Tournée arabe, Messahel dit tout: La Libye, le Qatar, les immigrants et Tebboune - DIA
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Tournée arabe, Messahel dit tout: La Libye, le Qatar, les immigrants et Tebboune

DIA- 13 août 2017: Au lendemain de sa tournée dans le monde arabe, qui l’a emmené à se rendre dans huit pays: L’Irak, le Qatar, le Bahrein, le Koweït, l’Arabie Saoudite, Oman, la Jordanie et les Emirats Arabes-Unis, le ministre des affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a invité une dizaine de journalistes dont DIA, pour faire le bilan de son périple et répondre à certaines questions relatives à son département.

D’emblée le chef de la diplomatie algérienne a précisé que cette mission a été organisée sur instruction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour répondre à des impératifs liés  à  des mutations profondes, des conflits et des activités terroristes, qui touchent actuellement le monde arabe.

« Ma tournée a été très utile au cours de laquelle notre message a été bien compris », a déclaré M. Messahel, lors d’une rencontre avec la presse consacrée à ce périple , ajoutant avoir décelé auprès des dirigeants de pays arabes, une « volonté » de renforcer les liens à travers la concertation et le dialogue pour faire face aux défis auxquels est confrontée la région.

L’organisation de la ligue arabe doit s’adapter aux changements géopolitiques

S’exprimant sur le rôle de l’organisation panarabe suite à la crise diplomatique dans le Golfe et la guerre en Irak et en Syrie, le ministre a déclaré:  « Nous avons exprimé notre vision sur la Ligue des Etats arabes et nous avons insisté sur le nécessité pour qu’elle soit plus efficace face aux différentes crises que connait le monde arabe », plaidant pour que l’organisation panarabe puisse « s’adapter aux changements politiques et géostratégiques dans la région ».

Le ministre a indiqué lors de sa présentation que les positions diplomatiques de l’Algérie qui sont le respect de la souveraineté des Etats et la recherche des solutions pacifiques à tout conflit, ont permis à l’Algérie d’être entendue et parfois même d’être suivie. Dans ce sens l’expérience amère de l’Algérie de la lutte contre le fondamentalisme et le terrorisme a intéressé de nombreux pays arabes qui souffrent aujourd’hui de ces fléaux.

Le rapport Gallup a renforcé l’image de l’Algérie comme un pays sûr et stable

Ajouté à cela sa politique de réconciliation nationale et la dé-radicalisation, à laquelle le MAE avait consacré une conférence et un manuel, sont devenus une référence première dans un monde arabe en proie à des conflits profonds.

Le ministre était fière de parler de la publication du rapport Gallup classant l’Algérie dans le top ten des pays les plus sûrs du monde qui coïncidait avec sa tournée dans le monde arabe. Un rapport américain qui a étonné de nombreux diplomates arabes, rappelant qu’il y a vingt ans, l’Algérie était considérée comme un pays dangereux et infréquentable.

Le Qatar n’a supprimé le visa pour aucun pays arabe mis à part le Liban

Après l’expérience politique et sécuritaire, certains pays arabes étaient intéressés par la coopération économique avec l’Algérie. Ainsi le ministre a annoncé que l’Algérie va mettre sur pied plusieurs commissions mixtes dans le domaine économique avec certains pays du Moyen-Orient, parmi eux: L’Arabie Saoudite, l’Irak, la Jordanie, l’Egypte et les Emirats Arabes Unis.

Interrogé sur l’absence de l’Algérie dans la liste des 80 pays auquel le Qatar a supprime le visa, le ministre a tenu à préciser que la majorité des pays concernés par cette décision ne sont pas arabes, mis à part le Liban. Le Ministre s’est étonné de la focalisation sur le cas de l’Algérie alors que le Maroc et la Tunisie ne sont pasconcernés par cette mesure.

L’Algérie ne fait pas dans « la diplomatie spectacle » dans le dossier libyen

Questionné sur le dossier libyen et le rôle de l’Algérie dans ce conflit. Le ministre Messahel s’est dit rassuré sur l’avenir de ce pays voisin, rappelant qu’il est le seul responsable à avoir parcouru tout le territoire libyen et rencontré l’ensemble des parties en conflit avec toujours la même chaleur. « Nous avons une histoire et desliens très étroits avec la Libye »

Concernant les interventions françaises, italiennes et arabes dans le dossier libyen, le ministre s’est montré rassurant car précise t-il :  « On est à « équidistance » de toutes les parties, avant d’ajouter avec un air sérieux et direct : «On ne fait pas de la diplomatie -spectacle !»

Les migrants et le crime organisé

Pour ce qui est du rapatriement des migrants subsahariens, le MAE a confirmé sa position et appuyé la déclaration d’Ouyahia qui avait soulevé la question, précisant que les mécanismes pour endiguer ce phénomène qui prenait dangereusement de l’ampleur car intimement lié «au crime organisé et aux réseaux criminels».

Le ministre poursuit le fond de sa pensée en ajoutant :  « nous avons constaté un flux anormal de l’immigration clandestine venant de l’Afrique subsaharienne. Les migrants qu’on retrouve dans les rues d’Alger ont-ils  traversé le Tanezrouft seuls ? Le désert est impitoyable. Comment ont-ils traversé s’il n’y a pas d’organisation ? S’ils ne sont pas transportés ? S’ils ne sont pas nourris ? » s’est interrogé le ministre qui a indiqué que des contacts sont en cours avec les pays d’où est originaires cette population pour les rapatrier.

La réponse diplomatique de Messahel à la sortie de Tebboune à Paris 

Sur le plan national, le ministre des affaires étrangères Abdelkader Messahel qui a été interrogé sur la récente rencontre du Premier Ministre Abdelmadjid Tebboune avec Édouard Phillipe , a répondu « diplomatiquement » que les relations algéro-françaises sont encadrées par un accord de partenariat signé en 2012 qui définit l’architecture de coopération. « Nous avons trois mécanismes : un mécanisme des secrétaires généraux, un autre qui réunit les ministres des Affaires étrangères. Le troisième est la grande commission mixte qui doit se réunir avant la fin de l’année. Voilà le cadre dans lequel est structurée la relation entre l’Algérie et la France », a précisé le ministre des AE, autrement dit la rencontre du premier ministre Tebboune à Paris avec son homologue français n’était pas inscrite dans l’agenda diplomatique, même si le chargé d’affaires de l’Ambassade de l’Algérie en France était présent durant cette visite.

La nomination de l’Ambassadeur d’Algérie à Paris au moment opportun 

Enfin pour ce qui est de la nomination d’un nouvel ambassadeur dans la mission diplomatique algérienne à Paris, le MAE a indiqué que cette nomination interviendra au temps opportun dans le cadre d’un mouvement global des missions diplomatiques algériennes à l’étranger, avant d’ajouter que c’est le président de la République qui est habilité à choisir la personne adaptée au poste d’Ambassadeur d’Algérie en France.

Salim AGGAR

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