Le Burkina Faso suspend la Radio privée Oméga pour diffusion d’un appel à la guerre avec le Niger
DIA-11 août 2023: Les autorités du Burkina Faso ont suspendu Radio Omega en raison de déclarations militaristes d’un représentant du mouvement qui affirme vouloir restaurer la démocratie au Niger.
« Le gouvernement prend acte de cette liberté éditoriale et assume en toute responsabilité la décision de suspendre dès ce jeudi 10 août 2023, et ce, jusqu’à nouvel ordre, la diffusion des programmes de Radio Oméga au nom de l’intérêt supérieur de la Nation », indique le communiqué.
« Présenté comme le porte-parole d’un mouvement récemment créé pour dit-il « restaurer la démocratie » au Niger, Ousmane Abdoul Moumouni, l’invité de Radio Oméga, a lui-même révélé la nature profonde de leur organisation qui milite clairement pour la violence et la guerre contre le peuple souverain du Niger », souligne encore le gouvernement.
L’ex-chef rebelle nigérien Rhissa Ag Boula a précédemment annoncé la formation d’un Conseil de la résistance pour la République en vue de restaurer le pouvoir du président Mohamed Bazoum.
Des militaires nigériens se sont rebellés fin juillet et ont annoncé la destitution du président. Ils ont proclamé chef d’État le général Abdourahamane Tchiani, qui a dirigé la garde présidentielle, et formé le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Selon les politiques nigériens, le président déchu reste détenu dans sa résidence, mais communique par téléphone avec les dirigeants et les responsables de gouvernements d’autres pays.
Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont exigé que les rebelles libèrent le président avant le 7 août, les menaçant de l’emploi de la force. Cependant, le Burkina Faso et le Mali voisins ont déclaré qu’ils considéreraient toute intervention militaire au Niger comme une attaque contre eux. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Olivia Ragnaghnewendé Rouamba et Abdoulaye Diop, ont adressé mardi une lettre au président du Conseil de sécurité des Nations unies pour souligner la responsabilité de cette structure pour ce qui est d’empêcher une opération armée de la Cédéao contre le Niger.
Un groupe militaire dirigé par Ibrahim Traoré a réalisé en 2022 un coup d’État au Burkina Faso, destituant le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba de la présidence. Les militaires arrivés au pouvoir ont également annoncé la dissolution du gouvernement ainsi que la suspension de la Constitution et de toute activité politique. Le 2 octobre, Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par coup d’État en janvier, a signé une démission volontaire de la présidence. Le 14 octobre 2022, l’Assemblée nationale du Burkina Faso a nommé à l’unanimité Ibrahim Traoré président de la Transition.