Soufiane Djilali, le « new wave » de la scène politique rêve d’une entrée à l’Assemblée
DIA-02 juin 2021: S’il y a un parti qui est en train de gagner silencieusement du terrain, c’est le parti de Djil El Djadid de Soufiane Djilali. Cet ancien bras droit de Nouredine Boukrouh au PRA a réussi une belle reconversion politique après plusieurs échecs personnels et retournement de veste. Chaque 10 ans il change de cap et d’orientation au grès des vents politiques. Cet homme politique originaire de Blida, docteur en médecine vétérinaire auteur de publications internationales dans des revues scientifiques prestigieuses, s’engagea dans la vie politique, après les événements d’octobre 88, passant une décennie aux cotés du disciple de Malek Bennabi, Nouredine Boukrouh de 1991 à 1999. Il a pourtant démissionné du secrétariat général du Parti du Renouveau Algérien en 1999, pour dénoncer le rapprochement de son président Nouredine Boukrouh qui deviendra plus tard ministre du gouvernement du président Bouteflika. Soufiane Djilani qui espérait devenir ministre se consolait avec le modique poste de député du CNT, obtenu du temps de Lamine Zeroual.
En 2004, Soufiane Djilali tente de revenir sur la scène politique en s’associant un candidat éclair Ali Benflis, qu’il considère comme un idéal de la droiture politique. Il devient membre de la direction de sa campagne aux élections présidentielles de 2004. Après l’échec de cette élection Sofiane Djilali est conscient que son aventure politique doit se poursuivre individuellement.
Opposant à la politique de récupération politique appliquée par Bouteflika, Soufiane Djilani tenta vainement de créer son parti, stoppé à chaque fois par le pouvoir. Il y a eu en 2001, le parti politique El Badil, que l’administration a bloqué la création en lui refusant une autorisation pour constituer son congrès. Il a fallut attendre une autre décennie en 2011, et la vague des révolution arabes pour se voir accepter son parti Djil El Djadid crée dans un « hangar » à Maktaa Kheira. Jil Jadid fini par organiser son congrès constitutif le 3 mars 2012 et élit Sofiane Djilali en tant que président. Il réussit au bout de 20 ans à concrétiser son rêve: devenir le chef d’un parti politique.
En 2014, il voit loin et se porte candidat à la présidentielle contre Bouteflika. Mais très vite, il revient sur terre et retire sa candidature à la suite de la présentation de la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat. Il se joint alors aux autres parti de l’opposition le 10 juin 2014 à Zéralda et rejoint la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), une alliance large de partis politiques islamistes, laïcs, berbères et nationalistes qui appelle à une transition démocratique et une opposition claire au pouvoir de Bouteflika.
Mais conscient qu’il ne fait pas le poids devant les ténors de l’opposition, le RCD, le MSP, le FFS et le parti de Benflis, Soufiane Djilali quitte la CNLTD en 2016 en justifiant faussement le rapprochements de la CNLTD avec le système de pouvoir. En réalité, Jil Jadid s’efface pour mieux rebondir. En 2018, il se joint mouvement citoyen « Démocratie-Citoyenneté », « Mouwatana » (citoyenneté) qui s’oppose au 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika.
C’est donc naturellement que le 22 février 2019, il se joint au Hirak et se présente comme un leader confirmé de l’opposition à Bouteflika. Après la chute du président de la république, Soufiane Djilani tente de surfer sur la vague des figures du hirak, à l’image de Karim Tabbou un autre mécontent des vieux partis algériens: Le FFS.
Soufiane Djilali aura néanmoins l’intelligence d’être patient et d’attendre son heure. Il annonce le rejet de Jil Jadid de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 en raison de l’absence de garanties de transparence et du refus de tout dialogue avec l’opposition.
Après la présidentielle décrochée par Abdelmadjid Tebboune, il est reçu le 14 janvier 2020, par le nouveau président de la République, dans le cadre d’un dialogue politique avec les partis de l’opposition. Lors de cette entrevue, Sofiane Djilali réalise son meilleur coup politique: Il demande la libération de « l’ensemble des détenus d’opinion, notamment Karim Tabbou, Fodhil Boumala, Samir Belarbi et Abdelwahab Fersaoui. Après la libération de ses derniers, Soufiane Djilani est devenu pour certains hirakistes, une personnalité politique crédible, très écoutée par le pouvoir, lui qui avait souffert durant plus de 30 ans de l’étiquette « d’un demi homme politique » sans relation ni soutien.
Deux mois après avoir décroché son précieux agrément, le parti Jil Djadid participe aux élections législatives de mai 2012 avec 42 listes, mais le résultat est catastrophique puisque le parti Sofiane Djilali ne décroche aucun siège.
Cette année, ca sera probablement son heure de vérité, puisque le parti Djil Djadid de Sofiane Djilali pourrait constituer la nouvelle force politique de la nouvelle Algérie de Tebboune. Pour preuve plusieurs figures de la politique et des médias à l’image du Docteur Lakhdar AMOKRANE, ex membre de la direction du FFS, Nardjess Flici, la fille du docteur assassiné ou encore des journalistes Younes Sabeur Cherif et Yaakoub Hadj jinali ont fait confiance au « vétérinaire » de la scène politique algérienne. Alors wait and see.
Salim Bey
