L’Espagne et Mogherini se démarquent de l’UE et rejettent toute ingérence dans les affaires de l’Algérie
DIA-28 novembre 2019: Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Karlaska, a affirmé ce jeudi à Alger que la situation en Algérie est d’une « question interne », se démarquant ainsi de l’Union européenne qui a inscrit «la situation en Algérie» à l’ordre du jour d’une réunion du parlement de l’UE.
Le ministre espagnol a déclaré à ce propos à la presse que « l’Espagne a toujours considéré la situation en Algérie qu’il s’agit d’une question interne, et le gouvernement espagnol appuie le processus électoral qui va se tenir le 12 décembre prochain ». Cette déclaration est intervenue suite à son entretien avec le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Salaheddine Dahmoune.
Toujours au sujet de la réunion du Parlement européen consacrée à la situation en Algérie, il a précisé que son pays a un rôle de « modérateur » avec l’Union européenne.
De son côté, Dahmoune a relevé que le ministre de l’Intérieur espagnol a salué l’Algérie pour sa position de non ingérence dans les affaires internes espagnoles, ajoutant que M.Grande-Karlaska a fait part de sa position et celle du gouvernement espagnol soutenant le « processus constitutionnel » concernant l’élection présidentielle du 12 décembre en Algérie.
La sortie du ministre espagnol est une réponse à des pays de l’UE qui veulent s’ingérer d’une manière ou d’une autre dans les affaires internes de l’Algérie.
Pour rappel, le Parlement européen a «dénoncé» ce jeudi les « arrestations arbitraires » en Algérie, appelant le gouvernement à trouver une solution à la crise actuelle basée sur « un processus politique pacifique et ouvert ».
Dans une résolution sans valeur contraignante adoptée à main levée, les eurodéputés ont « condamné vivement l’arrestation arbitraire et illégale, la détention, les intimidations et les attaques » de journalistes, syndicalistes, défenseurs des droits humains et manifestants en Algérie.
« Il est temps de montrer que nous sommes solidaires de l’Algérie », a déclaré dans l’hémicycle à Strasbourg, l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann (S&D, gauche), à l’origine de la résolution.
La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a tenu à réaffirmer devant les eurodéputés le « respect total » de l’UE « pour la souveraineté et l’autonomie de l’Algérie ». « C’est aux Algériens et à eux seulement de décider du présent et du futur de leur pays », a-t-elle déclaré.
Amir Hani