.

Si le paradis était sur terre, il serait loin des villes, balnéaires ou non, bondées d’estivants … il serait dans ces montagnes aux paysages chaotiques mais si captivantes par l’attraction étrange qu’elles ont sur nous.

Saîda Temam

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