Le président Emmanuel Macron au Gabon: «L’âge de la Françafrique est révolu»
DIA-02 mars 2023: «L’âge de la Françafrique est révolu» et la France est désormais un «interlocuteur neutre» sur le continent, a déclaré jeudi Emmanuel Macron au Gabon où il participe à un sommet sur la protection des forêts tropicales, au commencement d’une tournée de quatre jours dans la région.
«Cet âge de la Françafrique est bien révolu et j’ai parfois le sentiment que les mentalités n’évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j’entends, je vois qu’on prête encore à la France des intentions qu’elle n’a pas, quelle n’a plus», a-t-il dit devant la communauté française du Gabon, en soulignant par ailleurs que la réorganisation militaire française qu’il avait annoncée lundi dans un discours à Paris n’est «ni un retrait, ni un désengagement».
Ces dernières années, la France s’est efforcée de rompre avec la «Françafrique», ses pratiques opaques et ses réseaux d’influence hérités du colonialisme. Mais sur le continent, on reproche toujours à Emmanuel Macron de poursuivre ses rencontres avec des dirigeants africains jugés autoritaires.
Le président français participe jeudi à Libreville à un sommet baptisé One Forest Summit, co-organisé par la France et le Gabon et destiné à trouver des «solutions concrètes» pour la conservation des forêts, la protection du climat et des espèces dans un contexte de dérèglement climatique. Une réunion qui n’aura «pas pour objectif de faire adopter de nouvelles déclarations politiques», ont souligné par avance les organisateurs.
Ils précisent qu’il aura surtout vocation à mettre en application les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat (2015), qui vise la neutralité carbone en 2050, et la COP15 de Montréal sur la biodiversité (2022) tendant à sanctuariser 30% de la planète d’ici à 2030 pour protéger les terres, les océans et les espèces de la pollution, de la dégradation et de la crise climatique.
Le chef de l’État français s’est d’abord rendu dans la matinée au parc de l’Arboretum Raponda Walker, l’une des aires protégées du littoral gabonais au nord de Libreville, avant de s’exprimer devant la communauté française du pays à la résidence de l’ambassadeur de France. Il doit participer dans l’après-midi à des rencontres avec des scientifiques, des ONG et des acteurs du secteur privé au palais présidentiel.