Faute de publicité: Le quotidien « Infosoir » cesse de paraître
DIA-14 janvier 2018: Après l’arrêt de la Tribune et d’El Fadjr, c’est au tour du quotidien Infosoir de baisser le rideau. En effet, le dernier quotidien du soir a tiré jeudi son dernier numéro, après plus de quinze ans d’existence.
Dans un édito publié en Une de la dernière édition diffusée ce jeudi 11 janvier, sous le titre « Info-soir, le dernier jour », son directeur de publication Hassen Ouandjeli, explique cette situation par les difficultés financières et la rareté de la publicité, qui ont fini au fil des mois par asphyxier le journal.
«La situation financière du journal a fini par se dégrader dangereusement. Aujourd’hui il faut savoir s’arrêter pour ne pas continuer à foncer droit dans le mur ». regrette t-il avant d’ajouter “Réduction des salaires sur une période de trois mois, réduction du tirage, réduction maximum des frais de fonctionnement. Le quota de pub ne suivait pas ce train de mesures extrêmes. Les décideurs et autres organisateurs du dispatching de la pub institutionnelle ont en décidé ainsi. C’est peut-être leur droit. Ce n’est pas une plainte de notre part. C’est juste une vérité qu’il fallait dire. Et les faits sont là : en raison des difficultés financières – les rentrées émanant de la publicité ont été réduites à presque rien – Info-soir doit cesser de paraître. C’est aussi simple. C’est aussi dur », regrette encore le patron du quotidien du soir.
M.Ouandjeli précise encore dans son édito « Les premiers temps, en moyenne, Info-soir a eu une page jusqu’à une page et demi de pub de la part de l’Anep. Mais voilà qu’au fil des jours, des semaines, des mois et des années le quota accordé à Info-soir s’est réduit comme une peau de chagrin, avec de nombreuses, de très nombreuses journées sans pub. Comme si un quotidien pouvait éviter l’asphyxie avec un quart ou une demi-page par jour »
Pour rappel, Hassen Ouandjeli avait créé Infosoir après avoir vendu ses part dans le quotidien Liberté à Issad Rebrab. Il avait créé un quotidien du soir après que Le soir d’Algérie ait cessé de paraître l’après midi.
26 quotidiens et 34 hebdomadaires ont disparu du paysage médiatique national depuis 2014, avait révélé en octobre dernier, le ministre de la Communication, Djamel Kaouane. Il n’avait pas exclu alors que d’autres titres allaient disparaître à l’avenir, considérant cela comme une « conséquence évidente d’une crise économique et purement financière ».
Mais au delà de cette situation, c’est le modèle économique de la presse écrite qui est devenu obsolète ; dépassée par la presse électronique et par les télévisions privées qui diffusent l’information instantanément.
Amir Hani