La rue défie le Pouvoir : un jusqu'au-boutisme qui risque d'anéantir l'espoir du renouveau - DIA
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La rue défie le Pouvoir : un jusqu’au-boutisme qui risque d’anéantir l’espoir du renouveau

Après  les scènes de joie qui avaient éclaté à travers les rues d’Alger et les villes du pays lundi soir, quand le président de la République avait renoncé à briguer un 5e mandat présidentiel, les manifestations de colère ont repris ce mardi à Alger centre au niveau de la Place Maurice-Audin et la Grande-poste.
Ce sont en majorité des étudiants qui sont sortis pour manifester contre le Pouvoir. Ils exigent le départ du régime et refuse les propositions du Président Bouteflika, à savoir le report de l’élection présidentielle, l’organisation d’une conférence nationale inclusive, la révision de la Constitution puis l’organisation des élections anticipées sans que le Président Bouteflika ne se porte candidat.
Les manifestants veulent plus et se sont donnés un rendez-vous pour manifester dans la rue le 14 mars, pour le 4e vendredi consécutif. Il est étonnant que des manifestants sortent lundi soir pour exprimer leur joie et le lendemain, d’autres sortent pour manifester leur colère.
Ce jusqu’au-boutisme est de mauvais augure quand on sait que le Pouvoir a fait des concessions notables pour répondre aux exigences et à la volonté de la rue. Toutefois, l’obstination de la rue à exiger encore plus et toujours plus, risque de mal se terminer.
D’un côté, il y a un Président qui s’est engagé à mener des réformes et arrimer l’Algérie vers une deuxième République, et d’un autre côté, il y a des parties qui veulent tout et tout de suite ! Dans ces circonstances, il faut relever que la manipulation et l’intox jouent un rôle dévastateur. Pour preuve, les innombrables rumeurs et fausses informations qui sont colportées et partagées sur les réseaux sociaux demeurent un danger certain pour la stabilité du pays.
La marche à laquelle des parties ont appelé pour vendredi prochain s’apparente à une marche de trop dans la mesure où les symboles contre lesquels les Algériens sont sortis dans la rue ont été écartés, notamment ceux qui soutiennent et appellent à un 5emandat du Président.
A présent, on s’achemine vers une recomposition du champ politique algérien, notamment avec la nomination de Ramtane Lamamra qui cumule deux postes importants, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.  
Etant respecté au niveau national et international, Lamamra incarne pour ainsi dire le renouveau auquel aspire le Président Bouteflika qui veut jeter les jalons de la deuxième République. En ce sens, les Algériens qui sont jaloux de la stabilité du pays en scandant «silmia, silmia» (pacifique, pacifique), ne doivent pas rater le train de l’Histoire et sont appelés à édifier cette deuxième République, porteuse d’espoirs et de renouveau.
Amir Hani 
 
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