Sanctions contre ZTE et Huawei : Une bonne affaire pour Ericsson et Nokia - DIA
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Sanctions contre ZTE et Huawei : Une bonne affaire pour Ericsson et Nokia

DIA-10 mai 2018: Les sanctions américaines à l’encontre des équipementiers télécoms chinois, Huawei et ZTE, sont accueillies avec satisfaction par les équipementiers européens notamment Ericsson et Nokia.   

La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine constitue une occasion inespérée pour les équipementiers européens qui avaient perdu d’importantes parts de marché notamment en Afrique, au Moyen Orient et surtout au Maghreb. 

Le géant chinois Huawei (créé par un retraité de l’armée chinoise) qui avait évité soigneusement le marché américain pour se déployer à l’international, fait l’objet d’une enquête du département de la Justice américaine, qui cherche à savoir s’il a enfreint les sanctions américaines à l’égard de l’Iran. Son compatriote ZTE s’est vu en revanche privé des composants électroniques américains à l’image des micro-processeurs Intel, à la suite d’une affaire de violation de l’embargo contre l’Iran et la Corée du Nord. Une situation géopolitique qui pourrait largement profiter à Nokia et Ericsson.

Et pourtant la situation économique des équipementiers européens n’était pas reluisante. Nokia avait chuté en Bourse ce jeudi. Les investisseurs étaient mécontents d’un bénéfice trimestriel en baisse et largement inférieur aux attentes des analystes. Ainsi ses ventes ont chuté de 9%, à 4,9 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année. La première cause de cette chute du CA est dû à un taux de change défavorable. Ce qui a conduit Nokia à baisser notamment ses tarifs à l’international. 

Malgré cette situation économique sensible le groupe finlandais s’est montré optimiste, comptant surtout sur les déploiements de la 5G mobile, qui devrait être lancée au plus tard en 2020.

« Nous avons une visibilité claire sur les opérations 5G pour les déploiements commerciaux à grande échelle aux États-Unis au cours du second semestre de l’année », avait déclaré Rajeev Suri, le Pdg de Nokia, dans un communiqué. Évitant de commenter les sanctions contre les équipementiers chinois, Rajeev Suri avait encore déclaré « Sur le long terme, il y a peut-être des opportunités principalement dans le domaine de la sécurité mobile et le secteur optique ».

Le grand gagnant de ces sanctions contre les chinois demeure l’autre grand équipementier scandinave, le suédois Ericsson. Ce dernier a publié des résultats trimestriels assez satisfaisants:  l’équipementier télécoms a essuyé une perte nette de 0,7 milliards de couronnes suédoises contre une perte de 10 milliards (963 millions d’euros) un an plus tôt. Sa marge brute, corrigée des éléments exceptionnels – une mesure clé de la rentabilité – est ressortie à 35,9% contre 18,7% un an plus tôt et un consensus de 32,1%. Ericsson a aussi dévoilé une perte opérationnelle de 0,3 milliard de couronnes suédoises, à comparer avec un consensus Reuters de -2,4 milliards et une perte de 11,3 milliards de couronnes suédoises au premier trimestre 2017. Il y a quelques semaines le PDG d’Ericsson, Börje Ekholm, s’inquiétait du retard pris par les Européens dans la course mondiale à la 5G, critiquant notamment la concurrence parfois déloyale des opérateurs télécoms américains, chinois, japonais ou coréens. 

Le groupe suédois qui avait été poussé par les équipementiers asiatiques à baisser ses coûts et à réduire ses effectifs, pourrait suite aux sanctions américaines contre les chinois,  revoir sa stratégie commerciale et reprendre ainsi d’importantes parts de marché en Afrique et dans la région MENA. 

Salim Bey  

 
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