Quel acteur et quel réalisateur pour le projet du film sur l'Emir Abdelkader ? - DIA
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Quel acteur et quel réalisateur pour le projet du film sur l’Emir Abdelkader ?

DIA-01 septembre 2021: Depuis l’annonce du président Abdelamadjid Tebboune de relancer le projet du film l’Emir Abdelkader, la scène audiovisuelle et cinématographique algérienne est en ébullition. Toute la profession se pose la question rhétorique qui va réaliser le film et qui jouera le rôle principal de l’Emir? Si aucune entreprise ou société n’a été avancée pour prendre en charge le projet, les acteurs algériens se préparent déjà pour interpréter ce rôle d’une figure importante de l’histoire du pays. 

Le comédien Sid Ali Rebahi dans le costume de l’Emir

Quels acteur pour le rôle de l’émir? 

Sur les réseaux sociaux, deux comédiens  algériens se sont illustrés pour poster leur photos dans le costume de l’émir Abdelkader. Il y a d’abord la star montante du paysage audiovisuel Sid Ali Rebahi, qui a joué notamment dans le feuilleton « Samt El Abria » qui a présenté des shooting sous le costume de l’Emir en prenant le soin de poser à coté des photos réelles du fondateur de l’Etat algérien. Mais aussi l’acteur oranais Hocine Mustapha. Ce dernier a déjà publié il y a quelques années des photos et des vidéos de sa forte ressemblance avec l’émir. Hocine Mustapha qui possède une forte personnalité et un charisme certain, a affirmé il y a quelques années lors d’une rencontre avec la presse au festival d’Oran qu’il a des liens familiaux avec l’Emir Abdelkader, ce qui le conforte largement pour le rôle. Seulement malgré ses sollicitations, il n’a pas été associé au projet de l’émir qui avait lancé en 2013. 

A l’époque l’AARC, qui était le producteur du projet de film « mort » sur l’émir Abdelkader, la production qui avait réalisé un casting international, avait opté pour le comédien palestinien Saleh Bakri. Ce dernier avait provoqué une polémique dans les médias algériens en raison de sa possession de la citoyenneté israélienne. Finalement l’acteur a été remercié et le projet était tombé à l’eau.  

Le comédien palestinien Saleh Bakri avait été choisi pour interpréter le rôle de l’Emir

Alors qui va jouer le rôle principal dans le film sur l’Emir Abdelkader? Pour de nombreux observateurs, le rôle de l’émir Abdelkader doit être interprété par une figure importante du cinéma et de la télévision algérienne ou international. Deux comédiens sont pressentis pour tenir ce rôle. Le favori demeure Mohamed Tahar Zaoui, comédien talentueux qui a joué le rôle principal dans plusieurs grosses productions audiovisuelles comme le feuilleton « Aissat Idir » ou encore le drama arabe « Machair » ou encore les films cinéma comme « Ben Badis » et « Ahmed Bey ». Autre candidat au rôle, l’acteur et ex secrétaire d’Etat au cinéma Youcef Sehairi, qui avait interprété plusieurs rôles dont celui de « Akid Lotfi », ou encore « Ben Badis », le film réalisé par le syrien Bassel El Khatib.   

Ce dernier est également pressenti pour réaliser le film sur l’Emir. La promesse lui avait été donnée lors de l’avant première du film « Ben Badis » à « L’opéra ». Un haut responsable algérien lui a dit, l’émir a vécu et il est mort en Syrie, qui mieux qu’un réalisateur syrien pour réaliser le film. Il faut dire que les réalisateurs syriens ont la côte pour ce qui concerne la reconstitution des films historiques.

Mais Bassel El Khatib jugé trop audiovisuel que cinématographique serait moins qualifié à diriger cette superproduction que Nedjdat Anzour, le doyen actuel des cinéastes syriens. Le réalisateur syrien né à Alep, qui a plus d’expérience dans les films historiques avait déjà travaillé en Algérie pour le drama algéro-emirati « Djakirat el djassad ». 

Le réalisateur syrien Nadjdat Anzour, le technicien arabe le plus apte à diriger une superproduction sur l’Emir

Mais l’idée d’accorder le projet à un réalisateur algérien, est également privilégiée. Trois noms sont évoqués dans le milieu du cinéma en Algérie. Il y a le doyen Ahmed Rachedi, qui occupe actuellement le poste de Conseiller auprès du président de la République pour le cinéma et l’audiovisuel.  Même si il ne va pas réaliser le film, il supervisera sa production, en tant que conseiller dans le cinéma à la Présidence. 

Il y a également Rachid Bouchareb. Le cinéaste franco-algérien aux trois nominations aux Oscars, avait exprimé sa accord pour la réalisation du film sur l’émir Abdelkader dans une interview dans Liberté en 2010. Mais si le réalisateur accepte le projet, il optera comme à son habitude à des têtes d’affiches internationales ou des acteurs franco-algériens connus à Hollywood à l’image de Tahar Rahim. De plus, Bouchareb a l’habitude de gérer la production du scénario à la post-production. 

Enfin, il y a l’option locale avec Djaafar Gassem, le réalisateur de « Héliopolis » a manifesté à son entourage son souhait de faire l’émir. Sa longue expérience dans la production audiovisuelle de « Achour El Acher » et sa dernière expérience cinématographique historique de « Héliopolis » favorise ce choix.   

Mais avant de trouver le réalisateur et les comédiens, il faudrait trouver un scénario historique adapté à l’image grandiose de l’Emir. Depuis l’indépendance, trois scénarios ont été écrit sur la vie de l’Emir pour le cinéma. Le premier scénario avait été écrit en 1977 par Serge Michel pour le compte de l’ONCIC. Après plusieurs mois d’attentes le script a été jeté aux calendes grecques après le remplacement de l’entreprise par le CAAIC. Un deuxième scénario avait été écrit par l’ex ministre de la Culture Boualem Bessaih, après le succès de son film sur Bouamama, avait été également enterré après la dissolution du CAAIC et enfin le dernier scénario rédigé par le producteur Phillipe Diaz, pour le compte de l’AARC qui est parti après le remplacement de Khalida Toumi et l’arrêt de la production.  L’AARC qui avait entamé la production de l’Emir en 2012 avait échoué dans la gestion de ce projet ce qui a conduit à la suppression du volet de la production cinématographique de son activité.    

Reste à savoir, qu’elle entreprise gérera ce gigantesque projet, quel budget sera alloué à cette production et surtout avec quel pays étranger va coproduire l’Algérie ce film, sachant que pour ce genre de superproduction, la coproduction internationale demeure la meilleure option pour ce genre de production. 

Salim AGGAR,

Critique de cinéma et directeur de la Cinémathèque Algérienne

 

          

6 Comments

  • Omar Dib
    2 septembre 2021 0:08

    Personnellement je vois que Hocine Moustapha qui peut jouer ce rôle .. je le connais très bien .. surtout son côté spirituel qui ressemble au côté de l’émir et le côté physique buen sûre … Il ressemble à 100% a l’émir

  • Mellah hocine
    2 septembre 2021 13:43

    Une ou de nouvelles polémiques sur un personnage qui a eu un parcours qui a fait aussi polémique , tant l’histoire algérienne fut tout aussi obscure..
    L’État veut absolument réaliser un film sur l’Émir Abdelkader, mais on arrive pas à trouver l’acteur et le réalisateur , car , en réalité, on ne peut prendre une casserole brûlante que par son manche. Le domaine du cinéma revient , avant tout aux hommes du domaine . On ne peut pas désigner un acteur s’il ne peut pas se mettre dans la peu du personnage , comme on ne peut pas désigner un scénariste s’il n’a pas une maîtrise totale de l’histoire du personnage.
    Un film pour un acteur ou un scénariste, c’est comme une chanson pour son interprète, s’il ne la ressent pas , inutile d’aller plus loin. :
    Énormément de choses rentrent en considération pour realiser un film, ayant comme résultante : l’histoire du personnage vous penetre dans les entrailles.

  • Samy
    2 septembre 2021 15:22

    L’émir Abdelkader a certes résisté à la conquête de l’Algérie par l’Armée française mais il s’est rendu par la suite avec armes et bagages et est même devenu un grand ami de la France qui a colonisé l’Algérie.Que faut-il en déduire?Une nation qui fait de ses traîtres des héros as-elle de l’avenir.Les colonels Amirouche et El Haoués vendus semble-t-il depuis Oujda sont morts les armes à la main et dont les dépouilles ont ensuite été séquestrés dans les sous-sols de la gendarmerie de Bab Djedid pendant des années sous le règne de Boukharouba ne l’oublions pas..Mieux encore on a jeté en prison le fils du colonel Amirouche pour avoir dit des vérités sur notre histoire tumultueuse.

  • Mellah hocine
    2 septembre 2021 16:01

    On se souvient de l’épisode sans suite, consacrée au film de Bachir Derrais sur Larbi Ben M’hidi un des héros de la révolution . Lisons ce qui suit :
    Votre film sur le héros de la révolution algérienne Larbi Ben M’Hidi est-il interdit ? Censuré ? Bloqué ?

    Bachir Derrais : Dans le courrier que cette commission m’a adressé, il est clairement notifié que la version visionnée par les membres de cette commission est interdite à toute projection ou exploitation. Ce qui compromet clairement sa sortie nationale et internationale.
    Pour quels motifs votre film est-il bloqué à ce jour ?

    La commission désapprouve son contenu. Elle conteste certaines scènes et me reproche de ne pas avoir mis l’accent sur la vie et le parcours de Larbi Ben M’Hidi. Elle estime que la partie consacrée à son enfance est trop courte. Elle juge que le côté politique de ce biopic prend plus de place que le volet de la lutte armée. Elle estime en outre que le film n’a pas suffisamment mis l’accent sur les scènes de guerre et sur les atrocités commises par l’armée française. Elle n’a pas non plus apprécié que le film évoque les désaccords entre les chefs historiques du Front de libération nationale (FLN), ainsi que la guerre de leadership qui avait opposé d’un côté Ahmed Ben Bella et la délégation extérieure et de l’autre Larbi Ben M’Hidi, Abane Ramdane et le CCE (Comité de coordination et d’exécution).
    La commission va plus loin en me reprochant d’avoir porté atteinte aux symboles de la révolution, ce qui constitue un délit pénal passible de prison….. C’est totalement surréaliste. On fait le procès d’une œuvre cinématographique qui repose entièrement sur les écrits et les témoignages de ces mêmes chefs ainsi que sur les récits de témoins directs dont les livres se vendent librement en Algérie.

    Que dire de cette histoire rocambolesque qu’avait vécu un des meilleurs réalisateurs algériens ?
    Que l’histoire doit avoir un cours comme le veulent les tenants du pouvoir.

  • خلف الله زكرياء
    2 septembre 2021 22:48

    الممثل القدير حسين مصطفى الأجدر بلا منازع، تمنياتنا له بالتوفيق .

  • Hakim Betho
    4 septembre 2021 2:16

    Pour le rôle de l’Emir Abdelkader il est fortement déconseillé de designer un acteur qui a déjà fait de grands roles ; celui qui a fait Benbadis est déjà présent dans l’imaginaire populaire comme étant Benbadis, s’il prend aussi le rôle de l’émir l’image des deux grandes personnalités historiques va se confondre dans l’imaginaire collectif.
    L’acteur Moustapha Hocini est tout indiqué pour ce role. Les images et les films qu’il poste sur son compté facebook sont époustouflants sur le plan de la ressemblance physique avec l’emir. C’est un acteur qui a eu quelques petits roles dans des films algeriens ce qui fait de lui un professionnel d’un côté mais pas assez connu pour que son image soit déjà associée a une figure historique et par conséquent grillée auprès des téléspectateurs.
    Aussi il faut ajouter que la ressemblance physique est d’une importance capitale dans le cas de l’émir comme elle l’a toujours était dans le cas des acteurs qui ont représentés les grandes figures historiques dont le portrait est connue. Prenons par exemple le cas de *Charles De Gaule*, tous les acteurs qui l’ont représentés avaient une forte ressemblance physique avec lui, pour Napoléon c’est pareil. Il est clair par conséquent que le critère de la ressemblance physique pour ces deux personnalités est le premier dans le casting de toute oeuvre les concernant, autrement cette dernière serait totalement discréditée. Ceci revient au fait que le téléspectateur ne peut s’empêcher de comparer l’acteur qu’il regarde avec l’image qu’il connaît déjà du vrai personnage.
    Quant on sait a quel point l’image de l’Emir est ancrée dans l’imaginaire populaire on comprend a quel point le choix de l’acteur qui va le représenter est crucial.

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