L’institut Pasteur confirme la propagation du moustique tigre sur le Nord du pays (audio)
DIA-29 septembre 2019: Le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), Zoubir Harrat, a confirmé la propagation du moustique tigre sur le Nord du pays, notamment. Certes, il a rassuré qu’aucune victime n’a été enregistré suite aux piqûres de cet insecte, mais il a relevé qu’il se propage d’année en année au moment où le ministère de la Santé se contente de publier un communiqué alors que le ministère de l’Intérieur observe un silence totale !
Le directeur général de l’IPA qui intervenait sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, s’est limité à son domaine de compétence ou d’intervention, se contentant de confirmer les informations concernant la prolifération dangereuse et alarmante du moustique tigre en Algérie.
A travers les propos du DG de l’IPA, ce sont les ministères de l’Intérieur et de la Santé qui sont interpellés, sachant que ces deux départements ont brillé par leur absence sur le terrain, durant tout l’été, période propice à la prolifération de cet insecte. Le moustique tigre se multiplie grâce au manque pour le pas dire l’absence de mesure de lutte contre cet insecte.
A ce jour, aucun programme de prévention ou de lute contre ce moustique n’a été initié aussi bien par le ministère de la Santé et le ministère de l’Intérieur à travers les collectivités locales.
Ce dimanche, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière s’est contenté de rappeler aux citoyens les mesures à prendre pour contribuer à la prévention et la lutte contre la prolifération du moustique tigre, tout en assurant qu' »aucun cas de maladie transmissible » par ce moustique n’a été enregistré en Algérie.
« Chaque citoyen en modifiant son comportement et en adoptant des gestes simples et peu contraignants peut participer à la lutte contre la prolifération des moustiques et l’introduction de virus », indique le ministère de la Santé dans un communiqué.
Ces gestes consistent à « supprimer les eaux stagnantes qui favorisent la reproduction du moustique autour des domiciles, changer l’eau des vases plusieurs fois par semaine, vérifier le bon écoulement des gouttières, supprimer les pneus usagers et tout autre objet pouvant se remplir d’eau et couvrir les réservoirs d’eau (bidons d’eau, citernes et bassins) avec un voile ou un tissu ».
Le ministère de la Santé a rappelé aussi qu’un dispositif de surveillance et de lutte contre les arboviroses (maladies infectieuses) transmises par le moustique tigre -de son nom scientifique Aedes albopictus- a été diffusé sous forme d’instruction ministérielle à l’ensemble des 48 directions de la santé et de la population le 8 juillet 2019 à l’effet de le mettre en œuvre.
Il a rappelé également avoir dès 2013 mis en place un comité d’experts chargé de la prévention et de la lutte contre les arboviroses, qui a pour mission, notamment, la veille sanitaire à travers l’évaluation des risques, la prévention et la lutte contre les arboviroses.
« Actuellement en Algérie, en dehors des inconforts causés par les piqures, aucun cas de maladie transmissible par ce moustique n’a été enregistré, en l’absence de cas autochtones de ces maladies », précise la même source.
En cas de réaction importante aux piqures de moustiques, le ministère de la Santé recommande de se rapprocher du centre de santé le plus proche. Détecté pour la première fois en Algérie en 2010, le moustique tigre est implanté dans quelques wilayas du Nord. Ce moustique s’est adapté à l’environnement humain et se développe dans les eaux stagnantes, préférentiellement dans des environnements urbains et périurbains, explique le ministère de la Santé.
Le moustique tigre pique principalement à l’aube et au crépuscule, le plus souvent à l’extérieur des maisons. Il est plus actif durant la période de mai à novembre.
Dans le monde, le moustique tigre peut transmettre, « dans des conditions bien particulières », la dengue, le chikungunya ou le zika.
Il faut relever que le ministère n’évoque pas de mesure prise pour lutter contre la prolifération de cet insecte. Les caves des immeubles, inondées par les eaux usées, constituent des milieux propices pour la multiplication de cet insecte. Le ministère de la Santé aurait pu attirer l’attention des autres départements ministériels sur ce danger. Aussi, les camions-citernes qui passent régulièrement dans les centres urbains et les cités pour diffuser des insecticides sont inexistants. En définitive, ce sont les citoyens qui trinquent.
Lien radio du directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), Zoubir Harrat