Presse et médias : Belhimer prône le dialogue tous azimuts pour reconstruire un secteur cataclysmique - DIA
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Presse et médias : Belhimer prône le dialogue tous azimuts pour reconstruire un secteur cataclysmique

DIA-03 mars 2020: Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, prône un dialogue tous azimuts pour sauver et reconstruire le secteur de la presse et de l’information qui est dans une situation cataclysmique.

Après avoir rencontré les représentant et responsables des sites électroniques, M. Belhimer a rencontré mardi après-midi les représentants des organisations et syndicats de la presse nationale. Une première en Algérie quand on sait que ces syndicats n’ont jamais été reçus par un ministre du secteur ne serait-ce que pour une simple audience.

Au cours de cette rencontre, le ministre a annoncé « la révision globale du système d’information en Algérie avec la mise en place de plusieurs ateliers qui plancheront sur divers thèmes dans le cadre d’un partenariat et d’un dialogue permanent » avec la famille de la presse en Algérie.

« Pour diagnostiquer la situation, nous avons hérité d’un secteur qui se trouve dans une situation +cataclysmique+. Le secteur ressemble à un champ de ruines et de mines », a commenté le ministre qui répondait aux préoccupations des syndicats et Organisations de la presse nationale, précisant que dans le même sillage que « la reconstruction du système d’information en Algérie sera concrétisée à travers un nombre d’ateliers aux différentes missions ».

Selon le ministre, « il y a des délais en relation avec le rapatriement juridique de l’activité des médias en Algérie », citant à ce titre « des activités hors-la loi comme les bureaux conseils en communication en ce qui concerne la publicité ».

Il a dressé le même constat pour « l’activité hors-la loi des chaînes de télévision privées, lesquelles relèvent du droit étranger, mais diffusent leurs programmes en Algérie comme si elles étaient de droit algérien », a-t-il déploré.

M. Belhimer a également évoqué le deuxième aspect qui concerne « le rapatriement partiel » qui est en relation avec les textes d’application des différentes lois, citant la presse électronique dont le décret exécutif est déjà prêt, de même que le Conseil national de la presse qui est l’équivalent de l’Autorité de régulation de la presse écrite.

Il a indiqué à ce propos que le Conseil national de la presse aura trois missions principales, à savoir veiller à la délivrance de la carte presse du journaliste professionnel, la médiation et l’arbitrage concernant l’éthique de la profession ainsi que le suivi de la destination prise par la publicité et la Médiamétrie.

Dans le même contexte, M. Belhimer a annoncé que son département va proposer la réactivation du Fonds d’aide à la presse, gelé depuis cinq ans, dans la loi de finances complémentaire de 2020 « afin d’aider entre autres les journalistes et la presse du Sud du pays ».

Le ministre a en outre évoqué son intention de réactiver une loi datant de l’époque du regretté président de la République, Chadli Bendjedid, obligeant les institutions de l’Etat et l’administration à ne pas faire dans la rétention de l’information et répondre aux demandes et doléances journalistes professionnels.

Précarité, misère et absence de statut de journaliste

Au cours des débats qui ont caractérisé cette rencontre, qualifiée de « première » par les représentants des syndicats et organisations de la presse, ces derniers ont appelé à « activer la promulgation du statut particulier au lieu de s’attarder sur la délivrance de la carte du journaliste professionnel ».

Les représentants des syndicats ont également appelé à « assainir la corporation des intrus qui profitent de manne publicitaire institutionnelle « , suggérant dans le même sens « d’accélérer la promulgation de la loi sur la publicité ».

Ils ont également déploré la situation des journalistes de la presse privé,  dont « la plupart vivent dans la précarité et ne bénéficient pas de couverture sociale », s’interrogeant à ce propos sur « le sort réservé au Fonds d’aide à la presse, institué dans les années 1990 ».

De leur côté, les journalistes et correspondants du Sud du pays se sont plaints des conditions dans lesquelles ils exercent leur métier, faisant observer que les déplacements au Sud sont onéreux en raison des distances séparant les villes et localités de cette vaste région.

Les représentants des syndicats et des organisations de la presse ont également émis le vœu de faire bénéficier les journalistes des stages de formation organisés en Algérie et à l’étranger, suggérant la révision des lois sur l’information de 2012 et de l’audiovisuel de 2014.

Pour une « presse professionnelle responsable »

Le ministre a en outre affirmé que le gouvernement s’était engagé dans son plan d’action à mettre en place une presse « professionnelle responsable » à travers une relation de travail assainie et débarrassée des forces n’appartenant pas à la famille des médias.

Il a précisé qu’à travers cet engagement il s’agit de parvenir à deux objectifs : le premier consistant à assainir la relation de travail au sein de la corporation, à travers la signature de conventions de branche qui concernent les conditions de travail et sociales des journalistes. Le deuxième objectif consiste à « sortir des zones d’ombre pour nous débarrasser des forces n’appartenant pas à la famille des médias », a-t-il expliqué, précisant que ces forces sont représentées par « le travail non déclaré, le financement illicite et les prête-noms qui permettent à des individus n’ayant rien à voir avec la profession de s’introduire dans le secteur de la presse et d’usurper le métier de journaliste ».

Pour le ministre, il est question aussi de « mettre fin d’un côté à des pratiques étrangères à la profession telles que le chantage et de l’autre côté aux relations avec des forces étrangères suspectes ».

Appelant à consacrer « une pratique apaisée des libertés, à leur tête la liberté de la presse », M Belhimer a qualifié sa rencontre avec les syndicats du secteur « d’importante et décisive » car marquant, a-t-il dit, « l’amorce d’un dialogue utile et responsable ».

Cette rencontre est également le fruit d’un travail en partenariat avec la famille des médias, conformément à l’engagement numéro 6 des 54 engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à mettre en place une presse libre sans restriction, a-t-il ajouté.

« Nous nous réunissons aujourd’hui en tant que partenaires qui travaillent ensemble pour ancrer les bases d’une presse libre et organiser en même temps la profession afin de l’extirper de l’anarchie et l’immobilisme qui la pénalisaient du fait d’un héritage lourd, représenté par les nombreux dépassements et les intérêts illégaux et autres fléaux », a-t-il dit.

A la lumière de cette rencontre, le ministre affirme « établir un diagnostic précis sur la situation de la presse dans le but de parvenir à des solutions idoines à même de lever toutes les barrières et les obstacles qui entravent l’évolution de la corporation ».

« Nous attendons de vous tous plus d’interactivité et d’engagement afin que chacun de nous joue le rôle qui lui sied, notamment à travers le Conseil national de la presse et ses structures chargées de l’éthique professionnelle, de la délivrance de la carte de journaliste professionnel et la Médiamétrie », a-t-il conclu.

Amel Bouchaib

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