Marches populaires du 22 février : rumeurs et démission des responsables politiques - DIA
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Marches populaires du 22 février : rumeurs et démission des responsables politiques

DIA-23 février 2019: Après les marches populaires d’hier (vendredi) les langues ont commencé à se délier et chacun y va de son interprétation au milieu d’une flopée de rumeurs. A l’évidence, l’identité des initiateurs de ces marches, marquées par un calme et un civisme exemplaires, intriguent les Algériens qui n’arrivent pas à connaitre qui «est derrière ces marches». A partir de là, la rumeur fait son bonhomme de chemin et chacun y va de sa propre interprétation et analyse.
En l’absence d’une communication institutionnelle crédible et officielle et face à la force des réseaux sociaux incontrôlés et incontrôlables, de folles rumeurs circulent sur «l’origine» de la marche d’hier. Il s’agit d’une marche qui a commencé à partir d’appels anonymes sur les réseaux sociaux. Il faut reconnaître que personne ne s’attendait à cette forte mobilisation, y compris ceux qui ont marché.
Sur les réseaux sociaux, ceux qui se sont improvisés «analystes» pour la circonstance, ont lié la date du déroulement de ces marches (22 février) au « Groupe des 22 héros» qui avaient déclenché la glorieuse Révolution de novembre 1954, alors que d’autres ont lié la marche de vendredi dernier à celle de Kherrata, sachant que l’ancrage de la Révolution de 1954 remonte aux manifestations de Kherrata, Sétif et Guelma le 8 mai 1945 !
D’autres plus philosophes parlent de…100 000 manifestants à Alger, un chiffre difficile à confirmer et s’interrogent qui est derrière les marches. Certains croient savoir que «c’est le Pouvoir qui serait derrière ces marches», alors que d’autres croient dur comme fer que ce sont «des marches spontanées».
Sur les réseaux sociaux, des internautes ne veulent pas croire à «la spontanéité» de ces marches, compte tenu de leur bonne organisation et de l’absence de violence et de casse ! Le débat reste ouvert à ce sujet sachant que personne ne détient la vérité. A titre d’exemple, à ce jour on ignore toujours comment les émeutes d’octobre 1988 avaient commencé…
Pendant ce temps, des rumeurs persistantes sur la santé du Président de la République Abdelaziz Bouteflika font le buzz sur la toile, alors que la présidence avait bel et bien annoncé que le chef de l’Etat se rendra demain dimanche à Genève pour des soins et y effectuera un séjour de courte durée. Malgré le caractère officiel de l’information, les rumeurs à ce sujet font fureur.
Certains parlent de «la fuite du Président», ce qui ne s’est jamais produit en Algérie car, depuis 1962,  tous les anciens présidents de l’Algérie n’ont pas quitté le pays et sont morts chez eux ! D’autres croient savoir que le Président a anticipé sur les marches et a fui le pays, ce qui est infondé dans la mesure où la présidence a de la République a toujours communiqué sur la santé du chef de l’Etat.
En parallèle, des partis de l’Alliance présidentielle, notamment le Front de libération nationale (FLN), évoquent une « contre marche» de soutien au Président Bouteflika. L’idée est en train de faire son chemin, mais certaines parties craignent qu’il y ait des confrontations dans la rue, estimant que les jeunes qui sont sortis vendredi ne sont ni partisans ni structurés dans un parti politique.
Ce bouillonnement semble profiter à l’activiste Rachid Nekkaz qui a profité du vide laissé par les partis politiques pour anticiper et occuper le terrain. Nekkaz multiplie ses sorties dans les wilayas du pays où il est accueilli par des foules nombreuses.
Nekkaz a récidivé ce samedi à Alger où il a été reçu par le Président d’APC d’Alger-Centre Abdelkrim Bettache, après avoir provoqué un rassemblement populaire devant le siège de l’APC à la rue Larbi Benmhidi, en plein centre-ville  d’Alger. Nekkaz a été immédiatement interpellé par les forces de l’ordre dans la mesure où les rassemblements et les marches à Alger sont interdits. 
Le président du parti islamiste MSP,Abderezak Mokri a estimé que les marches de vendredi sont un message au Pouvoir et aux imams, oubliant que ces marches sont aussi un cinglant affront aux partis politiques d’opposition qui n’ont jamais pu mobiliser les Algériens.
Le chef du parti du FLN, Moad  Bouchareb continue de parler de «fitna» et de s’attaquer à ceux qui en veulent à la stabilité de l’Algérie, alors que le président de TAJ, Amar Ghoul a excellé dans la langue de bois quand il a indiqué que les marcheurs ont prôné les «revendications de TAJ».
Ainsi, les partis politiques tentent toujours de récupérer ces marches, sachant que la rue n’a jamais été une solution pour résoudre les problèmes d’un pays !
 
Amir Hani 
 
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