Ouyahia démoralisé, Sellal et Benyounes se rejettent la responsabilité
DIA-16 juin 2019: L’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui a été auditionné ce dimanche dans une des affaires de corruption concernant les avantages accordés au groupe Sovac-Algérie, se trouverait dans un état de dépression, selon des indiscrétions.
Ouyahia n’a pas supporté son incarcération et ses va-et-vient entre la prison d’El Harrach, la Cour suprême et le tribunal de Sidi M’hamed à Abane Ramdane, a-t-on révélé. Ouyahia a du mal à admettre ce qui lui arrive, a-t-on encore commenté.
Compte tenu de son état de santé, la direction de la Maison d’arrêt d’El Harrach a dû dépêcher un médecin pour prescrire des somnifères et des médicaments antidépresseurs à Ouyahia qui n’arrive plus à trouver le sommeil.
Ouyahia est encore plus affecté du fait de «l’accueil» qui lui est réservé à chacune de ses sorties de prison ou du tribunal. A l’intérieur de la prison, il entend à longueur de journée les détenus scander des slogans qui lui sont hostiles, ce qui l’a davantage démoralisé, d’où la détérioration de son état de santé.
Les deux autres personnalités incarcérés à la prison d’EL Harrach, l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal et l’ancien ministre du Commerce, Amara Benyounes se sont rejetés la responsabilité dans plusieurs affaires liées à l’octroi d’indus avantages.
En ce sens, Sellal aurait soutenu que le gouvernement n’était pas libre dans ses décisions et subissait les injonctions de Said Bouteflika, frère et conseiller spécial de l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Sellal a fait croire aussi qu’il exécutait les directives et les décisions de Said Bouteflika qui ordonnait aux ministres d’accorder des avantages aux Kouninef, Haddad et Oulmi (Sovac).
De son côté, l’ancien ministre du Commerce, Amara Benyounes, aurait fait croire qu’il avait tenté de s’opposer aux nombreuses injonctions de Said Bouteflika, mais Youcef Yousfi qui était ministre de l’Industrie, exécutait toutes les décisions que lui dictait Said Bouteflika, s’est-il défendu. Benyounes a tout nié et a rejeté la responsabilité sur Yousfi et Sellal.
Dans les mêmes affaires liées à la corruption, l’ancien ministre des Transports, Amar Tou et l’ancien ministre des Finances, Karim Djoudi, ont comparu à la Cour suprême ce dimanche et sont mis sous contrôle judiciaire. Le même verdict avait été prononcé à l’encontre de l’ancien ministre des Transports Abdelghani Zaalane.
Plus d’une cinquantaine de cadres du ministère de l’industrie et du Crédit populaire algérien (CPA) ont également été auditionnés ce dimanche.
Aussi, il est attendu que d’autres ministres et hauts responsables comparaissent devant la Justice dans les prochains jours. Pour rappel, en application des dispositions de l’article 573 du Code de procédure pénale, le parquet général près la Cour d’Alger avait transmis au procureur général près la Cour suprême, le dossier d’enquête préliminaire instruite par la police judiciaire de la Gendarmerie nationale d’Alger, pour des faits à caractère pénal, à l’encontre des nommés: Zaalane Abdelghani, Tou Amar, Talaï Boudjemaa, Ghoul Amar, Benyounes Amara, Bouazgui Abdelkader, Djoudi Karim, Bouchouareb Abdesslam, Zoukh Abdelkader, Khanfar Mohamed Djamel, Sellal Abdelmalek et Ouyahia Ahmed, avait expliqué le Parquet général près la Cour d’Alger.
« En raison de leurs fonctions au moment des faits, les susnommés bénéficient de la règle du privilège de juridiction consacrée par le texte de cette loi », avait-on précisé.
Ce dimanche aussi, l’ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) Abdelghani Hamel, a comparu au tribunal militaire de Blida dans l’affaire des 700 kg de cocaïne de Kamel Chikhi dit «Kamel El Boucher». Le fils de Hamel est directement impliqué dans cette affaire.
Amir Hani