Le chômage menace les travailleurs en Algérie : les cadres dirigeants de l’ENIEM se permettent une…prime de bénéfice
DIA-09 décembre 2020: Les conséquences de la crise sanitaire induite par la pandémie du Covid-19, aggravée par la dégradation de la situation financière du pays, ont provoqué un chômage inquiétant chez plusieurs catégories de travailleurs.
A cause de cette pandémie, plusieurs artisans ont perdu leur emploi et un nombre important de petites et moyennes entreprises ont baissé rideau. Du coup, ce sont des milliers de travailleurs qui se retrouvent sans emploi et donc sans ressources.
Ainsi après les petites entreprises, c’est au tour des grandes entreprises de subir cette situation à l’exemple de l’ENIEM, symbole du fleuron de l’industrie algérienne.
L’ENIEM a subi pendant plusieurs années une concurrence déloyale en raison des importations tous azimuts des produits de l’électroménager. Avec les conséquences de la pandémie du Covid-19, l’ENIEM est menacée de mettre la clé sous le paillasson, notamment après les déclarations du ministre de l’Industrie, Ferhat Ait-Ali qui a estimé que l’entreprise était mal gérée, au lieu de trouver des solutions pour la préserver. A travers ses déclarations, il a fait allusion à une éventuelle fermeture de l’ENIEM ou, à défaut sa restructuration qui passe par un plan social.
C’est dans ce sens que les représentants des travailleurs de cette entreprise ont exprimé leurs craintes d’un plan social (compression d’effectif), appelant les pouvoirs publics à intervenir pour « préserver l’outil de production ».
Les représentants des travailleurs qui ont organisé ce mercredi une conférence de presse, ont fait état « du spectre d’un plan social vers lequel se dirige l’ENIEM pour des raisons économiques, après deux périodes d’arrêt technique d’activité en une année ».
Les travailleurs de l’ENIEM vivent un stress effroyable à chaque fin du mois quant à la perception ou pas de leurs salaires, mais aussi au devenir de leur outil de travail, selon le représentant syndical des travailleurs qui a remis en cause la gestion de l’entreprise par l’actuelle direction.
Pis encore un arrêt technique des activités a été observé en février dernier au moment où les cadres dirigeants de l’entreprise se sont offerts en juin dernier une prime de bénéfice, selon le représentant syndical.
Scandaleux quand on sait que suite à l’arrêt technique d’activité d’une durée d’un mois (du 01 au 31 décembre) annoncé lundi dernier, les travailleurs toucheront 80% du salaire. Pour les travailleurs de l’ENIEM, la décision a été prise de manière unilatérale sans consultation du partenaire social, d’où leur rejet de cet arrêt.
Il faut relever que plusieurs entreprises, publiques et privées, connaissent la même situation et un nombre important de travailleurs sont au chômage ou sous la menace du chômage. Les nombreux ministres que compte le gouvernement n’ont jamais évoqué ce grave problème et n’ont présenté aucun plan à même de préserver les emplois…
Amir Hani