Robert Malley explique l'orientation du rapport du Crisis Group sur l'Algérie et dédouane Lamamra - DIA
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Robert Malley explique l’orientation du rapport du Crisis Group sur l’Algérie et dédouane Lamamra

DIA-24 Novembre 2018: Dans une interview publiée sur le site TSA, Robert Malley le président de l’International Crisis Group a tenu à justifier son rapport alarmant sur l’Algérie et a répondu à un article de DIA sur le degré d’implication de l’ancien Ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra dans le rapport de l’ONG sur l’Algérie. L’analyste et ex-conseiller du président Barack Obama pour le Moyen-Orient, a ainsi déclaré « qu’il est facile de nous prêter des objectifs politiques ou de voir dans notre rapport un instrument dans les querelles internes actuelles.  C’est de bonne guerre. Mais nous n’avons pas pour objet de nous insinuer dans le débat politique algérien particulièrement actif et sensible en ce moment pour cause d’élection présidentielle.  Au contraire : comme nous le faisons un peu partout à travers le monde, nous cherchons à analyser les crises, les résoudre ou – comme dans ce cas – les prévenir avant qu’il ne soit trop tard. »

Lire aussi : Membre du CA de Crisis Group, Lamamra a-t-il été consulté pour le rapport sur l’Algérie ?

Quant à l’implication de M. Lamamra dans la rédaction de ce rapport, Robert Malley a déclaré : «il est vrai qu’il vient récemment de joindre notre conseil d’administration. Nous nous en réjouissons pleinement. Il a une expérience quasi-inégalée pour ce qui a trait aux dynamiques africaines et nous comptons bénéficier de sa sagesse. Mais que ce soit clair : les membres de notre conseil ne jouent pas de rôle concernant le contenu ni même le sujet de nos rapports, rédigés en stricte indépendance par nos équipes. Comment pourrait-il en être autrement ? Notre conseil comprend plus de 40 personnalités internationales éminentes du monde politique, culturel, des affaires et de la société civile avec des opinions et perspectives divergentes et souvent opposées.  Si on cherchait le consensus, c’est Crisis Group qui serait alors paralysé.  Nous bénéficions de leurs jugements et de leur perspicacité, mais nos travaux n’engagent que nous. Dans ce cas précis, M. Lamamra n’était guère au courant du sujet de notre rapport, encore moins de son contenu.

Le journaliste de TSA a soigneusement évité d’aborder la question du mode de financement de l’ONG, qui est basé sur des donations et des subventions accordées par des gouvernements et des organisations parfois sensibles. Même si l’Algérie ne fait pas partie des financiers de l’ONG onusienne Crisis Group, M. Malley tente de mettre l’accent sur les bonnes relations qui existent entre son organisation et l’Algérie :

« La relation entre Crisis Group et l’Algérie est de longue date ; celle – personnelle et familiale — que j’entretiens avec la nation algérienne de plus longue date encore. Nous avons beaucoup travaillé avec Alger par le passé sur les questions d’ordre régional, que ce soit sur la Libye, le Mali, ou d’autres sujets importants dont j’ai eu l’occasion de discuter avec le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, en septembre à New York.  Nous sommes confiants que nous le ferons encore, en toute indépendance et sans arrières pensées politique. Pour le bien de notre organisation et, je l’espère, celui de l’Algérie. ».

Robert Malley a confirmé les résultats du rapport du Crisis Group sur le rôle négatif du FCE dans la crise économique en Algérie, ce que certains observateurs acceptent mais expliquent cette orientation du rapport par le refus de l’organisation patronale algérienne de contribuer financièrement au soutien de l’ONG.

Enfin à noter que Robert Malley, n’est pas un novice dans le dossier algérien, analyste confirmé et spécialiste dans le conflit israélo-palestinien, sur lequel il a rédigé plusieurs rapports sur les liens du Hamas avec l’organisation des frères musulmans. Robert Malley a surtout une histoire particulière avec l’Algérie. Son père, Simon Malley a fait partie de la délégation du Front de libération nationale (FLN) aux Nations Unies, durant la guerre d’Algérie. Il a été l’un des tous premiers correspondants américains en Egypte. Son étroite relation avec le président Nasser et son soutien à la cause algérienne a fait de lui l’un interlocuteurs favoris pour les discussions entre les égyptiens et les algériens. C’est dans ce contexte qu’il a été choisi comme l’accompagnateur de la délégation algérienne pour défendre la cause algérienne aux Nations Unis. Il créa en 1969, le magazine « Afrique Asie » qui a été longtemps soutenu en Algérie du temps de Boumédiene. Robert Malley rédigea en 1996 un livre qui résuma le parcours de son père en Algérie: «The Call From Algeria: Third Worldism, Revolution, and the Turn to Islam » (L’appel de l’Algérie: le tiers-monde, la révolution, et le retour vers l’Islam).  

Amir Hani

   

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