Alors qu'on parle de dégel entre Ryad et Alger : Où en sont les relations algéro-saoudiennes ? - DIA
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Alors qu’on parle de dégel entre Ryad et Alger : Où en sont les relations algéro-saoudiennes ?

DIA-21 décembre 2017: En l’espace de 24 heures, les relations algéro-saoudiennes ont gagné en hauteur au point de faire croire à certains observateurs non avertis d’un dégel des relations entre les deux pays. Certes le chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, a reçu, ce mercredi, le président du Conseil consultatif saoudien, l’envoyé spécial du Roi Salmane d’Arabie Saoudite. La veille, le premier ministre Ahmed Ouyahia a présenté au nom « de l’État et du peuple algérien » des excuses suite à l’affaire de la banderole. Quelques heures auparavant le ministre de la Justice annonçait l’ouverture d’une enquête sur cette affaire ; tout cela augurait d’une volonté d’Alger de maintenir une bonne relation diplomatique avec Ryadh, brisant toutes les manœuvres médiatiques parfois arabes et voisines de brouiller les relations entre l’Arabie Saoudite et l’Algérie.
Il faut dire que les relations entre Ryad et Alger n’ont jamais été au beau fixe et l’affaire de la banderole anti-salmane a constitué la goutte qui a fait déborder le vase.
Il faut préciser aussi que l’affaire de la banderole anti-saoudienne intervenait en plein visite du Cheikh Mohamed Ben Abderrahmane Al Thani, vice-président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères de l’Etat du Qatar, qui avait été reçu par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.
L’Algérie, de par sa stratégie diplomatique légendaire, n’est alignée sur aucune force régionale et ne souhaite pas se positionner ni dans le conflit entre le Qatar et les pays du Golfe, ni entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. L’Algérie qui est connue pour sa diplomatie visionnaire a toujours eu raison dans ses positions avec les uns et les autres. Au Moyen Orient, l’Algérie refuse d’attaquer l’Iran, d’isoler le Hizbollah libanais et de se mêler des guerres régionales. Alger a refusé également de faire partie de la coalition des pays musulmans pour lutter contre le terrorisme. Ces refus s’ajoutent au niet opposé par l’Algérie alors que l’Arabie Saoudite a décidé, en 2015, de déclarer la guerre au Yémen. En dépit de ces refus, l’Algérie n’a pas l’intention d’exprimer une quelconque inimitié à l’égard des Saoudiens. Il s’agit d’un «principe» sur lequel l’Algérie ne reviendra pas. Autant dire qu’en dehors de la forme, rien n’a changé et l’Algérie campe sur ses positions faites notamment de non-ingérence dans les affaires internes d’autres pays. «La violence ne produit que de la violence», explique la diplomatie algérienne
Alger a toujours eu une position diplomatique équilibrée entre Téhéran et Ryad et c’est valable entre Ryad et Doha.  La réserve algérienne vient du fait que l’Arabie saoudite, en quête de rôle de leader militaire et politique dans la région arabe, a voulu donner une coloration « religieuse » à cette Alliance avec l’idée de l’opposer au monde islamique chiite.
Les relations entre Alger et Ryad sont pourtant passées par des zones de turbulences. L’Algérie avait autorisé une école saoudienne mais a imposé le programme algérien, contrairement aux pays voisins où les écoles saoudiennes appliquaient le programme de leur pays basé sur le salafisme et le wahabisme. L’Algérie n’a pas apprécié le soutien de Ryad au FIS et au financement des mouvements islamistes durant la décennie noire. Après le 11 septembre et la mise en lumière de Ben Laden qui a dévoilé au monde le soutien de Ryad au terrorisme international, l’Arabie Saoudite isolée a souhaité améliorer son image de prédicateur religieux en envoyant à Alger ses imams faire des conférences religieuses soft. Cette relation diplomatique en dents de scie entre Ryad et Alger est perturbée chaque année par les visas du Hadj, où l’Arabie Saoudite impose à l’Algérie un quota.  Les autorités saoudiennes ont expulsé 3000 Algériens présents illégalement sur leur territoire en 2017. En général, il s’agit de pèlerins qui partent pour le Hadj ou la Omra et qui décident de ne plus revenir. Mais ce que reproche l’Algérie à l’Arabie Saoudite, c’est son manque d’IDE, puisque contrairement au Maroc, Ryad n’a pas investi dans le développement de l’Algérie et a préféré soutenir financièrement l’armement et le développement de son voisin : Le Maroc. Ryad a également joué un rôle perturbateur dans l’organisation de l’Opep, contrairement à Téhéran, qui a soutenu les propositions de l’Algérie en matière de production  lors de la chute du prix du baril de pétrole.  Après la rencontre avec le Chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, le président du Conseil saoudien de la Choura, Abdallah Ben Mohammad Ben Ibrahim Al-Cheikh a déclaré que la coopération entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite « sera renforcée davantage à l’avenir » dans divers domaines. Une déclaration forte de sens qui augure une nouvelle page des relations bilatérales entre Ryad et Alger. attendons de voir dans les prochains moins   

Salim Bey 

 

 

 
 
 
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