Quinze morts, dont trois chefs du Jihad islamique à Gaza
DIA- 10 mai 2023: L’armée sioniste a mené tôt mardi des frappes sur la bande de Gaza. Selon les autorités locales de cette enclave palestinienne, au moins 15 personnes sont mortes, dont trois chefs du Jihad islamique et des enfants. Ces raids surviennent moins d’une semaine après l’annonce d’une trêve.
Quinze personnes, parmi lesquelles trois chefs du Jihad islamique, mais aussi quatre enfants, selon les autorités locales, ont été tuées mardi 9 mai avant l’aube dans des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza.
Ces raids, intervenus moins d’une semaine après l’annonce d’une trêve entre Israël et le Jihad islamique, font craindre une nouvelle spirale de violences.
L’armée sioniste a annoncé de son côté avoir mené des opérations ciblées contre trois commandants des Brigades Al-Qods, la branche armée de ce mouvement islamiste palestinien qu’Israël considère comme « terroriste ».
Le Jihad Islamique a confirmé dans un communiqué la mort de trois responsables des Brigades Al-Qods, qu’il a identifiés comme Jihad Ghannam, secrétaire du Conseil militaire des Brigades Al-Qods, Khalil Al-Bahtini, membre du même conseil et commandant des Brigades pour le nord de la bande de Gaza, et Tareq Ezzedine, « un des chefs de l’action militaire » du mouvement en Cisjordanie occupée, qu’il coordonnait à partir de la bande de Gaza.
En fin de journée, l’armée israélienne a dit avoir visé d’autres membres du Jihad islamique qui transportaient des missiles guidés antichars à bord d’une voiture à Khan Younès.
Le ministère de la Santé à Gaza a rapporté que deux Palestiniens avaient été tués, portant à 15 le nombre de morts. Figurent parmi les personnes tuées un citoyen russe, médecin, son épouse et l’un de leurs enfants, d’après un message publié sur Facebook par la Représentation russe à Ramallah, en Cisjordanie occupée.
« Détermination »
L’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a jugé « inacceptable » la mort de civils, tandis que l’Union européenne a assuré que « les vies civiles doivent être protégées en toute circonstance ».
Exprimant « sa vive préoccupation », la France a rappelé « les obligations de protection des civils et de respect du droit international humanitaire qui incombent à Israël », qui impose un blocus sur Gaza depuis la prise de contrôle du Hamas islamiste en 2007.
« Nous pleurons les dirigeants et leurs femmes et un certain nombre de leurs fils qui ont été tués dans un lâche crime sioniste », a écrit le Jihad islamique dans son communiqué, affirmant que « le sang des martyrs augmentera [la] détermination » du mouvement. Israël « a dédaigné toutes les initiatives des médiateurs, la résistance vengera les dirigeants » tués dans la nuit, ajoute le Jihad islamique.
Un photographe de l’AFP a vu le corps de Jihad Ghannam à la morgue d’un hôpital palestinien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. À Gaza même, un journaliste de l’AFP a vu le haut d’un immeuble en feu après ces frappes nocturnes et des ambulances évacuer des victimes.
Les frappes aériennes, qui ont commencé peu après 2 h (23 h GMT) étaient encore en cours vers 3 h 50 (0 h 50 GMT), selon les journalistes de l’AFP à Gaza. Elles surviennent moins d’une semaine après l’annonce d’une trêve obtenue à la suite d’une médiation égyptienne au terme d’une nouvelle escalade de violence entre l’armée israélienne et le Jihad islamique consécutive à la mort dans une prison israélienne d’un responsable de ce mouvement en grève de la faim pendant près de trois mois.
L’armée présente Jihad Ghannam comme « l’un des dirigeants les plus importants » du Jihad islamique, affirmant qu’il était chargé « de la coordination des transferts d’armes et d’argent entre l’organisation terroriste du Hamas » et son propre mouvement. À propos de Khalil Al-Bahtini, l’armée écrit qu’il était « responsable des tirs de roquettes (à partir de Gaza) sur Israël » au cours des trente derniers jours.
Quant à Tareq Ezzedine, elle affirme qu' »il avait récemment planifié (et dirigé) de multiples attaques contre des civils israéliens » en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et qu’il avait été condamné à 25 ans de prison en Israël pour son « implication » dans des attentats suicide notamment dans les années 2000.
Originaire de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, Tareq Ezzedine avait été libéré à la suite d’un échange de prisonniers en 2011 et expulsé vers la bande de Gaza, territoire sous le contrôle du Hamas depuis 2007.
Le conflit israélo-palestinien connaît un net regain de violences depuis le début de l’année, après l’entrée en fonction, fin décembre, d’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire d’Israël, sous la direction du Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu.