Les moines de Tibéhirine reconnus martyrs 22 ans après leur assassinat par le GIA - DIA
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Les moines de Tibéhirine reconnus martyrs 22 ans après leur assassinat par le GIA

DIA-27 janvier 2018: Comme l’avait annoncé DIA, il y a quelques semaines Les moines de Tibéhirine, assassinés en Algérie en 1996, ont été déclarés martyrs samedi par le pape François, une reconnaissance qui ouvre la voie à la béatification de ces sept religieux, assassiné par le GIA .

Les sept moines français font partie d’un groupe de dix-neuf « martyrs » tués en Algérie entre 1994 et 1996 – dont l’ancien évêque d’Oran Pierre Claverie – qui vont être béatifiés.

Les religieux Christian, Bruno, Christophe, Célestin, Luc, Paul et Michel, âgés entre 45 ans et 82 ans, avaient été enlevés en mars 1996 dans leur monastère de Notre-Dame de l’Atlas, à 80 km au sud d’Alger. Leur mort avait été annoncée le 23 mai par un communiqué du Groupe islamique armé (GIA).

Le Vatican a reconnu le martyre de Pierre Claverie, membre de l’Ordre des frères prêcheurs, et de 18 religieux et religieuses, « tués par haine de la foi, en Algérie de 1994 à 1996 », précise le décret du Vatican.

Le 1er août 1996, Mgr Claverie avait été assassiné par un groupe armé, qui avait pris pour cible ce fervent défenseur du rapprochement islamo-chrétien et algéro-français.

« Rendre hommage aux 19 martyrs chrétiens signifie rendre hommage à la mémoire de tous ceux qui ont donné leur vie en Algérie dans les années 90 », avait récemment commenté le moine trappiste Thomas Georgeon, postulateur (avocat) de la cause, dans un entretien au mensuel « Mondo e missione », de l’Institut pontifical des missions étrangères.

« Les évêques algériens souhaitent que la béatification puisse être célébrée en Algérie, à Oran, diocèse de Mgr Claverie », indique le moine français, qui avait été reçu en septembre par la pape au Vatican en compagnie de l’archevêque d’Alger et de l’évêque d’Oran.

La thèse officielle de la mort des sept moines de Tibéhirine avait été rapidement remise en question après les faits par les autorités françaises. L’affaire a connu en 20 ans de multiples rebondissements et autres aléas diplomatiques.

– Un premier doute –

Un premier doute était apparu lorsque le procureur général (à l’époque) de l’ordre des cisterciens trappistes, le père Armand Veilleux, venu en Algérie fin mai 1996 pour les hommages, avait demandé à reconnaître les corps. Dans les cercueils, qui avait déjà été plombés, il n’avait découvert que les têtes des moines, un secret caché aux familles. Il faudra toutefois attendre 2004 pour qu’une enquête judiciaire soit ouverte en France, après une plainte d’une famille.

Les juges français avaient demandé en 2012 à se rendre en Algérie pour exhumer les crânes des moines. Après des reports, la visite avait finalement eu lieu en 2014, mais faute de pouvoir ramener les prélèvements, les experts français avaient dû se contenter de leurs constatations sur place.

C’est à la suite d’un long bras de fer avec Alger que la justice française était finalement parvenue, en 2016, à rapporter en France des échantillons de crânes dans l’espoir de tirer des conclusions sur les circonstances et la date précises de la mort des moines.

Le destin tragique de ces sept religieux avait inspiré le film du Français Xavier Beauvois, « Des hommes et des dieux » (2010). Grand Prix du Festival de Cannes.

Il existe deux formes de procès en béatification: le martyre ou l’héroïcité des vertus. Dans le cas de l’héroïcité des vertus, il faut prouver l’existence d’au moins un miracle, examiné par un collège d’experts.

Le miracle n’est, en revanche, pas exigé lorsqu’il s’agit d’un martyr, ce est le cas des moines de Tibéhirine.

Par la béatification, le pape décide que l’on peut rendre un culte public à une personne – laïque ou religieux – qui est alors désigné par l’église comme « Bienheureux ».

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