Refus des élections et absence des candidats du Hirak : une opportunité pour les anciens du pouvoir
DIA-25 novembre 2019: L’élection présidentielle du 12 décembre prochain s’annonce inédite dans l’Histoire de l’Algérie puisqu’elle se déroulera en même temps que les marches populaires pacifiques. L’Algérie n’a jamais connu cette situation, à savoir organiser des élections en parallèle avec la contestation populaire qui bat son plein.
Pour rappel, c’est grâce au Hirak qui avait débuté le 22 février dernier que Abdelaziz Bouteflika a renoncé à un 5ème mandat consécutif. A la faveur de ce Hirak qui en est à son 40ème vendredi, d’imposantes figures et personnalités ont pu émerger et pouvaient de ce fait représenter ce mouvement populaire à cette élection.
En d’autres termes, le Hirak pouvait présenter son propre candidat pour cette élection. Il se trouve que le Hirak qui est un merveilleux mouvement populaire caractérisé par son caractère pacifique, n’a pas réussi à présenter son ou ses candidats à la présidentielle du 12 décembre prochain.
En somme, il s’agit d’un gâchis pour le Hirak qui aura raté l’occasion de présenter son ou ses candidats à la présidentielle et de concrétiser sa principale revendication, à savoir «Yatnahaw ga3» (Ils seront tous dégommés).
L’ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouch ou encore l’ancien ministre de l’information et diplomate chevronné, Abdelaziz Rahabi, pour ne citer que ceux-là, auraient pu être des représentants du Hirak. Ils auraient pu facilement rivaliser avec les actuels candidats qui sont en lice pour la magistrature suprême.
La nature ayant horreur du vide, les cinq candidats qui sont des figures ayant fait partie du Pouvoir, ont ainsi occupé ce vide. Les manifestants du vendredi ont certes appelé à ne pas voter et à rejeter ces candidats. Mais ces derniers se sont lancés dans la course pour se retrouver sans concurrents du Hirak.
En d’autres termes, les animateurs et les activistes du Hirak n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes dans la mesure où le futur président de de la République ne sortira pas du Hirak, bien que les cinq candidats en lice (Azzedine Mihoubi, Abdelaziz Belaid, Ali Benflis, Abdelmadjid Tebboune et Abdelkader Bengrina) affirment qu’ils soutiennent le Hirak.
Amir Hani