Qui sont les membres de la commission « indépendante » proposée par Derrais ? - DIA
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Qui sont les membres de la commission « indépendante » proposée par Derrais ?

DIA- 07 septembre 2018: Dans une interview accordée aujoud’hui à TSA, le réalisateur et producteur Bachir Derrais a tenté de minimiser la colère du scénariste Mourad Bourboune qui l’a critiqué sur le site Lematin.dz. Pour régler le contentieux avec le ministère des Moudjahidines, le réalisateur et co-producteur propose l’installation d’une commission de visionnage indépendante pour juger le film Larbi Ben M’hidi, et donner son avis sur la validité historiques de l’oeuvre.  

Cette commission est composée d’historiens, de membres de la famille révolutionnaire et de personnes liées au cinéma et l’écriture historique. Il a proposé notamment la sœur du héros de la bataille d’Alger (Dhrifa Ben M’hidi) et de son neveu (l’architecte Mohamed Larbi Merhoum), le neveu de Abane Ramdane ( Belaid ), Lakhdar Bouregâa (ancien chef de la wilaya historique IV) Ahmed Bedjaoui (critique), Daho Djerbal (historien), Abdelmadjid Merdaci (sociologue), Halim Faidi (architecte), Benjamin Stora (historien), Karim Younes (ancien président de l’APN et essayiste), Nadia Labidi (ex-ministre de la Culture et députée), Nazih Benramdane (député), Fodil Boumala (journaliste), Athmane Ariouat (comédien) et Noureddine Ait Hamouda (député, fils du colonel Amirouche).

Seulement voila : de nombreux noms proposés par Derrais dans cette liste ne peuvent pas figurer dans cette commission, car ils seront juges et parties, ou ont un avis déjà tranché sur la question de la révolution algérienne. C’est le cas de Nazih Beramdane, qui était Directeur de l’AARC, quand le tournage du film a été débloqué. , deNadia Labidi, qui était ministre de la Culture quand le film a repris le tournage , Ahmed Bedjaoui qui était président du Fdatic à l’époque et actuellement, il ne peut pas se positionner sur cette question de validation de l’oeuvre.    

Certains noms proposés par le réalisateur et producteur sont ses amis proches, et par conséquent ne peuvent pas figurer dans cette commission. C’est le cas notamment du journaliste Fodil Boumala et des historiens Belaid Abane et Abdelmadjid Merdaci avec qui il a organisé plusieurs conférences historiques. Pour ce qui est de Daho Djerbal, son expertise historique sur la révolution algérienne est tronquée, puisque dans son intervention dans le doc de Malek Bensmail sur la Bataille d’Alger, il ne reconnait pas l’ALN comme une armée qui lutte pour son indépendance. 

Enfin un historien aussi important que Benjamin Stora qui a souvent écrit contre l’histoire officielle de la révolution algérienne, ne peut pas juger une oeuvre financée par le ministère des Moudjahidines.

Bref, la commission proposée par Bachir Derrais même si elle est complémentaire, elle n’aura sûrement pas le quitus de l’Etat pour donner son point de vue sur l’oeuvre. Les réserves formulées par le ministère des Moudjahidines ne sont pas seulement historiques, elles se basent également sur le traitement cinématographique de l’oeuvre.  

Pour un responsable du centre de recherche historique du ministère des Moudjahidines, « ce n’est pas au réalisateur et au coproducteur d’établir une commission, sinon chaque auteur aura le droit de revendiquer sa commission pour faire passer son film, mais c’est aux responsables des institutions publiques de le faire. » 

« Le contrôle de qualité des œuvres historiques qui n’était pas de mise durant des années sera désormais installé à l’avenir pour mettre un terme aux dépassements de certains réalisateurs », a affirmé en conclusion notre source au ministère des Moudjahidines.   

Salim Bey 

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