Le ministère du Commerce protège les producteurs des marques de café non conformes à la législation
DIA-19 novembre 2018: Le ministre du Commerce, Said Djellab, a déclaré que quatre marques de café ne son pas conformes à la législation en vigueur en Algérie. Il a menacé de divulguer ces marques au cas où les producteurs incriminés ne se mettent pas en conformité avec la loi en vigueur.
Sous d’autres cieux cette déclaration aurait provoqué un scandale et le ministre aurait été limogé illico presto car on ne joue pas avec la santé des citoyens. Si réellement la santé du citoyen était une priorité pour ce ministre et tout le gouvernement, les marques de café mises en cause auraient du être dénoncées et divulguées afin que les citoyens arrêtent de les consommer et de les acheter d’autant plus qu’il s’agit de marques qui se vendent bien sur le marché, selon le ministre.
Par cette sortie médiatique, le ministre du Commerce se soucie beaucoup plus de ces quatre marques qu’il protège que de la santé des citoyens, lesquels continuent de consommer un café qui présente un danger réel pour leur santé !
Pour rappel, le président de l’Association algérienne pour la protection et l’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, avait dénoncé la semaine dernière que 84% des marques de café commercialisées en Algérie ne sont pas conformes à la législation.
Le président de l’APOCE avait fait savoir que ces marques de café ont été soumises par son Association à trois laboratoires algériens différents, dont les analyses ont concerné le taux de sucre additionnel dans le café et son étiquetage réglementaire concernant douze marques de café produites localement.
Les résultats des analyses ont démontré que sur les 12 marques analysées, cinq contiennent un taux de sucre « satisfaisant » du point de vu sanitaire (-3%), cinq autres ont été décrites comme « acceptables » (autour de 3%) et deux (2) ont été citées comme des « tromperies »(10 et 14%).
Zebdi a appelé les propriétaires des deux marques, parmi les plus commercialisées sur le marché national, à se conformer à la législation sous peine de citer leurs noms lors de prochaines analyses de l’APOCE.
En effet, selon le même responsable, les matières additionnelles ajoutées peuvent contenir de l’arylamine, une matière considérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme représentant un risque pour la santé humaine.
Zebdi a déploré l’absence de conformité qui concerne le taux de sucre élevé, le non respect de la mention des matières ajoutées et leurs taux sur l’emballage, alors que le décret exécutif de février 2017 fixant les caractéristiques du café ainsi que les conditions et les modalités de sa mise à la consommation exige de mentionner toutes ces caractéristiques.
Les différentes producteurs ou torréfacteurs incorporent du sucre, du caramel ou de l’amidon dans l’opération de torréfaction sans l’indiquer dans l’emballage.
Amir Hani