Source de limogeage : Les smartphones interdits durant les visites officielles - DIA
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Source de limogeage : Les smartphones interdits durant les visites officielles

DIA-19 décembre 2016: Depuis leur avènement les réseaux sociaux ne cessent de dévoiler  leurs avantages. Cette fois et en Algérie, un tout autre avantage a été constaté. Celui de révélateur de scandales et de maladresses de la part de différents responsables. Les réseaux sociaux dans le pays sont devenus des outils de surveillance et par ricochet des moyens de limogeage et de disgrâce. Ces nouveaux outils influencent fortement les débats et les décisions des hauts responsables de l’Etat.

En effet, les exemples ayant conduit différents responsables à être limogés à partir de vidéos postées sur Facebook ou sur Twitter ne manquent pas, à l’instar du limogeage des walis de Bejaia et de Skikda. Mais également la révélation du scandale international provoqué par les propos de la ministre de la solidarité. Et les exemples sont si nombreux, qu’on ne citera  que ceux ayant vraiment fait du bruit.

L’on se rappelle des déclarations du wali de M’Sila en aout 2015, où il avait complètement dérapé. Ce dernier lors d’une visite sur terrain avait utilisé un langage blessant et humiliant avec  les citoyens quiexposaient leurs problèmes : « celui qui veut se pendre n’a qu’à se pendre et celui qui veut se brûler n’a qu’à se brûler ». Mais ce que le wali n’avait pas remarqué, c’est que quelqu’un filmait la scène avec un téléphone. Tout de suite après la vidéo a été mise en ligne sur facebook, provoquant une vague d’indignation et soulevant un véritable tollé face aux déclarations « défouraillantes » du wali. Il n’a pas fallu plus pour qu’il soit limogé.

Le dernier mouvement des walis opéré par le président de la république, la semaine dernière est un autre exemple de cette influence. Le wali de Béjaia, Salah Ould Zitouni a fait la même expérience. Lors d’une visite, ce dernier avait fait des déclarations sur les services de sécurité. Le wali aurait reproché aux chefs de la police et de la gendarmerie d’Akbou de former des clans. Il aurait également menacé de limoger « tous ceux qui n’exécutent pas ses ordres ».  Les services de sécurité ont dénoncé les propos du wali dans les rapports qu’ils ont adressés à leur tutelle. Les réseaux sociaux ont fait l’écho de cette affaire et après des jours de suspense, le wali a été limogé. Même scénario pour le wali de Skikda, Chater Abdelhakim, qui a touché un point ultra sensible, celui des Moudjahidines. Ce dernier interpellé par des moudjahidine lors d’une visite, n’a pas pris de gants pour expliquer à ses interlocuteurs que quand les milliards coulaient à flots, ils ont été les premiers à en profiter.  Irrité par les propos de l’un de ces anciens maquisards qui niait avoir profité de quoi que ce soit bien qu’ils soient les libérateurs du pays, le responsable a rétorqué: «ce sont les chouhada qui ont arraché l’indépendance et vous, vous n’avez fait que profiter». Le même sort que son collègue de Béjaia lui a été réservé.

Par ailleurs, depuis le limogeage de ces deux walis, on a constaté qu’un wali de l’Ouest du pays, a donné instruction à ses gardes du corps d’interdire toute personne de filmer ses déclarations avec un Smartphone. C’est dire à quel point les réseaux sociaux font trembler les walis.  

L’on se rappelle également de la fameuse proposition  de la ministre de la solidarité, Mme Mounia Meslem qui a fait le buzz international. Au micro d’une chaîne TV, cette dernière avait déclaré que les femmes-cadres de l’Etat devaient  céder leurs salaires au trésor « car leurs maris pourvoient à leurs besoins ». Cette proposition a fait le tour du monde, soulevant une indignation totale. Là aussi, tout est parti de Facebook quand la chaine avait partagé la vidéo de la déclaration.

Il  y a aussi l’histoire du « RHB » et du ministre de la santé. L’histoire de ce fameux inventeur de complément alimentaire censé guérir le diabète, qui s’est révélé être un « imposteur », alors que le Ministre de la santé, avait auparavant soutenu totalement cet homme en certifiant qu’il était un chercheur ayant effectué plusieurs recherches sur le plan international. Seulement après enquête il s’est avéré que ce « Zaibet » n’avait jamais fréquenté l’université de Genève dont il avait juré qu’il en était diplômé. Suite à cela, le Ministre de la Santé se retrouve dans de beaux draps. Il devait passer aujourd’hui à l’APN pour présenter et discuter le nouveau projet de loi sur la santé. Seulement ce projet a été retiré par le gouvernement, et le Ministre a été informé aujourd’hui que son passage à l’APN a été ajourné. IL semble que c’est le début de la disgrâce pur M.Boudiaf.  

On peut encore citer, l’épisode du BAC de l’année passée, où les sujets ont fuité sur les pages Facebook, ayant conduit ainsi à un scandale sans précédent. Arrestations, enquêtes, organisation d’une deuxième session, l’affaire avait pris des proportions alarmantes. Les réseaux sociaux ont été coupés quelque temps après cette affaire.

Par ailleurs, le meilleur exemple reste celui du défunt Mohamed Tamalt décédé dernièrement dans des circonstances « obscures ». Bloggeur et journaliste, M.Tamalt avait posté des contenus sur sa page Facebook ayant été qualifiés comme une « offense » au Président de la république. Ce dernier a été jugé et inculpé. Verdict : deux ans de prison ferme.  Tamalt avait entamé une grève de la faim, et est décédé dernièrement. Sa disparition  a déclenché le courroux de ses collègues journalistes et des défenseurs des droits de l’homme quant aux circonstances de sa mort tragique.  

Il faut dire que de nos jours les réseaux sociaux ont acquis une influence considérable sur les décisions des hauts responsables, et permettent de  faire la lumière sur des aspects qui précédemment restaient secrets et confidentiels. Face à ce nouvel outil, les différents responsables font désormais attention à leur propos et se recroquevillent dès qu’ils aperçoivent des Smartphones.

Lamine Réda

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