13 ans après avoir annulé sa visite au Maroc : Mohamed VI va-t-il s’excuser auprès d’Ouyahia ?
DIA-11 novembre 2018: Le Roi Mohammed VI du Maroc et le Premier Ministre Ahmed Ouyahia vont une nouvelle fois se rencontrer ce dimanche, aux cérémonies marquant le centenaire de l’armistice de la première Guerre mondiale à Paris, avec la participation de plus de 60 chefs d’État et de gouvernement.
Le Roi du Maroc et le représentant du président Bouteflika vont une nouvelle fois se croiser à Paris, toujours aux cotés du président français Emmanuel Macron, après leur poignée de main « historique » le 30 novembre 2017 lors du sommet UA-UE d’Abidjan.
Seulement voilà, le roi du Maroc sera un peu gêné de croiser le premier ministre algérien a qui, il avait brusquement annulé la visite au Maroc en juin 2005.
En effet, quelques jours avant la visite que devait effectuer le Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia au Maroc le 22 juin 2005, un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération annonçait laconiquement : « Dans ce contexte regrettable, la visite envisagée au Maroc du Premier ministre algérien, M. Ahmed Ouyahia, accompagné d’une délégation comprenant plusieurs ministres, s’avère pour le moment inopportune, dans l’attente d’une position algérienne cohérente et d’une clarification des intentions réelles, actuelles et futures de l’Algérie quant à ses rapports avec le Maroc et à l’édification maghrébine« .
Et pourtant l’Algérie était prête à relancer le dialogue et la coopération avec la venue de plus de six ministres qui allaient accompagner le chef du gouvernement à l’époque, parmi eux Mohamed Bedjaoui et Noureddine Yazid Zerhouni, respectivement ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur.
Mohamed VI et sa garde rapprochée du Makhzen avaient décidé d’annuler subitement la visite, détruisant en quelques minutes, des mois et des mois de rapprochement entre les deux pays.
Et pourtant à l’époque, l’ambassadeur du Maroc à Alger, M. Mohammed Saïd Benrayane, annonçait même qu’il avait rendez-vous avec le ministre algérien délégué à la Coopération et aux Affaires africaines et maghrébines, M. Abdelkader Messahel, pour préparer la visite du Chef du gouvernement algérien au Maroc. Qualifiant celle-ci de « très importante pour la suite des relations bilatérales ».
Plus de 13 ans après cette indélicate dérobade diplomatique, le roi du Maroc Mohamed VI n’a pas expliqué son geste. lui qui a soit disant tendu la main à l’Algérie pour un dialogue franc et direct, risque de croiser les mêmes acteurs politiques algériens victimes de sa maladresse diplomatique : Le premier Ministre Ahmed Ouyahia et le ministre des affaires étrangères Abdelkader Messahel, préparateur de la visite historique qui n’a pas eu lieu à l’époque. Comment peut-on parler de dialogue et de coopération quand on manque de tact diplomatique ?
La démarche politique et diplomatique de Mohamed VI, lancée récemment à l’adresse de l’Algérie est maladroite, puisque cette démarche avait été initiée en 2005 par Ahmed Ouyahia, puis en 2012 par le premier ministre Abdelmalek Sellal, sans jamais obtenir de réponse du Maroc. Le souverain marocain s’entête à ne pas reconnaître ses erreurs diplomatiques, lui qui avait stoppé la dynamique de l’UMA et s’érige avec le soutien du Makhzen et d’une partie de la presse française comme un homme de dialogue et d’ouverture diplomatique.
Amir Hani
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