L’ambassade de France à Alger réduit l’octroi de visas aux députés algériens
DIA-01 novembre 2018: Depuis l’arrivée, en 2017, à Alger, de Xavier Driencourt, l’ambassadeur de France en Algérie, les parlementaires algériens, ainsi que leurs enfants et leurs proches, auraient peu à peu perdu le privilège que leur accordait le consulat général de France de leur délivrer systématiquement des visas Schengen. C’est ce que rapporte, ce 31 octobre, le site d’information ObservAlgérie, citant des sources proches du dossier.
Selon ces sources, l’Assemblée populaire nationale algérienne (APN) avait l’habitude de recevoir, à chaque législature, un quota de visas réservés exclusivement aux députés et hauts responsables. Alors que pour la législature actuelle l’ambassade de France ne lui aurait rien accordé, et ce malgré une tentative du chef de cabinet du président de l’APN de renégocier une convention entre les deux institutions.
Lors de la rencontre entre le responsable algérien et l’ambassadeur de France en Algérie, M. Driencourt aurait pris soin, selon les mêmes sources, de présenter une liste de toutes les personnes (fils d’anciens députés et leurs proches) ayant bénéficié d’un visa Schengen par le biais de l’APN, qui se sont rendues sur le territoire français, et ne sont plus jamais rentrées en Algérie.
«Les recommandations que vous faites ne garantissent en aucun cas que les bénéficiaires de ces visas retourneront dans leur pays d’origine», aurait affirmé le diplomate français lors de cette entrevue.
En avril 2018, l’ambassadeur de France à Alger M. Xavier Driencourt avait révélé à l’occasion de l’ouverture du centre de Visa VFS global à Oued Semar que 10164 algériens s’étaient retrouvés en situation irrégulière en dépassant la durée de leurs visas et que 10 000 autres ont été refoulés à la frontière par la PAF car leurs justificatifs de séjour n’étaient pas en règle. Il avait également dénoncé le détournement de l’objet du visa, par certaines personnes qui se soignaient avec des visas touristes. Le diplomate français avait surtout déclaré qu’il avait convoqué de hauts responsables algériens sans citer de nom pour s’expliquer sur certains dossiers de visa non conformes et l’utilisation d’intermédiaires.
Une déclaration qui n’a pas été du goût du ministère des affaires étrangères qui a regretté à travers son porte parole les propos déplacés du diplomate français.
Une déclaration qui n’a pas été du goût du ministère des affaires étrangères qui a regretté à travers son porte parole les propos déplacés du diplomate français.
Malgré ces changements dans le traitement des visas pour les algériens, le premier ministre Ahmed Ouyahia avait déclaré le 6 septembre lors d’une conférence de presse que l’Algérie allait appliquer « la réciprocité diplomatique».
En contre mesure à la restriction de visas aux Algériens, les autorités d’Alger auraient mis en place, depuis le dimanche 7 octobre, des mesures de durcissement des conditions d’octroi de visas, de différentes catégories, aux citoyens français, a indiqué le 8 octobre le quotidien algérien arabophone El Bilad, citant des sources diplomatiques.
Amir Hani
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