Monologue de Zetchi à l'ENTV : la corruption et la cocaïne passées sous silence - DIA
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Monologue de Zetchi à l’ENTV : la corruption et la cocaïne passées sous silence

DIA-24 mars 2019: Décidément la télévision nationale publique ne déroge pas à la règle à sa propre règle et a failli une nouvelle fois au respect de la notion de service public ! Le président de la FAF, Kheiredine Zetchi,  qui était l’invité de l’émission «Dawri Al Mouhtarifine» ce samedi soir,  s’est adonné à cœur joie à un véritable monologue d’une heure et demie.
Le président de la FAF avait en face un journaliste qui lui posait des questions contenant des réponses, ce qui a permis à Zetchi d’éviter de parler des sujets brûlants qui préoccupent l’opinion sportive nationale en Algérie.
Zetchi qui a dressé le bilan de deux ans de gestion de la FAF a bien sûr affiché son autosatisfaction en affirmant que les erreurs commises font partie de son apprentissage. En ce sens, il s’est «félicité» des résultats réalisés par le sélectionneur national, Djamel Belmadi, évitant de parler de l’affaire Lucas Alcaraz qui est au niveau de la FIFA ou encore l’échec de Rabah Madler.
Zetchi ne s’est pas attardé sur la DTN et a qualifié l’épisode de l’entraîneur des jeunes catégories, Hocine Achiou, de «tempête dans un verre d’eau». Achiou avait dénoncé les injonctions de certains dirigeants de la FAF pour sélectionner des joueurs chez les olympiques. Zetchi n’a pas répondu à cette question qui a suscité l’indignation de plusieurs techniciens.
Sur un autre registre, le président de la FAF s’est empressé de démentir les informations parues dans la presse concernant ses contacts avec le joueur Houssam Aouar (Lyon), alors que c’est France Football qui avait rapporté l’information. Il n’a rien dit au sujet de la presse française, mais s’est attaqué à la presse algérienne.
Zetchi a également évité de parler dans le détail sur les finances de la FAF et surtout l’argent des sponsors. A une question sur ses relations avec le président de la LFP, il a indiqué qu’elles sont «excellentes», alors que le commun des mortels est au courant des relations conflictuelles entre les deux présidents.
Pour ce qui est de la mauvaise programmation du championnat de Ligue 1, Zetchi a révélé que le président de la LFP, Abdelkrim Medouar, subit des «pressions externes». Dommage que le journaliste de l’ENTV n’a pas acculé le président de la FAF sur ces «pressions externes» pour demander davantage d’explications.  
Zetchi a également justifié la mauvaise programmation du championnat en accusant les clubs engagés dans les compétitions internationale de «ne pas jouer le jeu».
Au sujet de l’arrangement des résultats des matches, Zetchi a indiqué que «cela existe depuis 30 ans dans le championnat d’Algérie». Encore une fois, le journaliste n’a pas rebondi pour acculer le président de la FAF sur la corruption dans le football algérien.
Zetchi a évoqué les accusations du président de la JSK, Cherif Mellal contre les dirigeants de l’O Médéa en donnant des réponses confuses. Il a ainsi cité deux sous commissions de la commission de l’éthique à la FAF, lesquelles doivent examiner les preuves qui seront fournies par la JSK et l’OM avant de saisir la justice… A ne rien comprendre !
Zetchi a également été épargné par le journaliste de l’ENTV qui n’a pas su ou voulu poser des questions pertinentes sur l’arbitrage. Le président de la FAF a estimé que l’arbitrage est d’un «bon niveau», alors que le porte-parole de la JS Saoura, Mohamed Zerouati, avait accusé le frère du président de la FAF, Hacen Zetchi, d’arranger les résultats des matches avec la complicité des arbitres. Des accusations qui sont restées sans suite !
En somme, Zetchi s’est adonné à un véritable monologue à l’ENTV qui a failli à la notion du service public dans la mesure où le président de la FAF n’a pas été acculé, le journaliste ayant évité de poser des questions sur la corruption et surtout sur la cocaïne qui éclaboussent le football algérien.
L’animateur de l’émission aurait pu inviter d’autres journalistes, plus courageux et plus compétents,  pour poser des questions qui pourraient éclairer l’opinion publique. Il semble que les mauvais réflexes ont la peau dure à la télévision nationale car il faut bien préciser que  le service public ne signifie pas être au service des responsables ! 
Nassim Fateh 
 
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