Ouyahia en prison, arrêt de la planche à billets
DIA-24 juin 2019: L’option de la planche à billets ou le financement non conventionnel, vanté par l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, a été abandonnée. Ouyahia était allé jusqu’à faire peur aux Algériens en prétendant que si le gouvernement n’avait pas recouru à la planche à billets, les salaires des Algériens n’allaient pas être assurés en automne 2017 !
Aujourd’hui qu’Ouyahia se trouve en détention préventive à la prison d’El Harrach pour des affaires de corruption, l’option de la planche à billets a été abandonnée.
C’est le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Hassane Rabhi, qui a annoncé que l’ère de la planche à billets était « révolue » et que l’Algérie tourne résolument, la page de ce mode de financement non conventionnel, engagé fin 2017.
« Le gouvernement avait pris des mesures devant permettre au pays d’éviter les risques qui pourraient porter préjudice à l’économie nationale. La préservation du pays, de l’économie et ses institutions nationales relève de la responsabilité de tout un chacun », a-t-il dit.
Rendu possible grâce à un amendement de la loi sur la monnaie et le crédit, autorisant le Trésor public de s’endetter directement de la Banque d’Algérie (BA), le financement non conventionnel était programmé pour une période transitoire de cinq ans, qui devait voir « la concrétisation de réformes structurelles importantes ».
Appelé communément « la planche à billets », ce mécanisme de financement représentait, selon les arguments avancés par le gouvernement de l’époque, une « réponse urgente » aux rétrécissements des liquidités bancaires, du fait d’une chute brutale des cours du pétrole à compter de la mi-2014, alors que le recours aux alternatives de l’endettement extérieur ou l’introduction de nouveaux impôts étaient catégoriquement exclus.
Il s’agit en fait d’un désaveu de la politique menée par l’ancien gouvernement, sachant que le financement non conventionnel avait été approuvé en Conseil des ministres, présidé par l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Pour rappel, le financement non conventuel avait précipité davantage la chute du dinar et provoqué aussi une inflation dans l’économie nationale.
Amir Hani