Même scénario qu’en 2017: Macron et Marine Le Pen au second de la présidentielle française
DIA-11 avril 2022: Selon les résultats définitifs de 100% des communes fournis par le ministère de l’Intérieur, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont hissés en tête du premier tour de l’élection présidentielle de 2022. Le président sortant a recueilli 27,6% des suffrages, contre 23,41% à son adversaire RN. Les deux candidats, qui se sont affrontés en finale en 2017, seront départagés par les électeurs le dimanche 24 avril prochain, jour du second tour.
Les dix autres prétendants qui briguaient l’Élysée échouent donc à se qualifier. Parmi eux figure notamment l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième avec 21,95%. Il devance très nettement ses concurrents, dont le nationaliste Éric Zemmour (7,05%) – qui tombe sous la barre symbolique des 10%. Derrière, la LR Valérie Pécresse (4,79%) et l’écologiste Yannick Jadot (4,58%) n’ont pas été en mesure de dépasser le seuil des 5%, et ne devraient pas voir leurs frais de campagne être remboursés par l’État. Tout comme le député Jean Lassalle (3,16%).
Dans le bas de tableau, le communiste Fabien Roussel (2,31%) et le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (2,07%) créent la surprise en faisant mieux que le Parti socialiste, dont la représentante Anne Hidalgo (1,74%) réalise le pire score de l’histoire de son camp. Seuls l’anticapitaliste Philippe Poutou (0,77%), et la trotskiste Nathalie Arthaud (0,57%) font moins bien, et ferment la marche de cette élection présidentielle de 2022.
Emmanuel Macron : 27,6%
Marine Le Pen : 23,41%
Jean-Luc Mélenchon : 21,95%
Eric Zemmour : 7,05%
Valérie Pécresse : 4,79%
Yannick Jadot : 4,58%
Jean Lassalle : 3,16%
Fabien Roussel 2,31%
Nicolas Dupont-Aignan : 2,07%
Anne Hidalgo : 1,74%
Philippe Poutou : 0,77%
Nathalie Arthaud : 0,57%
Quel taux d’abstention, quelle participation ?
Après des mois d’une campagne atypique qui a peu mobilisé, l’abstention a été plus élevée qu’il y a cinq ans avec un peu plus de 25% selon des résultats quasi définitifs. Elle est donc supérieure à celle de 2017 (22,23%). Le record reste celui de 2002, avec 28,4% d’abstention.
Quels ralliements ?
Plusieurs candidats ont d’ores et déjà donné leurs consignes de vote pour le second tour de la présidentielle. C’est le cas d’Anne Hidalgo (PS), qui a été la première à se positionner en faveur d’Emmanuel Macron afin de «voter contre l’extrême droite». Elle a été suivie par Fabien Roussel (PCF) qui a appelé à «battre Le Pen» et son «projet raciste et xénophobe». Yannick Jadot (EELV) a fait de même.
Valérie Pécresse (LR) n’a pas donné de consigne mais a déclaré qu’elle voterait Emmanuel Macron «pour empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen ».
Éric Zemmour a quant à lui appelé à voter Marine Le Pen.
Le candidat NPA Philippe Poutou, a appelé à «ne pas donner une voix» à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, mais sans donner de consigne de vote pour Emmanuel Macron. Jean Lassalle n’a pas donné de consigne de vote à son électorat. La candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud votera blanc.
Mellah hocine
Dans un monde déserté par un débat politique digne de ce nom , le report de voix n’a plus de valeur . On sait très bien que si on reprend les clivages instaurés par Emmanuel Macron en 2017, on découvre que le « bloc populiste » (LFI, RN, Reconquête!, et les partis d’extrême-gauche) est majoritaire, avec près de 55% des voix. Cela modifie totalement la tonalité de la campagne de l’entre-deux tours. En ce sens , comme ce fut le cas en Hongrie où le conflit dans l’Ukraine voisine a totalement bousculé la donne. « La guerre a éclaté, et la guerre a tout changé », a résumé M. Orban,, au cours de son unique rassemblement de campagne. Il s’est posé comme « un protecteur » de la Hongrie, un garant de paix et de stabilité, en refusant de livrer des armes à l’Ukraine et de voter des sanctions qui priveraient les Hongrois des précieux pétrole et gaz russes.
Cette situation risque fort bien de se répéter en France qui verra probablement M LE PEN présidente la soirée du 24 avril.