Djerad se proclame du Hirak, dénonce la gestion catastrophique de Bouteflika et s’en prend à Bedoui
DIA-11 février 2020: Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, n’est pas allé par le dos de la cuillère pour accuser l’ancien Pouvoir, sous la conduite du président Abdelaziz Bouteflika. Lors de la présentation du Plan d’action du gouvernement, Djerad a ouvertement accusé l’ancien Pouvoir de gestion catastrophique, de pillage des richesses du pays et de destruction des institutions de l’Etat.
Il a dénoncé en quelque sorte la politique de la terre brûlée, prônée par Bouteflika et ceux qui exécutaient son programme, notamment Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia qui avaient dirigé l’Exécutif et soutenu le 5eme mandat avorté de Bouteflika.
Le Premier ministre a ainsi soutenu que le gouvernement s’attèlera à « assainir l’héritage désastreux » de la gouvernance des années précédentes par la « mise en place de nouvelles pratiques ouvrant la voie à un changement politique et économique auquel aspire le peuple algérien ».
Djerad a relevé que l’Algérie a connu, au cours de ces dernières années, « une gestion catastrophique de l’Etat ainsi que des pratiques autoritaires ayant mené au pillage et à la dilapidation des richesses du pays et à la destruction systématique de ses institutions et de son économie dans le but d’accaparer ses biens ».
Il a précisé que ces pratiques ont entraîné « la marginalisation des compétences nationales, sincères et honnêtes, déstabilisant ainsi les fondements mêmes de l’Etat, et menaçant l’unité du peuple ».
Le Premier ministre a affirmé que cette « réalité amère » avait incité les Algériens, toutes franges confondues, à sortir le 22 février 2019 pour « condamner et rejeter cette tentative d’affaiblir notre pays » et empêcher par la même que « cette situation ne se reproduise plus ».
Djerad a, en outre, indiqué que le peuple algérien revendique un « changement global du système qui est révolu et souhaite l’émergence de pratiques politiques saines et une véritable démocratie, ainsi qu’une gouvernance économique moderne et transparente, à même de prémunir le pays de la corruption, du népotisme et de la désinformation ».
Le Premier ministre a souligné, à cet effet, que le « nouveau pacte » dénommé «New deal for a new Algeria» sera concrétisé à travers « la triptyque développement humain, transition énergétique et économie de la connaissance et numérique ».
Il a ainsi affirmé que le gouvernement œuvrera à contribuer « efficacement » à l’édification d’une nouvelle Algérie à travers un pacte nouveau englobant l’ensemble des aspects de la gouvernance politique, économique et sociale.
« Le gouvernement, sous la direction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, œuvre à contribuer de manière efficace à la construction d’un +new deal for a new Algéria+ (un nouveau pacte pour une nouvelle Algérie) qui englobera l’ensemble des aspects de la gouvernance politique, économique et sociale, avec l’objectif de recouvrer la confiance de notre peuple en ses gouvernants et en ses institutions ».
A cet égard, le Premier ministre a souligné que « le rétablissement et le renforcement de la confiance entre le peuple et ses dirigeants passent par une démocratie basée sur les principes de l’alternance au pouvoir, le respect des libertés individuelles et collectives, la justice sociale et la consolidation de l’Etat de droit ».
Dans le même contexte, il a affirmé que le gouvernement aspire à une « société dans laquelle il n’y aura pas de place pour les différences entre les Algériens, et ce quel que soit leur niveau social », ce qui permettra de « garantir à tout un chacun l’égalité des chances, dans le cadre d’un système démocratique consacrant l’indépendance de la justice et la légitimité des institutions ».
Djerad s’en est également pris à l’ex-Premier ministre, Nouredine Bedoui, désigné par Abdelaziz Bouteflika alors que le Hirak battait son plein. Il a annoncé qu’une loi de finances complémentaire est en phase de préparation afin de corriger les erreurs de l’ancien gouvernement et de la loi de finances 2020. En somme tout semble à refaire pour ne pas dire à faire en Algérie, après 20 ans du règne décrié de Bouteflika.
Amir Hani