L’Algérie nouvelle prônée par le Président Tebboune en marche
DIA-16 février 2020: La rencontre gouvernement-walis se veut le début du processus de «l’Algérie nouvelle» prônée par le président de la République, Abdelmadid Tebboune. A l’ouverture de cette rencontre qu’il a présidée ce dimanche matin, le Président Tebboune a instruit les walis de demeurer à l’écoute des citoyens et de changer le mode de gestion des wilayas et des collectivités locales, de manière à se rapprocher des citoyens
Il leur signifié que l’ère de la démagogie et des fausses promesses et révolu et doivent faire montre de pragmatisme et d’activer sur le terrain. Le chef de l’Etat a signifié que les prémices des premiers changements doivent être perceptibles dans les 3 à 4 mois à venir, donnant rendez-vous aux walis de se revoir dans une année pour évaluer le travail effectué.
Le président de la République a voulu d’abord montré aux walis le désastre de la gestion de l’Algérie profonde en diffusant un documentaire sur les souffrances des Algériens dans les zones d’ombre. C’est une première dans la mesure où les responsables ont pour habitude de ne montrer au Président que le côté positif.
Diffusion d’un documentaire sur les souffrances des Algériens dans les «zones d’ombre»
En ce sens, un documentaire poignant sur le quotidien difficile de citoyens dans des collectivités locales a été projeté lors de cette rencontre. Il s’agit d’une synthèse de reportages réalisés in situ par la Télévision nationale qui prend d’emblée à la gorge le téléspectateur en diffusant des images parfois saisissantes de citoyens vivant dans des « zones d’ombre », pour reprendre le commentaire du Président.
« Dans cette conjoncture particulière, vous êtes tenus, en tant que responsables locaux, d’opérer le changement au niveau local en rompant définitivement avec les anciennes pratiques et en vous rapprochant des citoyens afin de briser le cloisonnement créé par le passé entre les citoyens et l’Etat et de restaurer la confiance perdue », a martelé le Président.
Il a estimé que la situation prévalant dans certaines régions du pays est « inacceptable car nous disposons de tous les moyens nécessaires pour y remédier », appelant les responsables locaux à « prendre en charge les catégories vulnérables et à en faire une priorité ».
Instruction de lutter contre le gaspillage des dépenses publiques
A cette occasion le Président a instruit les responsables centraux et locaux de lutter contre le gaspillage des dépenses publiques. Le chef de l’Etat a affirmé que « les dépenses publiques doivent être affectées au règlement des problèmes de développement et non pas gaspillées et utilisées pour la réfection des trottoirs tous les six mois ».
M. Tebboune a cité l’exemple des » trottoirs qui sont rénovés tous les six mois alors que le citoyen habitant à quelques kilomètres du chef-lieu de la wilaya manque d’eau et d’électricité », mettant l’accent sur l’impératif de maitriser et de contrôler les marchés publics portant sur ces travaux.
« Le contrôle technique a fait défaut faisant de chaque investissement de développement local une source de gaspillage. Ce que nous réalisons est refait trois ou six mois après, et ce en toute impunité », a-t-il ajouté.
La lutte ciblée contre le gaspillage concerne toutes les dépenses publiques, y compris les dépenses engagées lors des visites sur le terrain des cadres supérieurs de l’Etat, a-t-il dit.
« Les visites ne sont pas synonymes d’ostentation et de festins, nous devons éviter les cortèges composés de 20 à 30 voitures et dont seulement trois ou quatre véhicules transportent les personnes concernées ». Les cortèges ministériels doivent « impérativement transporter les personnes concernées seulement et si le déplacement sur le terrain est indispensable, il y a le transport public ».
Lutte contre la corruption et l’abus de fonctions
Le Président Tebboune a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre « avec rigueur » la lutte contre la corruption et l’abus de fonctions, estimant que le citoyen souffrait encore de ce qu’il a qualifié de « petite corruption ».
Affirmant que « le citoyen est en droit de bénéficier des services de l’administration et de demander les documents dont il a besoin, sans qu’une quelconque compensation ne lui soit exigée en contrepartie », le Président de la République a rappelé, à cet égard, l’existence de pratiques « inacceptables » exercées par l’administration contre le citoyen, ce qui est plus grave que la corruption, a-t-il soutenu.
« L’abus de fonction dans le but de s’enrichir reste illicite (Haram), d’où l’impératif de lutter contre ce phénomène car nul n’a le droit d’exiger au citoyen une compensation en contrepartie d’un service », a ajouté M. Tebboune, appelant les responsables concernés à honorer leurs engagements vis-à-vis du citoyen qui « sait pertinemment distinguer le véritable responsable, de celui qui veut gagner du temps ».
Etayant ses dires, le Président Tebboune a cité le dossier d’attribution de logements à Alger où 16.800 certificats de résidence falsifiés avaient été découverts, vendus à 1.500 Da le certificat. Il s’agit d’un sujet « sensible touchant directement le citoyen ».
Unification du fichier national du logement
Le Président de la République a ordonné l’unification du fichier national du logement pour englober les différentes formules en vue de parvenir à une distribution équitable. Il a insisté sur le « retour à la transparence dans les listes de logements à afficher ».
« La résolution du problème de distribution de logements qui pousse, à chaque fois, les citoyens à la contestation en bloquant les routes réside dans la transparence, l’adoption d’un Fichier national de logement et la prise en charge des doléances soumises par les non-bénéficiaires », a affirmé M. Tebboune soulignant l’impératif de « bannir le favoritisme dans la distribution de logements ».
Le Président Tebboune a révélé, dans ce sens, la découverte durant les années précédentes à Alger de 16.800 certificats de résidence falsifiés, vendus à 1.500 DA le certificat à des personnes habitant dans d’autres wilayas, qualifiant ces pratiques de « plus grave que la corruption ».
Mobilisation de 100 mds DA supplémentaires au profit des APC
Le Président de la République a indiqué que le ministère de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire avait alloué, en décembre dernier dans le cadre de la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales, un montant de 80 mds DA en deux tranches aux APC, ajoutant que les communes bénéficieront en avril et mai prochains d’un autre montant supplémentaire de 100 mds DA.
La situation prévalant dans certaines régions du pays est « inacceptable car nous disposons de tous les moyens nécessaires pour y remédier », a indiqué M. Tebboune, appelant les responsables locaux à prendre en charge les catégories vulnérables et à en faire une priorité ».
Amir Hani